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Je ne doute pas de faire
un jour de la télévision. Je ne suis pas insensible
au fait qu'elle offre une grande richesse de formats. Le traitement
d'une histoire peut y être long ou court, selon les besoins.
La télévision a une plus grande liberté, et permet
de traiter des sujets hors norme sur le plan cinématographique.
Là, peut-être mes priorités s'inverseraient :
l'histoire deviendrait plus importante que le metteur en scène.
Mais une grande histoire, je ne l'ai pas encore trouvée. |
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Quand je vois un film
à la télévision, je vois tout de suite si c'est
un film de télévision ou un film de cinéma. Non
pas par le casting mais plus par la lumière, le son, le cadre.
Il est clair qu'on n'y dispose pas des mêmes conditions de tournage
qu'au cinéma, et ça se voit. C'est la raison essentielle
pour laquelle j'ai toujours des réticences vis-à-vis
de la télévision. Le fait que l'on ne peut pas s'installer
dans quelque chose, que le seul objectif est de tourner et de faire
un maximum de minutes utiles par jour me gêne. [...] Malgré
tout, c'est une expérience qui m'attire. Je pense que je tournerai
pour la télévision quand je trouverai un sujet qui m'intéresse
et qui ne peut pas être tourné pour le grand écran.
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Un
metteur en scène se sent trahi en voyant ce qu'il a tourné
pour une salle de cinéma projeté sur un petit écran
dans un salon ou une salle à manger. La télé
devrait être complémentaire, non pas concurrentielle.
Les films de cinéma devraient être interdits à
la télé. Je refuse de tourner pour elle. Je ne la méprise
pas, mais c'est un autre métier... |
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Le problème, à
la télévision, c'est qu'on a beaucoup d'argent, mais
qu'il faut tourner beaucoup pour cet argent-là ! Et pour des
prix qui ne sont pas tellement supérieurs... Par ailleurs,
les gros trucs qui se tournent pour la télévision se
reconnaissent, il y a quelque chose dans la photo, le son, la mise
en scène de vraiment différent. |
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Je réagis face
à la télévision comme je le fais avec le théâtre
; si un jour je dois jouer au théâtre, je veux que ce
soit vraiment du théâtre et non pas un rôle contemporain
avec une écriture proche du cinéma. Cela dit, il y a
plus de chances que j'aille à la télévision qu'au
théâtre ! |
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Il est très possible
que j'incarne le personnage fascinant de Marie Bonaparte pour la télévision.
Le projet est à I'écriture. Ce qui justifie le format
télévision, c'est que le film pourrait être diffusé
en deux parties. Je trouve que deux heures au cinéma, c'est
déjà beaucoup. Beaucoup de gens m'ont dit n'avoir vu
mes films qu'à la télévision, alors pourquoi
ne pas tenter I'aventure ? |
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[à propos des
"Liaisons dangereuses"]
C'est un personnage très attirant, cela n'a jamais été
fait pour la télévision, ce sera deux fois deux heures
avec Rupert Everett. |
Catherine Deneuve, citée
dans L'Est Républicain 2002
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Je n'éprouvais ni envie spéciale
ni refus catégorique. J'attendais, avant d'accepter, qu'on
me propose quelque chose qui avait une raison d'être à
la télévision plutôt qu'au cinéma. Dans
le cas des "Liaisons dangereuses", puisqu'il s'agit d'une
série en trois épisodes, on a tout le temps de rentrer,
d'approfondir les personnages, ce qu'on ne peut pas toujours faire
au cinéma. |
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Je
n'étais pas contre la télé, mais il fallait que
le sujet s'y prête par sa durée ; trop courte ou trop
longue pour le cinéma. Josée Dayan m'a parlé
de ce projet avec Eric-Emmanuel Schmitt, qui adapterait le roman de
Laclos dans les années 1960-1965? Comme le film de Roger Vadim,
sauf qu'ici il est en couleurs, dure quatre heures et sera diffusé
en trois parties. |
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Je n'ai aucune raison
de faire de la télévision à moins que cela soit
justifié. Le projet des "Liaisons dangereuses" était
magnifique : 3 épisodes d'une heure et demi - impossible au
cinéma - une réalisation de Josée Dayan, une
adaptation d'Eric-Emmanuel Schmitt, et avec des acteurs comme Rupert
Everett. |
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Je suis une inconditionnelle
de "Friends" et je suis impatiente de voir l'ultime épisode
puisque je sais que le feuilleton vient de s'arrêter définitivement.
J'avais adoré "X-Files" et je crois que je n''ai
raté aucun épisode de cette série de science-fiction.
Je regarde souvent la télé, mais je choisis mes programmes
avec attention. |
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Pourquoi avez-vous accepté de participer
à cette série documentaire "Le génie français"
?
J'ai beaucoup de respect, d'admiration, et d'amitié parfois,
pour les artisans en général, et pour ceux des métiers
d'art en particulier.Vous connaissez les artisans.
Comment et pourquoi vous y intéressez-vous
?
M'intéressant à l'art de vivre, il était évident
qu'un jour ou l'autre je serais entrée en contact avec eux
pour la restauration d'objets d'art.
Que représentent pour vous les artisans
d'art ?
Les grands ouvriers d'une tradition européenne de savoir-faire
et d'excellence.
Que retirez-vous de cette expérience
?
Une curiosité satisfaite, des échanges brefs et passionnants
pour la femme manuelle et curieuse que je suis.
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Catherine Deneuve joue Madame de Merteuil
dans une adaptation des
"Liaisons
dangereuses"
pour la télévision (par Eric-Emmanuel Schmidt), dirigée
par Josée Dayan pour TF1. Rupert Everett est Valmont ; Nastassja
Kinski, Leelee Sobieski et Danielle Darrieux sont également de
l'aventure.

Catherine Deneuve incarne Marie
Bonaparte dans un téléfilm en deux parties réalisé
pour Arte et France 2 par Benoît Jacquot. Cette psychanalyste
amie de Freud l'a aidé à fuir l'Autriche, et a publié
sa correspondance.

En décembre 2003, Catherine Deneuve présente
sur France 5 "Le génie français", une série
de 10 documentaires réalisés par David Jankovsky et Josée
Dayan, sur les métiers de l'artisanat d'art. Elle a pris son
rôle très au sérieux, réalisant elle-même
certaines interviews.


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