Sa carrière / Propos sur le cinéma / Les débuts
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Ce qu'en a dit Catherine Deneuve

Moi, j'ai eu la chance d'avoir réussi jeune sans me donner aucun mal, presque par hasard. Après, je n'ai pas eu besoin d'être ambitieuse sur ce plan-là. Je le dis sans fausse modestie. Il y a des choses que j'ai faites ou que j'ai refusé de faire, il y a quand même des choix, mais au départ j'ai eu cette chance formidable. Je ne suis pas très ambitieuse parce que j'ai la chance d'avoir réussi jeune.

Etre vedette jeune, c'est une chance formidable. La notion d'ambition est tout à fait décalée. Quand on réussit très jeune, on ne peut pas dire qu'on l'a voulu, qu'on l'a souhaité. La notion de rivalité n'existe plus parce qu'on a la chance d'avoir plus vite des propositions. Donc il n'y a pas de lutte. Moi je ne sais pas ce que c'est la rivalité.

Je suis du genre à persévérer ou à renoncer, mais pas à me battre. Sans doute parce que je n'ai pas été élevée comme ça, à la rivalité, au combat ou à la difficulté. Je vois aujourd'hui les castings, avec ces filles qui savent qu'elles sont plusieurs à être sur le même rôle. Cela ne se faisait pas lorsque j'ai débuté. Cette idée de la compétition m'aurait sans doute fait perdre beaucoup de moyens.

J'ai eu la chance de travailler très jeune avec quelqu'un qui a beaucoup compté pour moi, qui est une femme qui adorait le cinéma, qui faisait beaucoup pour le cinéma. Elle aimait beaucoup les metteurs en scène et les scénaristes, elle les recevait. On se voyait beaucoup, on parlait beaucoup, on était au courant de tous les projets, de tous les films qui se faisaient et de ceux qui ne se faisaient pas. C'était Giovanella Zannoni qui dirigeait la William Morris il y a vingt ans. Elle m'a beaucoup appris et, en tout cas, m'a donné beaucoup d'envies, beaucoup de goût pour certaines choses.

Moi, j'étais quand même un peu endormie, ou plutôt un peu rêveuse. J'aurais pu rester en attente un an ou deux et puis, ensuite, j'aurais décidé d'arrêter parce que, comme je suis lucide, je ne pense pas que j'aurais accepté de tourner pour tourner, de faire des choses moyennes. Mon envie de jouer n'était pas assez forte pour ça. Je n'avais pas envie de me montrer, je n'avais pas envie qu'on me photographie... Je m'y suis faite, c'est devenu une seconde nature mais ce n'est pas ma nature profonde...

Sinon, je serais la belle au bois dormant. Sans le cinéma, j'aurais pu dormir toute ma vie...

Le fait d'avoir tourné jeune, avec des réalisateurs un peu mythiques, empêche les erreurs ; on est plus disponible à vingt-cinq ans, plus ouverte, plus souple. Mais curieusement les grandes propositions de rôle ne vont pas toujours dans le sens de vos possibilités qui ne cessent de s'améliorer.

Rien ne m'a donné envie de devenir actrice. Sinon le fait d'avoir été prise par la main, un jour, par ma sœur Françoise Dorléac m'emmenant sur un plateau de cinéma.

Je n'attendais rien et je n'imaginais rien du métier d'actrice quand j'ai débuté. Mais j'ai appris beaucoup de la vie à travers les films que j'ai faits et les réalisateurs que j'ai rencontrés. Etre vedette jeune, c'est une chance formidable. Quand on réussit très jeune, on ne peut pas dire qu'on l'a voulu ou souhaité. Les propositions arrivent vite, donc il n'y a pas de lutte. Je n'ai jamais su ce qu'était la rivalité et j'ai toujours travaillé.

Pour moi, ça a été très facile. La facilité est d'ailleurs un cadeau empoisonné quand on a dix-huit ans.



Le cinéma, au départ, était un accident, et, jusqu'à ce que je rencontre Jacques Demy, je n'étais pas sure du tout de continuer à faire des films. Je n'avais ni la vocation ni la passion de jouer. Ma chance, c'est d'avoir eu très vite ensuite la possibilité d'enchaîner et d'apprendre avec des gens passionnants comme Polanski, Bunuel, Truffaut...

Ce n'était pas une carrière pour moi. Pas une seconde ! L'ambiance du tournage m'amusait, le travail du réalisateur m'intéressait, mais ça n'allait pas plus loin ! Le cinéma me paraissait très éloigné de ma nature profonde et mes préoccupations étaient beaucoup plus secrètes, beaucoup plus romanesques. Je n'avais absolument pas d'ambition professionnelle. [...] Le métier d'acteur ne me paraissait pas du tout fait pour moi. Non, jusqu'à ce que je rencontre Jacques Demy et que je tourne "Les parapluies de Cherbourg", je n'étais pas sure du tout de continuer à faire du cinéma. Franchement non.

Mon existence ne s'est pas métamorphosée d'un seul coup en conte de fées parce que j'avais tourné "Les parapluies de Cherbourg". C'est plus compliqué que cela.

J'aurais pu garder mon nom "pour une fois", comme on dit, puis il m'a semblé plus simple de prendre le nom de ma mère. Je ne sais plus si c'est elle qui me l'a proposé, ou si c'est moi qui ai eu cette idée. [...] Quand on dit Deneuve, je pense à moi, comme actrice, cela me permet davantage de faire la part des choses. Je m'appelle Dorléac, Deneuve c'est mon nom d'actrice. Même si les autres ne le savent pas, moi je le sais, c'est l'essentiel.



Lorsque j'ai démarré dans ce métier, n'étant pas une actrice professionnelle, j'ai été initiée au cinéma comme une débutante à qui il faut tout dire. J'ai appris à aimer le cinéma et à ne pas focaliser toute mon énergie sur le personnage à interpréter ou la performance à accomplir à tout prix. J'ai gardé de mes débuts une approche plus large du cinéma. En gros je suis souvent plus intéressée par les films et par leurs auteurs que par les rôles. Mon métier me passionne, la question n'est pas là, parce que je me considère avant tout comme une interprète, mais tout ce qui se passe sur un plateau, la mise en scène au sens large, me concerne depuis très longtemps.

Depuis le début de ma carrière, je me suis déplacée dans des films extrêmement différents parce que j'ai eu la chance de n'être jamais une actrice très typée physiquement, ni sex symbole ni héroïne romantique. Juste après "Les Parapluies de Cherbourg" de Jacques Demy, j'ai tourné "Répulsion" de Polanski. Dans le genre coq-à-l'âne, c'était assez vif, non ?

J'ai commencé dans le cinéma par hasard, ce qui est toujours dangereux parce que l'on n'est pas très déterminé et que l'on fait ça parce qu'on vous le propose ; il n'y avait aucune demande de ma part. Donc, au départ, je n'étais pas sur les bons rails.

J'avais commencé avec ma sœur par hasard. J'étais très timide et le cinéma... S'exposer ne me paraissait pas compatible avec ma nature profonde. Mais il devait y avoir quelque chose en moi qui avait envie de montrer ou de se montrer, parce que ce n'était pas une souffrance de se montrer, même si ça l'est devenu par la suite.

Pour moi, le cinéma a été un révélateur. J'ai appris la vie à travers le cinéma.

Le hasard et ma sœur ont choisi pour moi mais cela n'a jamais été facile parce que le cinéma va contre ma nature de timide. Il y a plus de plaisir aujourd'hui mais, comme pour le saut en parachute, plus de peur aussi. J'ai de l'assurance, je me sens responsable des gens. Mon expérience m'aide et me permet d'aider mais le trac reste énorme. C'est incroyable cette émotion violente qui vous visse le ventre. Sur un tournage, il y a encore des moments très douloureux. Comme aux montagnes russes, le plaisir peut venir après des sensations horribles.

Ce qu'en ont dit ses partenaires et réalisateurs


Je reconnais d'abord l'actrice, l'immense actrice. A dix-huit-vingt ans, elle a trouvé la force, l'incroyable force, d'incarner des personnages de femmes alors qu'elle était si jeune. Comme dans "Belle de jour", par exemple. Des années plus tard, son courage professionnel demeure intact.

Gérard Depardieu, Paris-Match 1988

Elle exerce un pouvoir extraordinaire sur les gens. Son romantisme parvient à se faire jour même dans les rôles les plus crus, les plus violents, les plus réalistes, et elle n'est pas figée dans un genre de rôle, elle peut, je crois, tout jouer. Les gens ne disent pas : "ça, c'est un rôle pour Catherine Deneuve". En outre, elle contrôle parfaitement sa carrière... Son mélange de romantisme, de beauté et d'intelligence en fait un personnage original et moderne.

Georges Cukor, cité dans Cinéma 1969

Je suis persuadé qu'elle sera une grande star.

Stuart Rosenberg, cité dans Cinéma 1969



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