Sa carrière / Propos sur le cinéma / Le désir et le mouvement
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Juste après les "Parapluies", j'ai par exemple tourné "Répulsion", avec Roman Polanski, qui n'avait fait que "Le Couteau dans l'eau", en Pologne, et que personne ne connaissait en France. Ce n'était pas un choix évident pour une jeune actrice... Jean-Paul Rappeneau, avec "La vie de château", cela ressemble, rétrospectivement, à la voie royale. Mais à l'époque, Rappeneau n'était que scénariste, il n'avait jamais fait de film. Ainsi de suite : j'ai toujours eu envie d'aller vers des gens et des films me donnant l'impression de bouger. Cela n'a rien à voir avec l'idée de surprendre coûte que coûte, ou d'être là où l'on ne m'attend pas... C'est ma démarche à moi, en zigzag.

Mon ambition n'a jamais été d'aller m'installer aux Etats-Unis, car je ne crois pas tellement à l'exportation pour un acteur. Chaque acteur, qu'il le ressente ou non, est un produit de son pays et, exception faite des Anglo-Saxons (grâce à la langue, grâce au tempérament) qui réussissent sans problèmes aux États-Unis, il est difficile pour un Européen de s'adapter totalement. Ce qu'il faut, c'est le jour où l'on vous propose un beau rôle ne pas hésiter à l'accepter, à prendre le risque, à tenter un peu l'aventure...

J'ai envie de continuer, peut-être pas à me surprendre, mais enfin disons, à m'amuser. J'ai besoin de m'amuser ! Et s'amuser, cela veut dire faire des choses différentes les unes des autres... Certes, il m'est arrivé de me tromper, ou de faire des choses que j'avais déjà faites, mais il faut que moi, j'aie l'impression qu'elles se font dans un contexte différent... En fait, il faut que j'avance, même si c'est à petits pas. Je ne supporterais pas de m'ennuyer à faire ce métier.

J'aimerais, même si je tourne avec des réalisateurs très "classiques", que ceux qui ne le sont pas aient tout de même envie de travailler avec moi. Ça, ce serait une réussite l Je ne voudrais jamais être classée, que l'on dise un jour : "Oh, ce n'est pas la peine de lui proposer ce scénario, elle ne le fera jamais !" Je veux bien être dans une tour d'ivoire, mais pas y habiter. Je ne veux pas me fixer. Jamais.

Avec le temps, le nombre de films, la marge se rétrécit. Alors, il faut préserver son plaisir, y veiller. Je me connais, s'il y avait une lassitude, une cassure, je ne pourrais pas tricher. Ça se verrait, et ce serait irrémédiable...

Le métier est tellement éphémère. Tout peut s'arrêter demain. Et que devient-on quand le feu intérieur s'éteint ? [...] Je ne peux pas imaginer aujourd'hui de ne plus tourner. [...] De toute façon, je resterai dans le métier. Produire ou réaliser.

J'essaie de tourner moins, de façon à me laisser pas mal de liberté pour d'autres choses. Je ne suis pas une femme très raisonnable, et, pour moi, c'est difficile. Mais je m'y efforce... On voit beaucoup de cinéma à la télévision, donc il est utile de se faire plus rare.

J'ai du mal à comprendre comment, après toutes ces années, les gens ont de moi une image figée… En vérité, j'ai l'impression qu'ils ne s'intéressent pas assez à mon travail, ne regardent pas en détail ce que j'ai fait. Quand je repense à mes films, je crois qu'il y a une image physique de moi qui ressort et qui est plus forte que tout : plus forte que "Belle de jour", plus forte que "Répulsion", plus forte que "Tristana"… Mince, ce sont quand même des films avec des personnages assez décalés, tordus ! Mais on oublie ces rôles et on ne retient que la blonde glacée.
Catherine Deneuve, Les Inrockuptibles 1996

J'ai eu beaucoup de chance. Ce n'est pas l'envie de travailler à tout prix : je pourrais très bien rester six mois inactive. C'est l'envie de faire des films, qui me pousse. J'ai un gros appétit de cinéma.

Il n'y a pas de lassitude mais c'est vrai qu'il y a des choses qui ne peuvent plus être des découvertes pour moi. Donc il faut bien que les découvertes soient ailleurs, sinon le métier devient très ennuyeux. C'est justement un métier où il faudrait oublier tout ce que l'on sait, tout ce que l'on est. Mais il y a des choses dont on a fait le tour et sur lesquelles on a plus de mal à se mobiliser, dans la surprise. C'est pour ça que j'essaie d'être le plus disponible possible, complètement ouverte.

 



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