Sa carrière / Propos sur le cinéma / Succès et échecs
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26 films de Catherine Deneuve ont eu plus d'un million de spectateurs entre 1964 et 2002. Elle a des films millionnaires dans les cinq décennies.

Voir le box-office

Je suis consciente de cette formidable chance qui m'a permis d'avoir du succès très jeune et pas de frustration. Mes rapports au cinéma, aux acteurs et à ce métier sont des rapports assez naturels. Je n'ai pas souffert. Je ne suis donc pas agressive. Je ne suis pas non plus préparée à d'éventuelles difficultés si un jour cette profession devait changer. Je suis moins armée qu'une jeune actrice pour répondre à cette façon de se prendre en main aujourd'hui.


Le box-office, je n'y pense pas tellement, mais c'est vrai que lorsqu'on a été habitué au succès, cela devient une nécessité. Personne ne peut dire le contraire ! Quand vous avez eu un film qui a vraiment marché, c'est difficile de s'habituer à ce qu'un film ne marche pas. [...] Un film que les gens ne vont pas voir, c'est une gifle, vous savez !

Quand l'un de mes films ne marche pas, bien sûr, j'en éprouve une énorme déception. Mais, malgré tout, cela ne m'empêche pas d'aller par goût vers le projet le plus nouveau, celui qui m'apporte un personnage, un rôle différent, donc moins sûr. Il faudrait vraiment plusieurs échecs consécutifs - à ce moment-là, la notion de danger l'emporterait - pour me faire changer d'attitude.

Le succès crée des habitudes et des envies parfois difficiles.
Catherine Deneuve, citée dans le livre de Philippe Barbier et Jacques Moreau 1984

Au début, tout est facile. On marche sur des rails. C'est avec le succès que tout se complique, car il faut savoir se remettre en question, se piéger, surprendre.
Catherine Deneuve, citée dans le livre de Philippe Barbier et Jacques Moreau 1984

Je trouve même qu'en France les acteurs sont de plus en plus soucieux. Ils sont trop au courant, pas assez préservés des problèmes de production. Bien sûr, c'est une industrie, il faut être adulte, on se tient au courant des chiffres, des entrées. Mais je dirais qu'aujourd'hui les acteurs n'ont pas plus de pouvoir, mais qu'ils ont des responsabilités accrues. C'est devenu chargé d'impératifs. C'est dur d'ignorer les réalités de la profession mais, du coup, cela devient de plus en plus difficile d'être insouciant, pour un acteur.

Evidemment j'ai besoin, comme tous ceux qui font ce métier, d'être aimée. C'est une tentation. J'ai eu la chance de travailler avec des auteurs mais j'ai toujours eu, en moi, cette envie d'être vue par le plus de spectateurs possibles. [...] L'expérience m'a donné au moins cette certitude : "II vaut mieux aimer qu'être aimée".

Le succès est un piège. Moi, je suis protégée parce que j'ai fait des films avec des auteurs, qui n'ont pas toujours marché. Si je n'avais rencontré que des grands succès, je ne sais pas ce qui se serait passé.

Les films existent. Quand ils sont faits, c'est fini. Là-dessus, je suis fataliste. Il n'y a pas que des chefs-d'œuvre. Il y a eu des erreurs, heureusement. Il faut être de parti pris, se tromper. C'est quand on a toujours raison qu'on est en danger.

Tout est relatif dans les erreurs. Il y a des choses considérées comme des erreurs par d'autres qui ne le sont pas pour moi. Il y a aussi une question d'atomes crochus.

Les reproches ne m'ont jamais fait sortir de mes gonds ; ce qui m'agace, c'est une certaine mauvaise foi, plutôt un manque de relativité dans la critique. Il y a des échecs que je revendique et pour lesquels j'ai de l'estime. Je veux dire par là qu'il est des films et des rôles beaucoup plus beaux que certaines réussites. Et puis, ce serait bien monotone, la vie... d'artiste, s'il fallait renoncer à tous les risques et n'accepter que des films avec les plus grands.

J'étais à la fois très triste mais pas trop étonnée de l'échec de "Hôtel des Amériques". Le film était très beau mais si pessimiste, si dérangeant, que j'ai pu comprendre le rejet du public.

Zig-Zig fait partie de ces films dont l'échec est plus intéressant que certaines réussites. Cela a été un échec. Et le public m'a complètement refusée dans ce rôle de chanteuse de beuglant. Je ne regrette pas de l'avoir fait.
Catherine Deneuve, Source inconnue

Ça fait longtemps que je ne lis plus tout ce qu'on écrit sur mes films ; je résiste assez facilement à cette tentation-là. Les compliments ne m'atteignent pas autant que les critiques ; tout dépend, bien sûr, de la justesse du propos. Si on me dit des choses très précises sur un rôle, oui, je peux y croire, mais ça ne m'affecte pas.

Je ne les lis vraiment [les critiques] que si je pense qu'on me dit que vraiment la critique, même si elle est négative, est intéressante, peut m'apporter quelque chose. Mais sinon, franchement, non je ne les lis pas. Je demande comment ça se passe, mais... non. Parce que je vais vous dire : quand elles sont bonnes, le plaisir est très éphémère, quand elles sont mauvaises, on est sonné d'une façon !

L'instinct ne m'a pas empêchée de me tromper, mais, au moins, ce sont des erreurs que je n'ai pas eu à regretter...

La réussite d'une actrice dépend de la réussite du film. Une performance d'acteur dans un film médiocre, je ne trouve pas ça très intéressant. On ne va pas voir un film pour un acteur, mais pour être transporté dans une histoire.

Bien sûr, un film de Garrel ne peut pas rencontrer le même public qu'un film d'Aghion, quoique... En tout cas, si aucun de ces films ne rencontre son public, grand ou petit, je sais ce qu'on va dire, le milieu n'est pas tendre : elle a trop tourné, elle vieillit, ce n'était pas une si bonne idée. Mais si c'était le cas, ce qu'évidemment je ne souhaite pas, je m'en foutrais. L'important, c'est que ces films existent, avec ou sans succès. "Drôle d'endroit pour une rencontre" de François Dupeyron a été un échec commercial mais ça reste un film important pour moi. Je préfère à jamais les gens qui ont du talent, à ceux qui réussissent.

On ne sait jamais vraiment à l'avance si un film va marcher. Et heureusement. Si le succès était une science exacte, vous imaginez le nombre de films faciles qui se feraient et surtout, nettement plus grave, le nombre de films réputés difficiles qui ne se feraient pas. La règle du succès aujourd'hui c'est qu'il n'y a plus vraiment de règles et c'est tant mieux puisque ça profite aux petits films.

Je n'ai aucun mépris pour les films populaires. Et il existe de nombreux cinéastes passionnants mais voués à des succès très limités ; comme ils sont intéressants, on se dit toujours qu'ils vont finir par rencontrer leur public. Cette incertitude permet aux "petits" films intéressants d'exister. Le jour où on pourra tout prévoir, ce sera terrifiant : quel producteur fera un film en étant sûr de perdre de l'argent ? Il y a ce côté casino dans le cinéma : c'est comme à la roulette, on sait qu'on va perdre, mais il y a quand même une chance de gagner.

Lorsqu'on n'est pas très déterminée dans ses choix, le succès rend les choses plus faciles. Je doute assez facilement, sans redouter l'échec, sinon je n'aurais pas fait les choix de films que j'ai faits. Mais il faut reconnaître que le succès vous conforte dans l'idée que c'était un choix intéressant.

Bien sûr, je n'ai pas volé de succès en succès. Les choses se passent différemment, selon qu'on est acteur ou créateur. Un créateur, quoi qu'il arrive, a fait son film, c'est son film. Il a donné quelque chose de lui, qu'il porte d'une façon beaucoup plus entière. La responsabilité d'un acteur est plus limitée, par rapport à la finalité du film, il ne tient pas complètement les choses, même s'il est partie prenante, et souvent en première ligne. C'est une chose un peu délicate, mais je pense que le succès est important pour les acteurs, davantage encore que pour les metteurs en scène, parce que les acteurs ne représentent qu'une partie du film. Au moins, quand on a fait une chose entièrement, on a été au bout de quelque chose, ce qui est déjà en soi une forme de réussite.

[Un gros succès populaire] ça me fait plaisir, je ne suis pas indifférente. Si j'aime le film et qu'il ne marche pas, je suis triste. Mais comme le film existe et qu'il me plaît... Le pire serait que je n'aime pas le film, et qu'en plus, il ne marche pas. Mais je sais que, parfois, mes choix ne reflètent pas les goûts du plus grand nombre.

Je souhaite que les films dans lesquels je tourne rencontrent le public, mais si ce n'est pas le cas, je m'en fiche un peu. L'important, c'est que ces films existent et tant mieux si mon nom les a aidés à se monter financièrement. Je n'aurais sûrement pas dit cela il y a dix ans...

Vous savez, on a quand même toujours le souhait, quand on fait un film, qu'il marche. Alors tous les films ne sont pas destinés à faire un million d'entrées, ce qui compte c'est que le film trouve son public comme les films de Garrel qui ne vont pas sortir dans 150 salles et avoir la distribution d' "Astérix", c'est évident, mais ce qui compte, je trouve, c'est la rencontre d'un film avec son public. C'est vrai pour un acteur, il faut faire attention, on ne peut pas se permettre de faire que des films pour des publics limités. Mais moi, je ne cherche pas à doser les choses, je cherche franchement égoïstement à répondre à mon envie.

Je fais des films pour que les gens aillent les voir et c'est vrai que s'il n'y avait pas de spectateurs, je crois que ça ne m'intéresserait plus.

Ce n'est pas forcément le grand bonheur, les films ; c'est beaucoup d'angoisse. Une fois qu'ils sortent sur les écrans, on ne peut plus rien. Parfois, je suis plutôt déprimée. Les acteurs ne sont pas les auteurs, il faut accepter I'idée d'avoir une grande responsabilité et en même temps de n'avoir aucun pouvoir.

J'aime bien travailler en équipe, mais souvent j'envie celui qui écrit ou peint, seul. Avec toute l'angoisse, sans doute, d'être pleinement et seul responsable de ce qu'il crée, mais de ce qu'il maîtrise. Cela dit, l'aspect collectif du film permet aussi de diluer les responsabilités de chacun - ce qui entretient le côté enfantin dont nous parlions tout à l'heure : on peut toujours dire que c'est la faute de quelqu'un d'autre !

Il faut que je vous l'avoue : devant un film que je n'aime pas, je ne me dis jamais que ce film est mauvais parce que je n'y suis pas bonne. Je me dis : ce film est mauvais et, en plus, je n'y suis pas bonne ! Ou, pire encore : ce film est vraiment mauvais, la preuve, même les acteurs y sont mauvais !!

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