Sa carrière / Films / Au plus près du paradis
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Anecdotes sur le tournage

Il y a un tel décalage entre cet événement [les attentats du 11 septembre 2001] et le tournage d'un film que la seule idée de continuer le tournage nous a paru à tous quasi inconcevable, nous étions ravagés, assommés, nous n'étions plus les mêmes personnes devant le même scénario. Le film était composé au départ d'une partie parisienne, interrogative, fantasmatique, semant des petits cailloux et d'une partie américaine qui avait la forme classique d'une comédie romantique (lui, elle, ils ne devaient pas se rencontrer, ils vont se jouer, se défaire, s'éprendre...). À ce moment-là, le mot de comédie était presque indécent. Nous devions, de plus, impérativement tourner à l'Empire State Building qui s'est retrouvé plus fermé que Fort Knox et le symbole de la résistance new-yorkaise... Nous avons perdu toutes nos autorisations, William s'est retrouvé bloqué à la frontière canadienne, Catherine attendait le premier avion qui pourrait atterrir de l'autre côté de l'Atlantique et j'avoue qu'un jour, je me suis dit : " Qu'est-ce que je fais là ? ". Cela a sans doute donné une tonalité plus mélancolique à cette partie américaine et aussi une forme de gravité aux personnages, parfois plus pensifs et qui ressentaient davantage que la vie est fragile, que tout peut basculer d'un jour à l'autre et qu'il faut prendre ce qui est bon et beau quand ça vient... Ça leur donnait aussi en contrepoint beaucoup d'humour. Pendant ce temps, Pierre-François Limbosh, mon décorateur construisait savamment un bout de l'Empire State Building dans un studio canadien, car les autorités nous empêchaient toujours de venir à New York. Et puis, à la fin du tournage, miracle, l'autorisation de tourner deux jours à Manhattan est arrivée.
Tonie Marshall, Dossier de presse du film

À la deuxième prise, un taxi venu d'on ne sait où entre dans le champ derrière Catherine, on ne coupe pas, mais le chauffeur se met à vociférer qu'on vient de lui refourguer un billet saupoudré d'Anthrax. En deux minutes, le FBI était là, le tournage arrêté et la liste de nos noms étaient consignés comme possiblement infectés. On n'a jamais pu finir la scène sans compter que l'ambiance s'est tendue un peu plus. Ces deux jours de tournage à New York furent, à l'image de la période, "troublés"...
Tonie Marshall, Dossier de presse du film

Au départ Etienne Daho devait composer toute la musique du film. Finalement il n'a pu le faire par manque de temps. Mais il a tout de même enregistré une nouvelle version de la chanson "Teu Mi Delirio" d'Astrud Gilberto qui est devenue la mélodie clef du film.

Le peintre sur lequel Fanette travaille, existe réellement : il s'agit de François Arnal (père adoptif de Tonie Marshall), qui joue son propre rôle dans le film.

Extraits d'interviews de Catherine Deneuve


C'est une chose très étrange, inquiétante et merveilleuse d'apprendre que quelqu'un s'inspire de vous ou est inspiré par vous pour écrire un film. Vous imaginez l'anxiété lorsque vous découvrez le personnage ? Ce cadeau, si vous ne l'aimiez pas, qu'en faire ? Il se trouve que le film et le personnage m'ont fait succomber. Cette comédie romantique comporte des éléments insolites et gracieux, mais aussi quotidiens ; et puis, il y a mon personnage, Fanette... Bon, ce prénom au parfum assez rare, presque désuet, m'a embarrassée au début, mais finalement, il va bien à cette femme qui fait ce qui lui plaît et poursuit une chimère.

Avec elle, la lecture du scénario n'était pas totalement une découverte. J'avais déjà des bribes du film, du personnage. Elle m'avait envoyé des petits mots, des fax pour me parler de mon personnage [...] Il n'y avait pas de discussion, je prenais ça comme des billets doux.

Les comédies font appel au fragile, à l'anecdotique. C'est beaucoup plus difficile, délicat à écrire. On ne sait pas si l'alchimie va prendre.

J'avais une appréhension avant de démarrer le tournage : que le film repose beaucoup sur moi et que les autres acteurs se sentent un peu secondaires. Or, Tonie a été généreuse et eux sont des êtres drôles, talentueux et exquis. Ma fille de cinéma Hélène Fillières me touche infiniment, Gilbert Melki qui joue l'amant-docteur délaissé par Fanette est d'une délicatesse rare, Nathalie Richard a un tempérament fort et Bernard Le Coq, moitié Cyrano, moitié pot-de-colle, est parfait !

Fanette, mon personnage, est tout le temps à l'image. Le tournage a été très long, avec une présence de chaque jour, dans toutes les scènes. Je ne suis pas un coureur de fond. Je préfère avoir des moments pour me ressourcer. Supporter l'intensité du regard posé sur vous est très difficile.

J'ai justement revu "Elle et lui" il n'y a pas longtemps et je suis retombée amoureuse de Cary Grant. C'est une idole. Plus élégant, plus irrésistible, c'est pas possible ! Et il a cette étincelle, ce truc dans l'œil. Être élégant et sexy, ça n'est pas donné à tout le monde ! En plus il était capable de faire l'andouille !

Je trouve Cary Grant irrésistible, charmeur, inquiétant, sexy, élégant mais pas glacé. Une allure folle. C'est le genre d'acteur qui, comme Mastroianni, pouvait affronter les situations les plus ridicules et rester d'une drôlerie extraordinaire.

Je devais partir au Canada rejoindre l'équipe de tournage de "Au plus près du paradis" au moment du drame du 11 septembre. [...] II est difficile de continuer un film à ce moment-là. Vous pensez que ce malheur s'abat sur la vie comme une grande chape, et il faut alors retrouver I'envie, essayer de se concentrer à nouveau. Mais on ne peut pas tout immobiliser non plus. Beaucoup de choses sont engagées, c'est une entreprise importante un film, beaucoup de gens, beaucoup de temps, d'énergie. Par exemple, il a fallu refaire à I'identique I'Empire State Building dans les studios canadiens, car nous n'avions pas I'autorisation de tourner cette scène à New York. L'ensemble du tournage, à cause des événements, a dû être délocalisé à Montréal. Seuls quelques plans avec William Hurt ont pu être pris à Manhattan.

Je me suis très bien entendue avec William, lui aussi a cette lueur dans l'œil. Mais je dois dire que cette rencontre s'est faite sous d'étranges auspices. Nous sommes arrivés à New York juste après les attentats du 11 septembre. William était plongé dans une détresse terrible, presque du désespoir. Et moi, je devais incarner pour lui la fantaisie, l'amour et l'exotisme dans un film exaltant New York. Nous aurions pu nous laisser submerger par la tristesse, par le sentiment du dérisoire : faire un film alors que plus de trois mille personnes viennent de mourir. Et puis, quelque chose qui touche au mystère de la résilience et à la puissance de la fiction s'est produit. On l'a aidé, on a tenu, on a travaillé, et cette façon dont William me dit dans le film "Savour the moment" prend un sens très particulier. Ce qui est incroyable, c'est la légèreté à l'écran, alors que nos cœurs étaient lourds.

C'est-à-dire que [William Hurt] lui-même a essayé de se prendre en main souvent, parce qu'il avait des moments quand même assez difficiles, et puis c'est vrai qu'il y a eu un jour très difficile, où il n'a pas pu, où ça a été une impasse, et où Tonie, qui est très délicate, a compris et a senti, donc voilà, on s'est retrouvés tous les deux, seuls, on a passé une heure ensemble, et puis ce jour là on a arrêté le tournage.

[William Hurt] est un très bon acteur, un homme sensible. Il était très fragilisé parce que nous avions tourné après les événements du 11 septembre. Nous avons malgré tout joué des scènes de comédie, au Canada et à New York, mais il a beaucoup souffert.

[A propos du fait d'avoir été filmée de très près, sans maquillage, en lumière naturelle]
Ça ne me gêne pas. En règle générale, je ne veux pas être dévisagée cliniquement ; je veux être regardée et Tonie m'a tendrement regardée.

Quand on est habituée à être filmée et que l'on pense que la caméra, que la personne qui vous filme, vous aime… enfin, moi je sais que je suis beaucoup plus disposée à laisser tout filmer, donc la proximité, sur la durée, sur le fait que peut-être c'était pas prévu, je ne suis pas du tout… je ne suis pas du tout dans la maîtrise quand je tourne.

II faut avoir la bonne distance par rapport à soi : pas trop loin car ça ne permet plus de jouer, ni trop près ; la clé, c'est la bonne distance par rapport à son image et à sa représentation. Je crois que je m'abandonne beaucoup. On croit que je contrôle, mais pas tant que ça : ma vigilance concerne surtout la propagation de vérités erronées. Si on contrôle trop son image, on se met en danger de momification.

Je précise qu' "Elle et lui" n'est pas tant un prétexte de cinéphile qu'une déflagration amoureuse pour mon personnage. C'est comme un parfum, une obsession...

Elle se fixe sur UNE phrase entendue comme une huître à son rocher et quitte Paris pour New York, où elle imagine un rendez-vous à l'Empire State Building, comme dans "Elle et lui". C'est très romanesque. Dans le film, on ne sait jamais si c'est la réalité ou sa réalité à elle. C'est une chose que je comprends tout à fait. J'accepte tous les comportements les plus excessifs du sentiment amoureux. Rien ne me paraît impossible.

A travers la gifle incroyable qu'il lui donne, il lui ramène l'idée, le souvenir de cet homme, et ce souvenir repart dans sa vie comme "puisque ça a été, ça pourrait être".

Il est difficile d'imaginer que, en tant qu'être humain, dans la vie, que l'on soit fait uniquement pour une personne et qu'il n'y ait qu'une personne qui vous soit destinée, même si c'est le sentiment que l'on a quand on est amoureux, quand on aime vraiment quelqu'un. On peut se dire quand même si on est raisonnable qu'il y a sûrement plusieurs personnes qui nous sont destinées, donc on peut, en effet, passer à côté, de même qu'on peut, comme dans le film, envisager de retrouver un amour de jeunesse, quelqu'un qu'on a aimé très fort, oui !
Catherine Deneuve, TF1

Je ne trouve pas ça du tout "midinette" de penser qu'on peut retrouver un amour de jeunesse, et aimer comme la première fois. Non, je trouve ça tout à fait possible.

Je trouve que c'est une femme un peu mélancolique, mais je ne pense pas que ce soit une femme triste, je pense que c'est une femme très… qui a un univers très particulier, qui doit vivre seule depuis longtemps, qui fait des choses qui l'intéressent mais tout ça dans une certaine solitude.

La personnalité de Fanette est très loin de moi. Mais je la comprends, et ça me plaisait beaucoup d'entrer dans son personnage. J'avais du plaisir à la voir vivre, tout en sachant que rien en elle ne me correspondait, ni les relations qu'elle a avec sa fille, ni celles qu'elle entretient avec les hommes.

On peut avoir vécu des amours passionnelles, tragiques, et avoir besoin de les enfouir. Elle, c'est le contraire. Dans son immaturité, elle pense que cet amour qu'elle n'a pas vécu, elle doit l'affronter aujourd'hui. Moi, je pense que le passé est le passé, que l'on n'aime plus les mêmes personnes trente ans après.

C'est pas moi du tout, le personnage. Autant il y a des choses, oui, par exemple dans la scène où je m'engueule avec William Hurt dans le truc, à la fois le découragement et la violence, devant le désespoir de la mauvaise foi des gens quand le tableau qu'elle est venue photographier, c'est pas celui-là, ça je me reconnais dans cette façon d'aborder…

Parfois, quand j'interprète un personnage loin de moi, comme celui de "Huit femmes" ou celui de Fanette, il y a toujours quelqu'un pour me dire "c'est tellement toi, j'ai reconnu une attitude, un geste..."

J'ai beaucoup de chance d'avoir joué Fanette, car n'est plus un rôle pour ma génération. Dans le cinéma d'aujourd'hui, les grandes amoureuses ont de 25 à 30 ans. [...] Je ne me suis pas rendu compte que cela serait si plaisant. Maintenant, je ne peux m'empêcher de penser que certaines personnes vont être agacées, dérangées par cette situation, qu'elles jugeront peu raisonnable.

Extraits d'interviews de Tonie Marshall

Catherine Deneuve m'a toujours beaucoup intéressée, beaucoup troublée. Elle est un mélange de terrestre et de sacré et j'avais envie d'écrire pour elle, mais je ne trouvais pas, elle était déjà passée par tant de chemins, tant de figures...
Tonie Marshall, Dossier de presse du film

J'écrivais des scènes, des débuts d'histoire, aussitôt me revenaient des images de films où elle avait déjà joué une situation similaire, un personnage comparable. Et je commençais à m'ennuyer. Je voulais à la fois lui rendre hommage, pour ce qu'elle est telle que ses films la montrent, et en même temps lui offrir un rôle inédit. Le déclic est venu en lisant une interview où elle disait : "au fond, je suis amoureuse..." J'ignore pourquoi, mais cette phrase s'est aussitôt associée dans mon esprit à "Elle et lui", de Leo McCarey. A ce moment est né "Au plus près du paradis".
Tonie Marshall, Le Monde 2001

Pendant l'écriture, je lui envoyais des petits mots, des fax, plutôt des impressions. Un scénario est parfois un peu long à aboutir, je voulais lui donner des petites choses, des indices, des bouts, toujours cette idée de rébus... Lorsqu'elle a lu le scénario, Catherine a été très perplexe. Elle avait dû imaginer quelque chose que je ne lui donnais pas. Elle trouvait Fanette trop secrète, trop solitaire. Il est vrai qu'elle est un motif central omniprésent avec des satellites, des étoiles qui tournent autour, mais le nœud du film, c'est elle, c'est sa capacité à romancer sa vie... Je lui ai dit que, pour moi, la solitude, c'est quand on ne rêve plus, quand on a plus envie et Fanette, c'est le contraire de ça, même si, d'une certaine façon, elle fait presque le vide autour d'elle pour rêver plus encore... Il y a des moments dans la vie où le fantasme est plus intense que le réel, plus capable de vous faire éprouver des sentiments, c'est l'histoire d'un moment comme ça... Enfin, elle a dit oui !
Tonie Marshall, Dossier de presse du film

La scène qui est peut-être la plus intime du personnage dans cette idée des contes, c'est lorsque Fanette est assise dans un cinéma face à l'écran, face à "Elle et lui" : elle se regarde dans un miroir et elle regarde le film. Catherine est magnifique dans ce moment où elle semble interroger l'objet "Miroir, Miroir..." tandis qu'elle regarde Cary Grant. Pour être dans le film et dans l'histoire d'amour, elle se regarde, puis elle regarde Grant : elle fabrique un autre contre-champ où elle existe.
Tonie Marshall, Dossier de presse du film

Fanette rêve d'un homme en costume gris impeccable et se retrouve devant un grand type nonchalant vêtu d'une chemise en pilou ! Dans la liste des grands calmes insolents, il y avait William. Il était quelque part au bout de l'Oregon, je lui ai envoyé un scénario en poste restante dans un aéroport perdu... Quelques jours après, il m'a rappelée. Il m'a dit : "J'aime ce scénario parce que c'est un film sur elle, sur Catherine Deneuve, c'est ça qui est beau...". J'ai trouvé très généreux et sensible de sa part d'accepter si vite une moitié de film avec une grande actrice française. Souvent les acteurs ont un ego trop fort pour penser ainsi...
Tonie Marshall, Dossier de presse du film

Que dire de Catherine ? Qu'elle m'a éblouie, qu'elle s'est abandonnée au personnage avec générosité. Il faut une âme forte pour jouer comme ça.
Tonie Marshall, Dossier de presse du film

Extraits d'interviews de ses partenaires

[Tourner avec Catherine Deneuve]
Un rêve qui ne m'a pas déçu. La réalité était mieux que le rêve. Elle est une force classique elle transcende les frontières du temps et de la géographie ; elle est pertinente, drôle, juste, manifeste une inlassable curiosité. Sa technique et son expérience m'ont bluffé parce qu'elle ne joue pas sur l'acquis, tout est souple et ouvert.

William Hurt, Dossier de presse du film

Je me suis réveillé à Boston avec un café noir et une apocalypse. La vie a changé. Le lendemain j'étais à New York, ma ville depuis quarante-cinq ans. Intellectuellement, il m'a fallu dix jours pour m'ajuster par rapport à cette mutilation. Nous tournoyons depuis le 12... Un matin, j'ai fait une crise, émotionnelle, existentielle, on appelle ça comme on veut, un cauchemar pour vos partenaires en tout cas. Catherine Deneuve m'a sauvé. Elle a compris. Elle était humaine, parfaitement présente comme être humain et comme artiste.
William Hurt, Dossier de presse du film

Dans la relation de mon personnage à Deneuve, elle parle de ce que ça fait d'être la fille de Micheline Presle. Pour moi, être à l'écran la fille de Deneuve, c'est énorme. Deneuve c'est mon idole. Je connais par cœur son rôle dans "La sirène du Mississipi". J'ai des photos d'elle chez moi. Dès que je la voyais, j'avais envie de pleurer. Et en même temps, jouer face à elle était très peu inhibant. Elle a une maîtrise incroyable, pas de ce qu'elle fabrique, mais de la puissance de ce qu'elle dégage. Elle a une connaissance de sa place dans le cadre, de ce qu'elle peut y faire. Et en même temps, elle a aussi conscience de l'autre dans le plan, elle sait le regarder pour qu'il existe avec elle. J'adore "Au plus près du paradis", qui a vraiment été incompris. Et ce que fait Deneuve dans ce film est génial. Quand je l'ai vue à l'écran, je n'en revenais pas. Parce que j'étais sur le plateau avec elle, je l'avais vu jouer, et sur l'écran ça n'avait rien à voir. Tout était différent. C'est grâce à cette connaissance aiguë de ce que c'est qu'être filmée, qu'elle peut tout jouer.
Hélène Fillières, Les Cahiers du Cinéma 2003

Extraits de critiques

Lire ma critique / Read my review

"Au plus près du paradis" est une comédie romantique. Belle et tendre. Un film d'amour. Grave et mélancolique. Un conte de fées. Pour adultes et cinéphiles. Un film qui, tout en vous faisant sourire, vous fera pousser des soupirs à fendre l'âme, vous procurera de belles montées d'adrénaline et vous fera battre le cœur un peu plus vite. Ce film, Tonie Marshall l'a écrit pour Catherine Deneuve. Par petites touches, comme un peintre impressionniste, la réalisatrice joue avec l'image élégante, magnétique, de la comédienne, mais s'amuse aussi à la décaler, à la pulvériser. Elle offre ainsi à Deneuve l'occasion, trop rare et d'autant plus emballante, d'incarner un personnage de femme insouciante, comique, bonne vivante, sexy, pète-sec, gourmande, romanesque, ayant les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.

Michel Rebichon, Studio Magazine 2002

Il y a chez Catherine Deneuve des miroitements de beauté parfaite, des scintillements de grâce presque irréelle que les ans ne font que rehausser et que les réalisateurs ne capturent que par hasard, trop éblouis par la star pour voir la femme. Il a fallu tout le sens du merveilleux de Tonie Marshall pour que ce visage retrouve sa magie de conte de fées, pour que cette idole redevienne une princesse aux pieds nus, le temps d'une marelle en solitaire, d'un mouvement de tête soyeux ou d'un sourire mutin provoqué par le vol plané d'un escarpin. Charmante dans ses excentricités, émouvante dans ses flétrissures, Deneuve fait sienne la fantaisie de son personnage, une amoureuse en suspens, une romantique rêvant d'une histoire d'amour de cinéma qui se terminerait par "trente ans plus tard, Fanette et Philippe se retrouvèrent et eurent beaucoup d'enfants".

Sandra Benedetti, CinéLive 2002

Mais le joyau du film, c'est Catherine Deneuve. Depuis "Ma saison préférée" il y a dix ans, on ne l'avait plus filmée avec autant d'amour et de pudeur. Mise en confiance, l'actrice, dont on croyait tout connaître, livre des gestes, des rires, des peurs que l'on ne soupçonnait pas. Mûre et enfantine, elle irradie d'un bout à l'autre du film, achevant de nous entraîner "au plus près du paradis"...

Eric Quéméré, Zurban 2002

Véritablement, "Au plus près du paradis" est une pure comédie romantique dans la tradition des films américains des années cinquante, mais il est bien plus que ça. Il est, en effet, le signe d’une admiration profonde d’une réalisatrice envers une actrice d’exception. Du premier au dernier plan, Catherine Deneuve, Fanette, remplit l’écran avec un naturel déconcertant. On aurait pu s’attendre à une mise en lumière artificielle, un hommage pompeux de cette comédienne or c’est avec grâce et simplicité que Tonie Marshall la filme tour à tour élégante, séduisante, mélancolique, rêveuse, enivrante, amoureuse, en somme bien vivante. Une vraie femme en quête… De quoi ? D’un souvenir qui la conduira sans se douter vers la réalité.

Anne Le Tiec, www.commeaucinema.com

Le travail tout à fait admirable de l'actrice Catherine Deneuve, en permanence à l'extrême limite entre rétractation glacée et abandon sentimental, répond geste pour geste, mot pour mot aux choix d'une cinéaste prenant le contrepied systématique de son précédent film, le si convivial Venus Beauté Institut.

Jean-Michel Frodon, Le Monde 2002

"Au plus près du paradis" est un conte de fée sur une femme qui apprend à goûter les émotions du moment, dont les fans de Catherine Deneuve pourront se délecter puisqu'elle est de tous les plans, avec fantaisie, avec humour.

AFP 2002

"Au plus près du paradis" décrit aussi l'état d'âme des quinquas. Qui sentent que le temps commence à compter… Que la mémoire est autant un fardeau qu'un cocon. Que "love supersonique", "love duty free tax", ça commence à bien faire ! Et qu'ils vont bientôt être largués car tout ce à quoi ils appartenaient, paysages, modes, mentalités, disparaît. Mais que ça ouvre les yeux sur l'essentiel et éveille le feu de dragons d'hiver. Evidemment, on danse encore, mais... Endossant ces sentiments, Catherine Deneuve est superbe. Se prenant une baffe dans la figure. Se moquant d'elle-même. Acceptant des répliques qui critiquent son physique et sa prétendue froideur. Puis cassée par une ride de plus dans le miroir. Elle est l'étoile d'automne de ce film qui mettra en amour et en nostalgie.

Luc Honorez, Le Soir 2002


Lien vers le site officiel du film





2002
Couleurs
1h40
Rôle de Fanette




Images du film

Réalisateur : Tonie Marshall
Acteurs : William Hurt, Bernard Lecoq, Hélène Fillières, Gilbert Melki, Patrice Chéreau
Scénario : Tonie Marshall, Anne-Louise Trividic
Photo : Agnès Godar
Musique : François Dompierre, Etienne Daho, David Hadjadj, Jérôme Robotier

Résumé : Une romancière d'âge mûr poursuit le "fantôme" de son amour de jeunesse, au risque de passer à côté d'une belle rencontre.

Festival de Montréal 2002
Festival de Venise 2002

Photos du tournage

Photos du film

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