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Anecdotes sur le
tournage
Il y a peu, au cur
de l'été martiniquais, on donnait le premier tour de
manivelle de "Belle-maman". La Martinique, ici, figure les
Bahamas. La maison de maître d'une rhumerie coloniale fait office
d'hôtel de cinéma. Sur la terrasse, Deneuve-Léa
et Lindon-Antoine déjeunent. Deneuve fait elle-même ses
retouches au rouge à lèvres entre les prises. Elle tient
parfois à remettre ça de sa propre initiative : "Allez,
on se la refait à toute vitesse. Elle sait aussi incroyablement
bien jouer l'éclat de rire "spontané". En
règle générale, elle économise son regard
de face et elle a raison : c'est son coup le plus fort. Quand elle
plante son regard droit dans les yeux de Lindon, quelque chose explose.
Pendant quelques instants, le tournage est suspendu pour cause d'éclipse
provisoire du soleil derrière un petit nuage. Deneuve : "Il
recharge..." Aghion, juché sur un escabeau, s'esclaffe
sans cesse pendant les répètes et ce rire de spectateur
privilégié est l'un des traits les plus saillants de
son caractère. |
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Là-dessus, une discussion sur les baisers
de cinéma voit Deneuve s'engager fermement : non, franchement,
elle n'a jamais trop aimé ça. Mais le fait que ce soit
déplaisant la rassure : c'est la démonstration qu'il
y faut des sentiments. "C'est d'ailleurs pour ça que,
souvent, les putes acceptent tout sauf d'embrasser. C'est bien la
preuve que c'est la chose la plus intime qui soit". |
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Extraits d'interviews
de Catherine Deneuve

On a eu la chance de commencer
le film par les tournages en extérieur en Martinique, ce qui
fait qu'on était tous dans le même hôtel et qu'on
vivait ensemble, qu'on se voyait le soir et que ça a beaucoup
facilité quand même les rapports et la simplicité
justement des rapports du tournage parce qu'on était vraiment...
il y avait beaucoup plus d'intimité. |
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Dans "Belle-maman",
je dois chanter un rap pour l'anniversaire de ma mère. C'est
Stomy Bugsy qui l'a composé. On s'est rencontrés juste
avant que je parte sur le tournage en Martinique. Il est vraiment
adorable. On a travaillé deux soirs et le troisième,
on a enregistré le rap. Au début, je n'étais
pas très à l'aise, parce que c'est une musique qui,
mis à part des gens comme Stomy Bugsy ou MC Solaar, ne m'évoque
pas grand chose. En plus, ma façon de parler ne correspond
pas vraiment au phrasé musical des rappeurs. Même si
ça a fini par rentrer, j'ai eu du mal ! Et, pour tout vous
dire, j'ai eu beaucoup plus de plaisir à le jouer en play-back
sur le tournage qu'avant, à m'imaginer que j'allais le faire
! |
Catherine Deneuve, Studio Magazine
1998
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Extraits d'interviews
de Gabriel Aghion

Notre première rencontre, c'était
au Ritz. Catherine avait lu le scénario. Elle était
d'accord sur le principe mais, de toute façon, si elle avait
refusé d'être Léa, je crois que je ne serais pas
allé au bout de cette aventure. On a donc décidé
de déjeuner ensemble. Je tenais absolument à ce que,
pour ce premier contact, nous ne soyons que tous les deux. Etant relativement
timide, je suis plus à l'aise en tête-à-tête.
Je sais qu'ainsi je peux être moi-même. Je suis arrivé
en avance à notre rendez-vous. J'ai demandé quelle était
sa table préférée, la place exacte où
elle s'asseyait. Je me suis installé et elle est apparue...
C'était déjà tellement formidable de la rencontrer
que, même si notre collaboration avait dû s'arrêter
là, au moins j'aurais eu la chance de passer deux heures avec
elle. Heureusement, ça a continué... |
Gabriel Aghion, Studio Magazine
1999
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Il y beaucoup de femmes autour d'Antoine. Il y
avait donc beaucoup d'actrices autour de moi ! J'étais content
de cet heureux "hasard". Elles m'ont chouchouté,
choyé, dorloté. J'étais comme un coq en pâte.
Et quand on me demande de quel personnage je me sens le plus proche,
je réponds que je m'identifie toujours au rôle-titre
du film ! |
Gabriel Aghion, Studio Magazine
1999
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Elle a apporté au rôle une réelle
et profonde fantaisie. Il y a chez Catherine un grain de folie qui
existe vraiment. C'est une femme libre et sans a priori. Elle est
l'actrice la moins rigide du monde. D'ailleurs, si elle a été
choisie par autant de réalisateurs, c'est parce qu'elle est
une partition libre et qu'elle peut incarner n'importe quel rêve. |
Gabriel Aghion, Studio Magazine
1999
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Mon meilleur souvenir, c'est notre premier fou-rire
commun. C'était au tout début du tournage. On était
sur cette plage en Martinique où l'on tournait la séquence
de la baleine. Là, j'ai compris que les choses allaient vraiment
bien se passer entre nous. Je me souviens aussi de son dernier plan.
C'était dans une librairie. J'étais triste que cela
se termine. Je me suis demandé si j'allais encore faire une
prise ou deux, rien que pour le plaisir de l'avoir encore un peu à
moi... et je crois bien que ces deux prises je les ai faites ! |
Gabriel Aghion, Studio Magazine
1999
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Extraits d'interviews
de Mathilde Seigner

En quatre mois de tournage avec Catherine Deneuve,
j'ai gagné dix ans de métier. Et je me suis, tout de
suite, sentie à l'aise avec elle. C'est une femme qui a envie
qu'on lui parle normalement : il n'y a pas beaucoup de gens qui le
font. |
Mathilde Seigner, Paris-Match
1999
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On a tourné une partie du film à
la Martinique. Avec Catherine Deneuve, on nageait la brasse. Tous
les jours, on allait jusqu'à une bouée. C'est la classe,
Catherine Deneuve. |
Mathilde Seigner, Le Nouveau Cinéma
2000
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Pendant le tournage de " Belle-maman ",
Chiara Mastroianni, la fille de Catherine Deneuve, est venue passer
ses vacances à la Martinique. Chiara et moi, on a hurlé
: il y avait une mygale dans la chambre. [
] Comme on criait,
cela faisait chier Catherine, qui a dit : "C'est pas vrai, j'ai
une vraie fille et une fausse fille, et toutes les deux sont des emmerdeuses
!". C'est Catherine qui nous en a débarrassé. Elle,
les araignées, ça lui fait ni chaud ni froid. |
Mathilde Seigner, Le Nouveau Cinéma
2000
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Extraits de critiques

Définitivement, Catherine Deneuve est faite
(aussi) pour la comédie. Le rythme, la fantaisie, la légèreté,
ce zeste d'insolence ou d'insouciance que le genre nécessite...
tout cela a l'air naturel chez elle. Elle apporte en plus grâce,
lumière et vérité. La qualité de Vincent
Lindon est également cette authenticité avec laquelle
il impose ses personnages. Il y a entre elle et lui un naturel, une
évidence, une certitude - une alchimie en un mot - qui rend
immédiatement crédible leur histoire et lui apporte
même, au-delà de la comédie, quelques jolis éclats
romanesques. |
Jean-Pierre Lavoignat, Studio
Magazine 1999
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1999
Couleurs
1h42
Rôle de Léa

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Réalisateur
: Gabriel Aghion
Acteurs : Vincent Lindon, Mathilde
Seigner, Jean Yanne, Danièle Lebrun, Line Renaud, Stéphane
Audran, Artus de Penguern
Scénario : Gabriel Aghion et
Danièle Thompson, d'après le roman de Jean-Marie Duprez
Photo : Romain Winding
Musique : Bruno Coulais
Résumé
: Le jour de son mariage, Antoine tombe amoureux de... sa belle-mère.
Mais même dans une famille où l'on bouscule volontiers
les tabous, où parfois les femmes aiment les femmes et les hommes
les hommes, ce n'est pas très facile.
Nominations
Césars 2001 : Second Rôle Féminin
Extraits des chansons
"Marcia baila" et "Joyeux anniversaire maman"
Photos du tournage



Photos du film







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