Sa carrière / Films / Fréquence meurtre
Fiche technique
  Biographie
Famille
 
  Presse 2010-2019
Presse 2000-2009
Presse 1990-1999
Presse 1980-1989
Presse 1960-1979
Radio et télévision
Livres
  Hommages
Dessins
Photos
  Caractère
Centres d'intérêt
Opinions
Engagements
 

Mode de vie
Style
Coups de cœur
Sorties et voyages

Extraits d'interviews de Catherine Deneuve


"Fréquence meurtre" a été un film difficile à faire. [...] J'étais vidée. Je n'ai eu que deux ou trois mois, ce qui est peu pour moi, avant d'enchaîner avec le film de Dupeyron. Il faut savoir qu'il est parfois pénible de se sortir d'un rôle. On en garde souvent des soubresauts pendant une longue période.

On aime ou on n'aime pas cette structure dassique, mais on peut dire que l'adaptation d'Elisabeth Rappeneau est très rigoureuse et très forte, c'est son film d'auteur. Les dialogues d'Audiard sont excellents. Je trouve que I'histoire américaine est parfaitement transposée à la mentalité française.

Sur un film j'aime bien qu'on me laisse faire, je suis quelqu'un qui a besoin d'être libre. Je n'aimerais pas quelqu'un qui m'étoufferait, car je serai blessée. J'ai aimé la façon qu'a Elisabeth Rappeneau de diriger les acteurs. Je me dis : comment peut-on être metteur en scène si l'on a pas appris avant toute chose à parler aux acteurs.
Catherine Deneuve

Je vais de plus en plus vers le quotidien. En fait, rien ne m'amuse autant que de me mettre au service de rôles d'aujourd'hui. Je suis aussi une femme à la bourre, soucieuse du danger.
Catherine Deneuve, citée dans VSD 1987

Extraits d'interviews d'Elisabeth Rappeneau

En fait, je connais Catherine depuis longtemps puisque j'avais travaillé comme scripte sur des films où elle jouait, ce qui a fortement contribué au climat de confiance qui a régné sur le tournage. Pour tout vous dire, Catherine représente à mes yeux, un audacieux mélange de force et de fragilité. On ne dirige pas vraiment un tel monstre sacré mais on peut la reprendre sur certaines intentions mal passées. En l'occurence, je lui ai demandé d'adopter un débit moins rapide qu'à l'accoutumée pour composer une personne calme, non virevoltante et d'un caractère bien assis. Et elle a suivi ces indications sans hésiter une seconde. Sinon, elle m'a soufflée plus d'une fois, j'ai constamment été surprise au point de perdre toute contenance et d'éclater en sanglots. Elle est tout sauf glacée, Catherine. Et veille à tout, elle a tenu par exemple à rencontrer avant le tournage tous les comédiens qui serait ses partenaires. Mais je veux insister surtout sur sa force, son impact émotionnel et sa faiblesse, échapper à son image. C'est sur cette faille que nous avons travaillé.
Elisabeth Rappeneau, Cinétoiles 1988

Son secret, c'est un rapport de forces entre agression et fragilité. Elle a, comme l'on dit, un sacré caractère, mais s'entend à merveille avec les gens qui ne lui cachent en aucun cas la vérité. Elle supporte mal qu'on soit, par elle, intimidé : et, pourtant, son dynamisme est vulnérable. Pour l'alimenter, elle se crée des zones de sécurité. Dans mon film, pour devenir Jeanne Quester, médecin, elle a déjeuné avec un psychiatre, s'est nourrie de son vocabulaire et de ses observations, s'est souvenue jusqu'à s'en faire mal d'épisodes graves de sa propre existence. Il y a des phrases totalement à elle, qui ont jailli dans le dialogue. Spontanées. Incontrôlées.
Elisabeth Rappeneau, VSD 1987

Extraits d'interviews de ses partenaires

II est toujours très impressionnant de rencontrer un mythe vivant. C'est une femme très directe, très entière, très simple, doublée d'une comédienne avec laquelle il est extrêmement agréable de travailler. Elle aime s'amuser et rire, et en même temps, elle reste très professionnelle et sérieuse dans son travail. Elle n'hésite pas à participer à la mise en valeur d'une scène. Face à des grands comédiens on se demande de quelle façon on va les aborder, et puis leur talent fait que la rencontre a lieu immédiatement. Ce fut la même chose avec Signoret. De plus nous partagions la même idée sur l'interprétation des scènes, j'aurais voulu tourner plus longtemps, je n'avais que 10 jours. On parlait la même langue dans le travail et elle avait l'intelligence de mettre ça en avant. Les rapports personnels, dans ces cas-là, sont d'autant plus forts que l'on a pas besoin de se raconter nos vies. C'est par l'entente sur le travail qu'on s'est rejoint .
André Dussollier, Cinétoiles 1988

C'est une grande comédienne, très intense, qui manie très bien l'émotion. Dans certaines scènes, elle m'a pratiquement tiré les larmes. Pourtant, elle est très drôle, très gaie ; elle se met à chanter. N'étant ni hautaine, ni préoccuppée par par le star-système, elle est prête à aider les gens. Dans "Fréquence meurtre", elle montre une facette de son jeu très intéressante qui rn'a pas été beaucoup exploitée, et cela sans l'artifice de perruque et de lunettes. J'avais les jetons avant de tourner avec elle, surtout sur un terrain qui ne m'est pas familier. Elle m'a facilité la tâche. Tous ne le font pas. Si j'écris un scénario, c'est un personnage qui me viendra à l'esprit.
Martin Lamotte, Cinétoiles 1988

Je n'avais pas d'idée préconçue sur le cinéma. J'arrivais à dix heures le matin, et l'après-midi on tournait pour de vrai. Catherine, je l'avais vue à la télé ou sur les magazines. On a fêté mon anniversaire et sommes devenues bonnes copines. Le plus intimidant, ce fut de lui faire des câlins comme si elle était ma véritable mère. Mais comme elle m'aimait bien...
Inès Claye, VSD 1987


Autres extraits d'interviews

C'est La comédienne, avec un L majuscule, actuellement en France. Ça ne limite pas le choix des producteurs, mais elle est la Femme N°1, que ce soit au niveau physique, comédie, rapports dans la vie, photogénie. Elle représente l'idéal pour un producteur qui a un sujet avec une femme de 35 ans. La vraie prouesse est d'obtenir un contrat avec elle. On passe un examen lorsqu'on lui présente le scénario, surtout pour un producteur comme moi, car je suis très impliqué dans l'écriture du scénario. Le "Oui" est une véritable récompense. De plus, elle a une gamme très étendue de jeu, du "Sauvage" à "Fréquence meurtre". Ce qui m'étonne le plus c'est sa force de vivre. On sent qu'elle est vivante, c'est toujours inédit. Ses regards ne sont jamais les mêmes, chose très rare. je trouve qu'elle fait son métier de façon remarquable, elle parle très bien de la photo, aussi bien sur elle que pour le film en entier. Elle ferait une très bonne productrice, elle est déjà une très bonne productrice d'elle-même. En même temps elle conserve les émotions et les angoisses des comédiens. C'est un bonheur pour un producteur, avec les caprices et les difficultés d'un personnage vivant. Le plus formidable sont sa pudeur et sa retenue. Elle est d'une discrétion rare, c'est une des femmes qui se montre le moins dans le show-biz. De plus elle adore les jardins, une passion que je partage.

Yves Robert, producteur, Cinétoiles 1988

Un débit très important, très rapide, pas toujours facile à enregistrer. La plupart du temps de dominante blanche, la couleur de sa voix comporte des excès complètement inattendus dans les graves ou les aigus. Sa personnalité transpire totalement dans sa voix, dans sa façon d'être naturelle, en restant extrêmement réfléchie. Catherine domine sa vie privée et sa vie de comédienne, mais ne sacrifie ni l'une ni l'autre car elle a le don de l'organisation et de la clarté, ce que le public prend pour de la froideur. Elle a la chance d'être fondamentalement chaleureuse et vraie. Elle fait partie de ces rares acteurs qui ne sont pas comédiens à la ville.

Jean-Pierre Ruh, ingénieur du son, Cinétoiles 1988

 

1988
Couleurs
1h43
Rôle de Jeanne

Réalisateur : Elisabeth Rappeneau
Acteurs : André Dussollier, Martin Lamotte, Etienne Chicot
Scénario : Elisabeth Rappeneau et Jacques Audiard, d'après le roman de Stuart Kaminsky
Photo : William Lubtchansky
Musique : Philippe Gall

Résumé : Un mystérieux psychopathe harcèle jusque sur les ondes une psychiatre qui anime une émission de radio.

Photos du film



Documents associés