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Extraits d'interviews
de Catherine Deneuve
Je n'ai pas voulu voir
"Mayerling" [version de 1936]. Autant j'admire Danielle
Darrieux, autant j'ai jugé inutile d'assister à la projection
d'un film dont je n'avais aucun profit à tirer. Au siècle
de l'audio-visuel, tout se démode très vite. Hormis
quelques exceptions, les classiques du cinéma n'échappent
pas à ce phénomène d'usure accélérée. |
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Avec la tragédie,
Terence Young n'a pris aucune liberté. Avec le cadre qui l'entoure
- et dans lequel évoluent des comédiens comme Ava Gardner,
James Mason... - il s'est, par contre, offert du "champ",
comme on dit dans la profession. En résumé, Young (qui
a été le révélateur cinématographique
de James Bond) s'est attaché, dans "Mayerling", à
faire d'une tragédie un spectacle. |
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Il nous a fallu, Shariff
et moi, nous délivrer de la légende pour entrer dans
cette fatalité historique qui pesait sur les Habsbourg. Nos
caractères, fouillés à l'extrême, expliquent
nos actes. Névrosé, tyrannique, brûlant de passion,
l'archiduc Rodolphe, fils de Sissi, a hérité de sa mère
un comportement imprévisible qui frôle parfois la démence.
Il me fascine : j'ai vingt ans. Quand il me précipite avec
lui dans le suicide, je le suis avec une confiance aveugle. Ces noces
de sang scellent notre impossible mariage. Je meurs heureuse, sans
regretter la vie puisque nous la quittons ensemble. |
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Belle coiffure, beau costume, il y avait tout
ce qu'il fallait... sauf l'essentiel. C'est un film qui n'a pas d'âme.
C'était tellement guindé. Et ce fut pourtant un énorme
succès. Je ne regrette pas de l'avoir fait, mais c'est dommage
qu'il ne soit pas plus charnel. |
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Et pourtant, il y avait des choses à dire, il y avait certainement
des images plus fortes à montrer. Quand il y a beaucoup d'argent,
il y a tout de suite trop de choses à respecter. La liberté
a un prix
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J'estime très important de faire de temps
en temps un film en langue anglaise - je ne dis pas forcément
"américain", mais de langue anglaise - à cause
de la façon dont ces films sont distribués dans le monde,
permettant à un acteur (ou à un réalisateur)
d'atteindre un vaste public international. C'est aussi pour cela que
j'ai accepté de faire "Mayerling", que je trouvais
être par ailleurs une grande et belle histoire d'amour romantique
; cela dit, le film n'est pas tout à fait ce qu'il aurait dû
être, ce n'est pas une chose dont je sois particulièrement
fière. Je ne regrette cependant pas d'avoir tourné "Mayerling",
car c'est un film qui a connu un succès populaire, alors que
j'avais souvent fait auparavant des choses que tout le monde ne peut
pas voir. Mais attention : je ne dis pas que je l'ai fait dans cette
optique-là, parce que ce serait une censure monstrueuse que
d'accepter un rôle en fonction de l'âge ou du genre de
public que l'on peut toucher ; mais après tout, c'est ce qui
s'est dégagé de positif pour moi dans cette expérience. |
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Extraits de critiques
Belle brochette de comédiens
internationaux où Ava Gardner (Sissi) impose sa majesté
impériale, James Mason (l'empereur) une rigueur sourde, Sir
Robertson Justice (le prince de Galles) sa majesté fetarde,
Geneviève Page (la comtesse Larisch) son intelligence acérée
Catherine Deneuve est Maria aussi belle que toujours, mais lointaine,
lointaine... Quant à Omar Sharif, séduisant en diable,
je le trouve un peu trop solide, un peu trop équilibré
pour son Rodolphe. |
Henry Rabine, La Croix 1969
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1969
Coproduction avec la Grande-Bretagne
Couleurs
2h20
Rôle de Marie Vetsera
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Réalisateur
: Terence Young
Acteurs : Omar Sharif, Ava Gardner,
James Mason, Geneviève Page, James Robertson Justice, Maurice
Teynac
Scénario : Terence Young
Photo : Henri Alekan
Musique : Francis Lai
Résumé
: La tragique histoire d'amour de Rodolphe de Habsbourg et Marie Vetsera.
Nominations
Golden Globes 1970 : Film Etranger
Photos du tournage




Photos du film







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