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Extraits d'interviews
de Catherine Deneuve

J'ose être audacieuse
avec lui [André Téchiné]. Et même sans
lui, mais grâce à lui : je suis sûre que "Place
Vendôme", où je joue le rôle d'une alcoolique
qui sort d'une cure de désintoxication, je ne l'aurais pas
accepté s'il n'y avait eu, durant toutes ces années,
toutes nos conversations sur le cinéma, sur les acteurs, sur
la distance juste d'un comédien avec son personnage. |
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Marianne est un personnage
magnifique. Nicole Garcia me l'a offert, et je ne vois pas comment
j'aurais pu le refuser. Mais je ne sais pas si j'aurais su, avant
ma rencontre avec Téchiné, en accepter la nudité.
L'épure. |
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Visiblement, avec "Place
Vendôme", il y a eu comme une rencontre, comme si ce rôle
rejoignait ma personne, ce que les gens imaginent que je suis ou que
je pourrais être dans la réalité, une femme qui
a encore de l'allure mais qui peut aussi souffrir de ces espèces
de cassures... |
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Il est vrai que je connais
un peu l'univers de la joaillerie, mais pas pour les raisons qu'on
imagine. En fait, une partie de ma famille travaille dans ce métier.
Mon beau-frère est artisan bijoutier. Sur le tournage, je connaissais
beaucoup de termes techniques, le nom des instruments des tailleurs
et des sertisseurs. |
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J'étais sure que
Nicole aurait des idées justes par rapport à ce personnage,
à ces moments de doute - on en connaît forcément
à un certain âge de sa vie, d'autant plus quand on est
comédienne. Sans forcément être attirée
par des expériences extrêmes, c'est vrai que j'ai envie
de jouer des rôles différents de ceux qui j'ai pu incarner
auparavant. Je n'avais jamais joué une alcoolique, une femme
qui soit tombée aussi bas. Cela me faisait peur aussi... |
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Jouer ce rôle m'a
fait très peur. L'acoolisme et la folie pour une actrice sont
des tentations faciles. Je craignais de tomber dans les clichés.
Je sentais que je ferais quelque chose de juste si physiquement on
sentait ma vulnérabilité. Pas de maquillage. J'avais
confiance en Nicole Garcia. Je savais qu'elle n'utiliserait que ce
qui servait le personnage. Les visages démaquillés sont
toujours plus émouvants. |
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Les femmes sont beaucoup
plus pointilleuses, et le rapport de séduction, au sens très
large, se situe vraiment ailleurs qu'avec un homme. Dans le cas de
"Place Vendôme", c'est encore différent parce
que Nicole Garcia est actrice. Ce n'était pas plus compliqué,
mais plus complexe. On a eu des moments vraiment difficiles parce
que, c'est normal, elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir des
idées presque trop précises sur la façon de jouer...
J'aime bien le film, pourtant, avec ses zones d'ombre et ses complications.
C'est un film qui ressemble beaucoup à Nicole : quelqu'un de
compliqué, et qui s'exprime de façon compliquée. |
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Je me suis dit : moins j'en ferai, mieux ça
sera. Marianne sort d'une cure de désintoxication, il fallait
donc la rendre encore plus subtile, sans compter que les alcooliques
mondains comme elle sont très rusés avec leur toxicomanie,
pour organiser leur emploi du temps : saoule mais pas trop pour assurer
dans un dîner, avec leurs enfants, vis-à-vis de leurs
proches. J'ai pensé à ces bourgeoises du XVIe qui se
saoulent à la bière, ce qui est une forme d'alcoolisme
courant. On voit une femme bien mise qui commande un demi dans un
café. Personne ne va imaginer qu'elle est alcoolique. L'alcoolisme,
c'est toujours intérieur, c'est un enfermement. Il fallait
donc exprimer sans trop jouer. Avec Nicole Garcia, on a beaucoup travaillé
sur les timbres de voix, un rythme à la fois saccadé
et abandonné. Marianne est une femme frontalière qui
navigue dans les zones du "encore possible", à la
fois enfantine et ironique. |
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L'alcool, la folie sont des états très
attirants pour une actrice. La difficulté est de ne pas être
caricaturale. J'ai fait très attention à éviter
les clichés : la démarche vacillante, les tremblements,
etc. J'ai recherché des petits gestes nerveux, un ton de voix
un peu cassé. Les gens qui boivent fument énormément
et se couchent tard. Marianne est une femme en désintoxication,
elle n'est pas perdue, elle retrouve peu à peu son énergie
vitale. Avec Nicole Garcia, on tenait à une forme de dignité
dans sa détresse. Marianne, c'est "l'alcoolisme mondain".
Dans ce milieu, on ne roule pas sous la table. On commence à
boire à l'heure du loup. et la nuit est longue. L'alcool est
là pour calmer l'angoisse et parer à ses démons.
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Ce n'est pas une femme
qui boit, c'est une femme qui a bu, ce n'est pas pareil. Au début
du film, elle sort d'une cure de désintoxication. Elle peut
replonger à la moindre occasion, il y a donc chez elle une
nervosité constante, une inquiétude latente... C'était
complexe. Il fallait rester subtil et, en même temps, qu'on
sente bien ce décalage par rapport aux autres, cette indifférence
au quotidien et aux choses matérielles qu'ont les femmes qui
ont traversé ce type d'épreuves, surtout lorsqu'elles
évoluent dans des milieux privilégiés. Il y a
en elles un mélange d'arrogance et d'indifférence. Mais
c'est un faux détachement. Qui cache un profond désespoir.
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La voix, j'y avais réfléchi.
Une femme qui a bu, qui boit et qui fume, a forcément des intonations
différentes. Je voulais que ce soit réussi. Je voulais
qu'il y ait des ruptures, des registres différents. J'en avais
parlé avec Nicole... La voix, c'est très important.
Il y a des choses qu'on peut toujours dissimuler grâce au maquillage
ou à une tenue élégante, mais la voix, comme
le rire d'ailleurs, vous ramène toujours à ce que vous
êtes réellement. |
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J'ai beaucoup réfléchi
au problème de la voix, je voulais trouver ce quelque chose
qui vous trahit et qu'on ne peut contrôler. On peut se maquiller,
s'habiller haute couture mais la voix, ça ne pardonne pas... |
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Marianne a été plus marquée
par la trahison de l'homme qu'elle a aimé que par son amour.
L'amour, la sexualité et l'argent font apparaître les
ressources incroyables de cruauté et d'égoïsme
de l'être humain. Dans l'histoire de Marianne, les trois sont
réunis. L'homme qui vous a fait du mal est peut-être
encore plus fascinant que celui qui vous a fait du bien. La trahison
est la pire des blessures, en amitié comme en amour. Dans une
trahison, il y a le mal que l'autre vous fait, auquel s'ajoute la
destruction de l'image que vous vous étiez faite de lui, tout
s'effondre. C'est la déception extrême. |
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Il y a même une
scène où, vêtue d'un imper et le visage à
nu, elle m'a fait penser à la Lili du "Lieu du crime".
Son mélange de tristesse et de désarroi. Mais Lili trouvait
sa liberté dans une forme de folie. Un isolement qui la protégeait
d'une réalité trop cruelle. Marianne, elle, suit un
chemin inverse : elle s'est enfermée dans l'alcool parce que
c'était le seul secours à son désespoir. Et,
soudain, elle a le choix : sombrer encore plus profond ou céder
à la curiosité qui la reprend, à cette force
vitale qui, en elle, n'était pas morte. |
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J'aime le dialogue de
la scène où Marianne sort de la salle de bains et dit
au personnage joué par Jean-Pierre Bacri : "Pourquoi ai-je
vécu ainsi depuis vingt ans ?" C'est un moment très
fort et très vrai. Parce que, si un homme vous quitte, c'est
terrible, mais s'il vous trahit, le monde s'écroule : on peut
ne jamais s'en relever. La plus grande faiblesse de Marianne, c'est
précisément de s'être laissé faire. Elle
a beaucoup de tendresse pour son mari, mais elle est devenue son enfant.
L'enfant qu'ils n'ont pas eu. Tant qu'il est en vie, elle n'a ni l'envie
ni le courage de s'assumer. Lors de l'enterrement, par exemple, elle
regarde une petite fille jouer dans l'allée du cimetière
et, d'une certaine façon, elle est encore comme elle. |
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Bien sûr, la scène
la plus dure à tourner, ça a été les retrouvailles,
dans le café, avec Battistelli (Jacques Dutronc). Le film reposait
tellement sur ce moment que j'ai eu envie de dire à Nicole
: "Ne montrons rien. C'est du domaine de l'indicible, de l'immontrable
!" Mais la scène est très belle, avec ces années
d'absence qui, soudain, affleurent... En plus, Marianne était
censée avoir bu pour se préparer à ce face-à-face,
ce qui introduisait une difficulté supplémentaire :
la dérision dans l'émotion... |
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Je joue toujours très
vite. Mais je parle aussi très vite dans la vie. On est comme
ça, chez les Dorléac ! Il y a un moment, dans "Place
Vendôme", où j'ai un monologue face à Nathalie
(Emmanuelle Seigner) que j'ai interprété, en effet,
à toute vitesse. Mais il fallait que je la coince ! Si je lui
laissais le temps de m'interrompre, je n'avais plus aucune chance
d'obtenir d'elle ce que je voulais. Il fallait que ça ressemble
à un halètement. Il fallait qu'on ne voie plus Marianne
l'alcoolique, Marianne la courtière, mais une femme face à
son double et qui partage avec elle la blessure du passé. J'ai
joué cette scène comme une prise d'otages. |
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Pour moi, c'est une phrase
écrite par un homme... "J'ai eu ton corps, j'ai eu ton
âge..." Quels que soient l'âge et la situation, il
y a toujours un fond d'orgueil chez une femme, qui l'empêchera
de formuler ça de manière aussi nette. |
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Les vrais moments durs,
oui, c'était sur "Place Vendôme", mais je ne
veux pas que l'on croie qu'il s'agit d'un point négatif : cela
fait partie de la vie, je ne cherche pas à noircir le tableau,
sauf qu'un tournage, c'est un grand plaisir mais pas un conte de fée
! |
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Quand vous croyez en votre
réalisateur, vous acceptez qu'on vous dise : "Aujourd'hui,
vous allez jouer sans maquillage". Si tout ça a du sens
bien entendu. Et puis (rire), c'est un grand soulagement d'éviter
deux heures de préparation, de maquillage et de coiffure... |
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Je trouve que je ne suis
pas tellement vieille pour mon âge. Et puis, en me voyant dans
la peau d'une femme alcoolique, on pensera peut-être que j'ai
eu du courage, que je suis gonflée. De toute façon,
le temps ne joue pas pour moi. Autant accepter et choisir des rôles
qui me correspondent. |
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Certains rushes de "Place
Vendôme", certains films d'André Téchiné
me paraissent cruels, mais tellement assumés. Et alors ? Ils
ne sont pas inutiles, ils expriment la trajectoire d'un personnage.
Le plaisir d'une comédienne, c'est d'incarner et une Marianne
qui sombre et une Marianne qui renaît. |
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Nicole Garcia est une
actrice, elle aussi, donc elle a son idée sur la façon
de jouer. Avec les hommes, j'avais pris l'habitude d'avoir mon aire
de jeu, où j'étais assez libre. |
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Extraits d'interviews
de Nicole Garcia

II y a quelques années, Catherine m'avait
fait parvenir un roman par le biais de son agent. Je n'avais pas très
bien vu quel film on pouvait en tirer, mais c'est à partir
de ce moment-là que l'idée de travailler un jour avec
elle m'est venue... Sa démarche a déclenché dans
mon imaginaire les prémices de ce rôle que je lui ai
écrit dans " Place Vendôme ". J'avais la chance
de pouvoir rêver un personnage dont elle était le point
de départ. Toute la construction de l'histoire est partie de
là. l'ai pensé à une femme qui serait en totale
absence d'elle-même, une femme qui n'existe plus et qu'on balade
de clinique en clinique... |
Nicole Garcia, Studio Magazine
1998
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Avant de réaliser des films,
lorsque je n'étais que simple actrice, ou plutôt simple
soldat, elle était comme une sorte de double idéalisé.
"Place Vendôme" étant mon troisième
film, je me suis soudain sentie prête à tourner avec
elle. Elle est si incontournable dans le cinéma français
! Je crois aussi que, sans même le savoir, je portais en moi
l'idée de ce personnage et qu'elle en était l'interprète
idéale. C'était un pari, mais j'ai toujours su que Catherine
serait à la hauteur. Quand je revois le film fini [...], je
me dis que pour s'abandonner autant, elle a dû me faire sacrement
confiance. Peut-être qu'elle l'a fait inconsciemment, mais il
fallait qu'elle sente qu'au bout du chemin, quelqu'un allait lui rendre
quelque chose de cet abandon. Il n'y a qu'un metteur en scène
pour vous protéger dans ce dénuement que vous offrez
à un tel rôle... Ce qui ne veut pas dire que tout ça
se soit passé sans douleur, sans tension, sans difficulté.
Il y a des voyages qu'il est sans doute impossible de faire le cur
léger. Peut-on s'approcher si près du gouffre en toute
impunité ? |
Nicole Garcia, Studio Magazine
1998
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Je crois qu'il y a une force dans tout être
qui attend l'occasion, qui a parfois besoin du pire pour s'affirmer,
comme une brèche ou une médiation. C'est pour ça
que j'ai écrit le rôle pour Catherine Deneuve. Avec une
autre actrice plus fragile, le personnage n'aurait pas pu survivre
à toutes ces révélations, ces violences. Le personnage
de Marianne est fait comme cela, mais Deneuve lui a apporté
son lyrisme pudique, sa précision, sa force pour tenir debout
coûte que coûte. |
Nicole Garcia, France Aéroport
1998
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Elle savait très bien, en lisant le rôle,
que c'était un personnage de tous les excès, que ç'aurait
été ne pas jouer le jeu que de le jouer en ce protégeant.
Je pense qu'il faut faire une grande confiance à un metteur
en scène pour s'abandonner à ce point-là, et
elle m'a fait cette confiance.
|
Nicole Garcia, Première
1998
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Pour incarner un rôle comme celui-là,
il faut avoir en soi un spectre de jeu extrêmement large. Si
Catherine est aussi touchante dans le film, c'est qu'elle a cette
sorte de grandeur dans la souffrance et dans le désarroi. Elle
ne s'apitoie jamais sur elle-même, c'est ce que je trouve émouvant
et qui m'a vraiment étonnée. |
Nicole Garcia, Première
1998
|
La force de Deneuve, c'est de garder sa grandeur
même dans la déchéance. |
Nicole Garcia, Le Point 1998
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Je voulais un personnage fort, et elle est forte.
Je voulais la mettre aux prises avec la déchéance, la
névrose, la folie, mais pour que ce soit intéressant,
il faut qu'on sente une résistance intime. Chez Catherine Deneuve,
il y a une grandeur qui échappe toujours au simple pathétique.
Je voulais capter cela : quelqu'un qui sombre en se tenant droit,
malgré tout, qui ne cède pas à la complaisance
envers soi-même. |
Nicole Garcia, Le Figaro
|
Elle a en elle une si grande maîtrise,
une allure, une conscience de sa beauté, toutes ces qualités
là se jouant dans un désarroi profond, dans un abandon
de toute séduction, il fallait une actrice aussi forte qu'elle
pour jouer un personnage comme ça. |
Nicole Garcia, citée dans
L'Est Républicain 2002
|
Ce qui est formidable chez elle, c'est que, même
quand on lui fait jouer un désarroi profond ou qu'on la plonge
dans une dérive totale, elle garde une sorte de grandeur qui
n'appartient qu'à elle. Elle ne tombe jamais dans le pathos.
Il n'y a aucune complaisance dans son jeu. Cela aurait été
beaucoup plus difficile de faire ce film avec une actrice plus fragile
ou qui n'aurait pas eu cette noblesse naturelle. Catherine fait partie
de ces femmes qui, même abattues intérieurement ou dans
un état de déréliction total, continuent de sourire
pour masquer leurs peines. |
Nicole Garcia, Studio Magazine
1998
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II y a une grandeur en
elle [le personnage]. Quelque chose qui échappe au simple pathétique,
qui fait qu'elle se tient droite malgré tout, sans jamais céder
à la complaisance. Même lorsqu'elle est cassée,
elle reste très belle, d'un glamour sombre. Elle démarre
dans un total abandon, seule avec son chaos intérieur, et peu
à peu, elle retrouve de la force, de l'humour et de l'insolence.
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Nicole Garcia, Gala 1998
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Je n'aime pas le langage des mots. Je préfère
celui du corps. La psychologie fatigue. Elle ne devrait d'ailleurs
pas exister dans la direction d'acteur. Comme s'ils n'étaient
pas capables de lire ou de comprendre un scénario ! Il ne faut
que quelques jours à un grand comédien pour s'emparer
d'un rôle. C'est ce qui s'est passé avec Catherine. Il
y a eu des scènes, des séquences entières où
je ne disais plus rien. J'étais spectatrice de ce qu'elle faisait,
de ce qu'elle proposait, de la manière dont, effectivement,
elle avait pris possession de son personnage. |
Nicole Garcia, Studio Magazine
1998
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J'aime prendre les personnages sous l'angle vif
de leurs blessures. C'est dans la manière dont ces femmes se
redressent et retrouvent un équilibre, même précaire,
que je les trouve émouvantes. Ce sont des femmes de passion.
Elles ont une insatiable volonté de vivre. Elles sont différentes,
parce qu'elles ont gardé au fond d'elles-mêmes une part
d'enfance qui aurait dû s'envoler depuis longtemps. C'est ce
qui gêne les gens qui les entourent. |
Nicole Garcia, Studio Magazine
1998
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C'est passionnant d'observer le chemin qu'on a
fait, ces choses qu'on a laissées derrière soi, cette
fatigue sur le visage d'un homme ou d'une femme de 50 ans. A partir
d'un certain âge, on lit sur le visage tout ce qu'on est devenu,
et aussi tout ce qu'on n'a pas été... C'est l'héritage
de la vie. Et ça c'est magnifique. |
Nicole Garcia, Studio Magazine
1998
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Extraits d'interviews
de Stomy Bugsy
Catherine Deneuve se
prête au jeu tout en restant une grande star. Elle est comme
ça. |
Stomy Bugsy , Le Figaro Magazine
1998
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Mon plus grand fantasme
était de la rencontrer : c'est fait. Ouais
Une bombe
de charme. Et la différence d'âge n'a pas d'importance,
ça se passe dans la tête. Elle est tout ce que je ne
suis pas. Et la différence, c'est ce qui fait les attirances. |
Stomy Bugsy , Le Figaro Magazine
1998
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Elle a déchiré
le titre. Pas étonnant qu'elle fasse délirer les jeunes
! Elle est tellement sexy, charmante et en même temps un peu
maîtresse d'école
Les garçons aiment ça,
ce mélange de femme et de mère. J'aimerais tellement
lui dire des trucs et des trucs, mais je n'ose pas. Pourtant, d'habitude,
j'assure, et je suis plutôt habile pour renverser les situations
à mon avantage. Mais Deneuve c'est une reine, et je ne suis
que son D'Artagnan. |
Stomy Bugsy , Le Figaro Magazine
1998
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Extraits d'interviews
de l'équipe
Aux essais, alors que je cherchais encore comment
j'allais l'éclairer, Catherine Deneuve, me voyant sans doute
un peu tendu, m'a dit : "Attention, Marianne n'est pas Catherine
Deneuve !". Ce qui était une façon de m'encourager
à cerner la vérité du personnage et non l'apparence
de la star qu'elle est. |
Laurent Dailland, Chef Opérateur
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Extraits de critiques

Ce n'est pas de donner un contre-emploi à
Catherine Deneuve qui intéresse Nicole Garcia. C'est de jouer
avec son image, de la pousser jusqu'à l'extrême, de la
prolonger jusqu'au vertige. .. L'expression de cette royauté
déchue, de cette beauté blessée, n'en est que
plus troublante et que plus touchante. Dans le rôle de cette
femme, à peine rescapée de son naufrage dans l'alcool,
tout juste remontée de ses gouffres amers, Catherine Deneuve
est exceptionnelle. Là encore, tout n'est pas fluide, mais
c'est justement dans ces à-coups et dans ces envolées,
dans ce malaise apparent, qu'elle donne, comme peut le faire Gena
Rowlands, toute sa dimension et toute sa profondeur à son personnage.
Superbe et déchirante. Avec un rare mélange de maîtrise
et d'abandon, de culot, de précision et de liberté.
Ce n'est pas un exercice de style, c'est l'incarnation d'une vérité.
Rarement, elle était allée aussi loin. On se souviendra
longtemps de ses regards perdus, de ses gestes imprévisibles,
de son désarroi, du trouble et de l'émotion qu'elle
suscite, et aussi, puisque le film est l'histoire d'une reconstruction,
de cette volonté farouche qui la fait marcher coûte que
coûte vers le soleil... |
Jean-Pierre Lavoignat, Studio
Magazine 1998
|
La démarche vacillante, le
geste maladroit, le regard embué, la star n'a pas hésité
à se lancer à corps perdu dans ce personnage de femme
blessée. Elle en sort une nouvelle fois grandie. Mais le plus
hallucinant est de constater que, malgré tous les chefs-d'uvre
dont elle a été l'héroïne, on n'en finit
pas de la redécouvrir. Prête à relever tous les
défis, elle s'impose comme LA star du cinéma français. |
Studio Magazine 1998
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Aller flâner "Place Vendôme",
c'est d'abord aller reconnaître ce qu'on connaît déjà
: Deneuve plus Deneuve que jamais, un arc de triomphe à elle
toute seule, un diamant rare en effet qu'il fait bon retrouver au
fond de la boîte à bijoux qui nous sert de ciné-mémoire.
C'est aussi, et surtout, exiger d'elle, sinon elle ne serait pas une
star, qu'elle nous fasse oublier tout ce qu'on savait déjà,
au profit de ce qu'on ignorait encore. Dans "Place Vendôme",
on est royalement servi. Pourtant, le rôle était à
la fois en or et en plomb. En or, parce qu'il n'y a guère d'actrice
qui résisterait à la composition d'une alcoolique mondaine,
femme de joaillier à demi-folle, séquestrée dans
sa toxicomanie. En plomb, parce qu'on imagine sans peine les outrances
gênantes qui auraient pu en découler : le pléonasme
d'être excessive dans un rôle démesuré,
le fameux risque d'en faire trop ou, ce qui revient au même,
pas assez, bref, le numéro. Pour "Place Vendôme",
Deneuve invente une manière climatique de se comporter qui,
à tout bout de plan, jouant du numéro, le défait
et gagne à tous les coups. Cabossée au début
lorsqu'on la voit surgir, décoiffée et démaquillée,
dans le cadre d'une clinique chic, elle n'en demeure pas moins étrangement
excitante et à tout le moins désirable. De toute façon,
au point de maturité impériale où elle est parvenue,
Deneuve serait capable de rendre sexy un bas à varices. |
Libération 1998
|
Catherine Deneuve, qui n'en peut plus
de détruire son mythe étoilé avec une conviction
et un brio qui force l'admiration [...] et qu'on n'a pas vue aussi
peu star depuis longtemps. |
Première 1998
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L'essentiel reste la présence
magique de Catherine Deneuve qui ne dit pas grand chose, mais dont
on perçoit les combats intérieurs à travers le
calme, les sourires, les tensions imperceptibles qui figent une seconde
ses traits. Par ses mille reflets changeants, elle donne tout son
intérêt au scénario. |
Claude Baignères, Le Figaro
1998
|
Quand j'ai vu "Place Vendôme",
j'ai trouvé Deneuve formidable. Nous ne nous connaissons pas,
mais j'aurais dû lui écrire. C'est la première
fois qu'elle m'émeut autant. |
Nathalie Baye
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1998
Couleurs
1h57
Rôle de Marianne
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Réalisateur
: Nicole
Garcia
Acteurs : Jean-Pierre Bacri, Emmanuelle
Seigner, Jacques Dutronc, Bernard Fresson, François Berléand,
Laszlo Szabo
Scénario : Nicole
Garcia, Jacques Fieschi
Photo : Laurent Dailland
Musique : Richard Robbins
Résumé
: Derrière les façades chic de la Place Vendôme,
des joailliers se livrent à d'obscurs trafics de pierres précieuses,
une femme soigne ses blessures, une autre, plus jeune, se construit
un avenir, un homme poursuit ses chimères, un autre renoue avec
son passé...
Festival
de Venise 1998
Prix
Festival
de Venise 1998 : Coupe Volpi de la Meilleure Actrice
Nominations
Césars
1999 : Film / Réalisateur / Actrice / Second Rôle Masculin
/ Second Rôle Féminin / Scénario / Photo / Montage
/ Costumes / Décors / Son
Photos du tournage




Photos du film






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