Sa carrière / Films / Place Vendôme
Fiche technique
  Biographie
Famille
 
  Presse 2010-2019
Presse 2000-2009
Presse 1990-1999
Presse 1980-1989
Presse 1960-1979
Radio et télévision
Livres
  Hommages
Dessins
Photos
  Caractère
Centres d'intérêt
Opinions
Engagements
 

Mode de vie
Style
Coups de cœur
Sorties et voyages

Extraits d'interviews de Catherine Deneuve

J'ose être audacieuse avec lui [André Téchiné]. Et même sans lui, mais grâce à lui : je suis sûre que "Place Vendôme", où je joue le rôle d'une alcoolique qui sort d'une cure de désintoxication, je ne l'aurais pas accepté s'il n'y avait eu, durant toutes ces années, toutes nos conversations sur le cinéma, sur les acteurs, sur la distance juste d'un comédien avec son personnage.

Marianne est un personnage magnifique. Nicole Garcia me l'a offert, et je ne vois pas comment j'aurais pu le refuser. Mais je ne sais pas si j'aurais su, avant ma rencontre avec Téchiné, en accepter la nudité. L'épure.

Visiblement, avec "Place Vendôme", il y a eu comme une rencontre, comme si ce rôle rejoignait ma personne, ce que les gens imaginent que je suis ou que je pourrais être dans la réalité, une femme qui a encore de l'allure mais qui peut aussi souffrir de ces espèces de cassures...

Il est vrai que je connais un peu l'univers de la joaillerie, mais pas pour les raisons qu'on imagine. En fait, une partie de ma famille travaille dans ce métier. Mon beau-frère est artisan bijoutier. Sur le tournage, je connaissais beaucoup de termes techniques, le nom des instruments des tailleurs et des sertisseurs.

J'étais sure que Nicole aurait des idées justes par rapport à ce personnage, à ces moments de doute - on en connaît forcément à un certain âge de sa vie, d'autant plus quand on est comédienne. Sans forcément être attirée par des expériences extrêmes, c'est vrai que j'ai envie de jouer des rôles différents de ceux qui j'ai pu incarner auparavant. Je n'avais jamais joué une alcoolique, une femme qui soit tombée aussi bas. Cela me faisait peur aussi...

Jouer ce rôle m'a fait très peur. L'acoolisme et la folie pour une actrice sont des tentations faciles. Je craignais de tomber dans les clichés. Je sentais que je ferais quelque chose de juste si physiquement on sentait ma vulnérabilité. Pas de maquillage. J'avais confiance en Nicole Garcia. Je savais qu'elle n'utiliserait que ce qui servait le personnage. Les visages démaquillés sont toujours plus émouvants.

Les femmes sont beaucoup plus pointilleuses, et le rapport de séduction, au sens très large, se situe vraiment ailleurs qu'avec un homme. Dans le cas de "Place Vendôme", c'est encore différent parce que Nicole Garcia est actrice. Ce n'était pas plus compliqué, mais plus complexe. On a eu des moments vraiment difficiles parce que, c'est normal, elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir des idées presque trop précises sur la façon de jouer... J'aime bien le film, pourtant, avec ses zones d'ombre et ses complications. C'est un film qui ressemble beaucoup à Nicole : quelqu'un de compliqué, et qui s'exprime de façon compliquée.

Je me suis dit : moins j'en ferai, mieux ça sera. Marianne sort d'une cure de désintoxication, il fallait donc la rendre encore plus subtile, sans compter que les alcooliques mondains comme elle sont très rusés avec leur toxicomanie, pour organiser leur emploi du temps : saoule mais pas trop pour assurer dans un dîner, avec leurs enfants, vis-à-vis de leurs proches. J'ai pensé à ces bourgeoises du XVIe qui se saoulent à la bière, ce qui est une forme d'alcoolisme courant. On voit une femme bien mise qui commande un demi dans un café. Personne ne va imaginer qu'elle est alcoolique. L'alcoolisme, c'est toujours intérieur, c'est un enfermement. Il fallait donc exprimer sans trop jouer. Avec Nicole Garcia, on a beaucoup travaillé sur les timbres de voix, un rythme à la fois saccadé et abandonné. Marianne est une femme frontalière qui navigue dans les zones du "encore possible", à la fois enfantine et ironique.

L'alcool, la folie sont des états très attirants pour une actrice. La difficulté est de ne pas être caricaturale. J'ai fait très attention à éviter les clichés : la démarche vacillante, les tremblements, etc. J'ai recherché des petits gestes nerveux, un ton de voix un peu cassé. Les gens qui boivent fument énormément et se couchent tard. Marianne est une femme en désintoxication, elle n'est pas perdue, elle retrouve peu à peu son énergie vitale. Avec Nicole Garcia, on tenait à une forme de dignité dans sa détresse. Marianne, c'est "l'alcoolisme mondain". Dans ce milieu, on ne roule pas sous la table. On commence à boire à l'heure du loup. et la nuit est longue. L'alcool est là pour calmer l'angoisse et parer à ses démons.

Ce n'est pas une femme qui boit, c'est une femme qui a bu, ce n'est pas pareil. Au début du film, elle sort d'une cure de désintoxication. Elle peut replonger à la moindre occasion, il y a donc chez elle une nervosité constante, une inquiétude latente... C'était complexe. Il fallait rester subtil et, en même temps, qu'on sente bien ce décalage par rapport aux autres, cette indifférence au quotidien et aux choses matérielles qu'ont les femmes qui ont traversé ce type d'épreuves, surtout lorsqu'elles évoluent dans des milieux privilégiés. Il y a en elles un mélange d'arrogance et d'indifférence. Mais c'est un faux détachement. Qui cache un profond désespoir.

La voix, j'y avais réfléchi. Une femme qui a bu, qui boit et qui fume, a forcément des intonations différentes. Je voulais que ce soit réussi. Je voulais qu'il y ait des ruptures, des registres différents. J'en avais parlé avec Nicole... La voix, c'est très important. Il y a des choses qu'on peut toujours dissimuler grâce au maquillage ou à une tenue élégante, mais la voix, comme le rire d'ailleurs, vous ramène toujours à ce que vous êtes réellement.

J'ai beaucoup réfléchi au problème de la voix, je voulais trouver ce quelque chose qui vous trahit et qu'on ne peut contrôler. On peut se maquiller, s'habiller haute couture mais la voix, ça ne pardonne pas...

Marianne a été plus marquée par la trahison de l'homme qu'elle a aimé que par son amour. L'amour, la sexualité et l'argent font apparaître les ressources incroyables de cruauté et d'égoïsme de l'être humain. Dans l'histoire de Marianne, les trois sont réunis. L'homme qui vous a fait du mal est peut-être encore plus fascinant que celui qui vous a fait du bien. La trahison est la pire des blessures, en amitié comme en amour. Dans une trahison, il y a le mal que l'autre vous fait, auquel s'ajoute la destruction de l'image que vous vous étiez faite de lui, tout s'effondre. C'est la déception extrême.

Il y a même une scène où, vêtue d'un imper et le visage à nu, elle m'a fait penser à la Lili du "Lieu du crime". Son mélange de tristesse et de désarroi. Mais Lili trouvait sa liberté dans une forme de folie. Un isolement qui la protégeait d'une réalité trop cruelle. Marianne, elle, suit un chemin inverse : elle s'est enfermée dans l'alcool parce que c'était le seul secours à son désespoir. Et, soudain, elle a le choix : sombrer encore plus profond ou céder à la curiosité qui la reprend, à cette force vitale qui, en elle, n'était pas morte.

J'aime le dialogue de la scène où Marianne sort de la salle de bains et dit au personnage joué par Jean-Pierre Bacri : "Pourquoi ai-je vécu ainsi depuis vingt ans ?" C'est un moment très fort et très vrai. Parce que, si un homme vous quitte, c'est terrible, mais s'il vous trahit, le monde s'écroule : on peut ne jamais s'en relever. La plus grande faiblesse de Marianne, c'est précisément de s'être laissé faire. Elle a beaucoup de tendresse pour son mari, mais elle est devenue son enfant. L'enfant qu'ils n'ont pas eu. Tant qu'il est en vie, elle n'a ni l'envie ni le courage de s'assumer. Lors de l'enterrement, par exemple, elle regarde une petite fille jouer dans l'allée du cimetière et, d'une certaine façon, elle est encore comme elle.

Bien sûr, la scène la plus dure à tourner, ça a été les retrouvailles, dans le café, avec Battistelli (Jacques Dutronc). Le film reposait tellement sur ce moment que j'ai eu envie de dire à Nicole : "Ne montrons rien. C'est du domaine de l'indicible, de l'immontrable !" Mais la scène est très belle, avec ces années d'absence qui, soudain, affleurent... En plus, Marianne était censée avoir bu pour se préparer à ce face-à-face, ce qui introduisait une difficulté supplémentaire : la dérision dans l'émotion...

Je joue toujours très vite. Mais je parle aussi très vite dans la vie. On est comme ça, chez les Dorléac ! Il y a un moment, dans "Place Vendôme", où j'ai un monologue face à Nathalie (Emmanuelle Seigner) que j'ai interprété, en effet, à toute vitesse. Mais il fallait que je la coince ! Si je lui laissais le temps de m'interrompre, je n'avais plus aucune chance d'obtenir d'elle ce que je voulais. Il fallait que ça ressemble à un halètement. Il fallait qu'on ne voie plus Marianne l'alcoolique, Marianne la courtière, mais une femme face à son double et qui partage avec elle la blessure du passé. J'ai joué cette scène comme une prise d'otages.

Pour moi, c'est une phrase écrite par un homme... "J'ai eu ton corps, j'ai eu ton âge..." Quels que soient l'âge et la situation, il y a toujours un fond d'orgueil chez une femme, qui l'empêchera de formuler ça de manière aussi nette.

Les vrais moments durs, oui, c'était sur "Place Vendôme", mais je ne veux pas que l'on croie qu'il s'agit d'un point négatif : cela fait partie de la vie, je ne cherche pas à noircir le tableau, sauf qu'un tournage, c'est un grand plaisir mais pas un conte de fée !

Quand vous croyez en votre réalisateur, vous acceptez qu'on vous dise : "Aujourd'hui, vous allez jouer sans maquillage". Si tout ça a du sens bien entendu. Et puis (rire), c'est un grand soulagement d'éviter deux heures de préparation, de maquillage et de coiffure...

Je trouve que je ne suis pas tellement vieille pour mon âge. Et puis, en me voyant dans la peau d'une femme alcoolique, on pensera peut-être que j'ai eu du courage, que je suis gonflée. De toute façon, le temps ne joue pas pour moi. Autant accepter et choisir des rôles qui me correspondent.

Certains rushes de "Place Vendôme", certains films d'André Téchiné me paraissent cruels, mais tellement assumés. Et alors ? Ils ne sont pas inutiles, ils expriment la trajectoire d'un personnage. Le plaisir d'une comédienne, c'est d'incarner et une Marianne qui sombre et une Marianne qui renaît.

Nicole Garcia est une actrice, elle aussi, donc elle a son idée sur la façon de jouer. Avec les hommes, j'avais pris l'habitude d'avoir mon aire de jeu, où j'étais assez libre.

Extraits d'interviews de Nicole Garcia


II y a quelques années, Catherine m'avait fait parvenir un roman par le biais de son agent. Je n'avais pas très bien vu quel film on pouvait en tirer, mais c'est à partir de ce moment-là que l'idée de travailler un jour avec elle m'est venue... Sa démarche a déclenché dans mon imaginaire les prémices de ce rôle que je lui ai écrit dans " Place Vendôme ". J'avais la chance de pouvoir rêver un personnage dont elle était le point de départ. Toute la construction de l'histoire est partie de là. l'ai pensé à une femme qui serait en totale absence d'elle-même, une femme qui n'existe plus et qu'on balade de clinique en clinique...
Nicole Garcia, Studio Magazine 1998

Avant de réaliser des films, lorsque je n'étais que simple actrice, ou plutôt simple soldat, elle était comme une sorte de double idéalisé. "Place Vendôme" étant mon troisième film, je me suis soudain sentie prête à tourner avec elle. Elle est si incontournable dans le cinéma français ! Je crois aussi que, sans même le savoir, je portais en moi l'idée de ce personnage et qu'elle en était l'interprète idéale. C'était un pari, mais j'ai toujours su que Catherine serait à la hauteur. Quand je revois le film fini [...], je me dis que pour s'abandonner autant, elle a dû me faire sacrement confiance. Peut-être qu'elle l'a fait inconsciemment, mais il fallait qu'elle sente qu'au bout du chemin, quelqu'un allait lui rendre quelque chose de cet abandon. Il n'y a qu'un metteur en scène pour vous protéger dans ce dénuement que vous offrez à un tel rôle... Ce qui ne veut pas dire que tout ça se soit passé sans douleur, sans tension, sans difficulté. Il y a des voyages qu'il est sans doute impossible de faire le cœur léger. Peut-on s'approcher si près du gouffre en toute impunité ?
Nicole Garcia, Studio Magazine 1998

Je crois qu'il y a une force dans tout être qui attend l'occasion, qui a parfois besoin du pire pour s'affirmer, comme une brèche ou une médiation. C'est pour ça que j'ai écrit le rôle pour Catherine Deneuve. Avec une autre actrice plus fragile, le personnage n'aurait pas pu survivre à toutes ces révélations, ces violences. Le personnage de Marianne est fait comme cela, mais Deneuve lui a apporté son lyrisme pudique, sa précision, sa force pour tenir debout coûte que coûte.
Nicole Garcia, France Aéroport 1998

Elle savait très bien, en lisant le rôle, que c'était un personnage de tous les excès, que ç'aurait été ne pas jouer le jeu que de le jouer en ce protégeant. Je pense qu'il faut faire une grande confiance à un metteur en scène pour s'abandonner à ce point-là, et elle m'a fait cette confiance.

Nicole Garcia, Première 1998

Pour incarner un rôle comme celui-là, il faut avoir en soi un spectre de jeu extrêmement large. Si Catherine est aussi touchante dans le film, c'est qu'elle a cette sorte de grandeur dans la souffrance et dans le désarroi. Elle ne s'apitoie jamais sur elle-même, c'est ce que je trouve émouvant et qui m'a vraiment étonnée.
Nicole Garcia, Première 1998

La force de Deneuve, c'est de garder sa grandeur même dans la déchéance.
Nicole Garcia, Le Point 1998

Je voulais un personnage fort, et elle est forte. Je voulais la mettre aux prises avec la déchéance, la névrose, la folie, mais pour que ce soit intéressant, il faut qu'on sente une résistance intime. Chez Catherine Deneuve, il y a une grandeur qui échappe toujours au simple pathétique. Je voulais capter cela : quelqu'un qui sombre en se tenant droit, malgré tout, qui ne cède pas à la complaisance envers soi-même.
Nicole Garcia, Le Figaro

Elle a en elle une si grande maîtrise, une allure, une conscience de sa beauté, toutes ces qualités là se jouant dans un désarroi profond, dans un abandon de toute séduction, il fallait une actrice aussi forte qu'elle pour jouer un personnage comme ça.
Nicole Garcia, citée dans L'Est Républicain 2002

Ce qui est formidable chez elle, c'est que, même quand on lui fait jouer un désarroi profond ou qu'on la plonge dans une dérive totale, elle garde une sorte de grandeur qui n'appartient qu'à elle. Elle ne tombe jamais dans le pathos. Il n'y a aucune complaisance dans son jeu. Cela aurait été beaucoup plus difficile de faire ce film avec une actrice plus fragile ou qui n'aurait pas eu cette noblesse naturelle. Catherine fait partie de ces femmes qui, même abattues intérieurement ou dans un état de déréliction total, continuent de sourire pour masquer leurs peines.
Nicole Garcia, Studio Magazine 1998

II y a une grandeur en elle [le personnage]. Quelque chose qui échappe au simple pathétique, qui fait qu'elle se tient droite malgré tout, sans jamais céder à la complaisance. Même lorsqu'elle est cassée, elle reste très belle, d'un glamour sombre. Elle démarre dans un total abandon, seule avec son chaos intérieur, et peu à peu, elle retrouve de la force, de l'humour et de l'insolence.

Nicole Garcia, Gala 1998

Je n'aime pas le langage des mots. Je préfère celui du corps. La psychologie fatigue. Elle ne devrait d'ailleurs pas exister dans la direction d'acteur. Comme s'ils n'étaient pas capables de lire ou de comprendre un scénario ! Il ne faut que quelques jours à un grand comédien pour s'emparer d'un rôle. C'est ce qui s'est passé avec Catherine. Il y a eu des scènes, des séquences entières où je ne disais plus rien. J'étais spectatrice de ce qu'elle faisait, de ce qu'elle proposait, de la manière dont, effectivement, elle avait pris possession de son personnage.
Nicole Garcia, Studio Magazine 1998

J'aime prendre les personnages sous l'angle vif de leurs blessures. C'est dans la manière dont ces femmes se redressent et retrouvent un équilibre, même précaire, que je les trouve émouvantes. Ce sont des femmes de passion. Elles ont une insatiable volonté de vivre. Elles sont différentes, parce qu'elles ont gardé au fond d'elles-mêmes une part d'enfance qui aurait dû s'envoler depuis longtemps. C'est ce qui gêne les gens qui les entourent.
Nicole Garcia, Studio Magazine 1998

C'est passionnant d'observer le chemin qu'on a fait, ces choses qu'on a laissées derrière soi, cette fatigue sur le visage d'un homme ou d'une femme de 50 ans. A partir d'un certain âge, on lit sur le visage tout ce qu'on est devenu, et aussi tout ce qu'on n'a pas été... C'est l'héritage de la vie. Et ça c'est magnifique.
Nicole Garcia, Studio Magazine 1998

Extraits d'interviews de Stomy Bugsy

Catherine Deneuve se prête au jeu tout en restant une grande star. Elle est comme ça.
Stomy Bugsy , Le Figaro Magazine 1998

Mon plus grand fantasme était de la rencontrer : c'est fait. Ouais… Une bombe de charme. Et la différence d'âge n'a pas d'importance, ça se passe dans la tête. Elle est tout ce que je ne suis pas. Et la différence, c'est ce qui fait les attirances.
Stomy Bugsy , Le Figaro Magazine 1998

Elle a déchiré le titre. Pas étonnant qu'elle fasse délirer les jeunes ! Elle est tellement sexy, charmante et en même temps un peu maîtresse d'école… Les garçons aiment ça, ce mélange de femme et de mère. J'aimerais tellement lui dire des trucs et des trucs, mais je n'ose pas. Pourtant, d'habitude, j'assure, et je suis plutôt habile pour renverser les situations à mon avantage. Mais Deneuve c'est une reine, et je ne suis que son D'Artagnan.
Stomy Bugsy , Le Figaro Magazine 1998

Extraits d'interviews de l'équipe

Aux essais, alors que je cherchais encore comment j'allais l'éclairer, Catherine Deneuve, me voyant sans doute un peu tendu, m'a dit : "Attention, Marianne n'est pas Catherine Deneuve !". Ce qui était une façon de m'encourager à cerner la vérité du personnage et non l'apparence de la star qu'elle est.
Laurent Dailland, Chef Opérateur

Extraits de critiques

Ce n'est pas de donner un contre-emploi à Catherine Deneuve qui intéresse Nicole Garcia. C'est de jouer avec son image, de la pousser jusqu'à l'extrême, de la prolonger jusqu'au vertige. .. L'expression de cette royauté déchue, de cette beauté blessée, n'en est que plus troublante et que plus touchante. Dans le rôle de cette femme, à peine rescapée de son naufrage dans l'alcool, tout juste remontée de ses gouffres amers, Catherine Deneuve est exceptionnelle. Là encore, tout n'est pas fluide, mais c'est justement dans ces à-coups et dans ces envolées, dans ce malaise apparent, qu'elle donne, comme peut le faire Gena Rowlands, toute sa dimension et toute sa profondeur à son personnage. Superbe et déchirante. Avec un rare mélange de maîtrise et d'abandon, de culot, de précision et de liberté. Ce n'est pas un exercice de style, c'est l'incarnation d'une vérité. Rarement, elle était allée aussi loin. On se souviendra longtemps de ses regards perdus, de ses gestes imprévisibles, de son désarroi, du trouble et de l'émotion qu'elle suscite, et aussi, puisque le film est l'histoire d'une reconstruction, de cette volonté farouche qui la fait marcher coûte que coûte vers le soleil...
Jean-Pierre Lavoignat, Studio Magazine 1998

La démarche vacillante, le geste maladroit, le regard embué, la star n'a pas hésité à se lancer à corps perdu dans ce personnage de femme blessée. Elle en sort une nouvelle fois grandie. Mais le plus hallucinant est de constater que, malgré tous les chefs-d'œuvre dont elle a été l'héroïne, on n'en finit pas de la redécouvrir. Prête à relever tous les défis, elle s'impose comme LA star du cinéma français.
Studio Magazine 1998

Aller flâner "Place Vendôme", c'est d'abord aller reconnaître ce qu'on connaît déjà : Deneuve plus Deneuve que jamais, un arc de triomphe à elle toute seule, un diamant rare en effet qu'il fait bon retrouver au fond de la boîte à bijoux qui nous sert de ciné-mémoire. C'est aussi, et surtout, exiger d'elle, sinon elle ne serait pas une star, qu'elle nous fasse oublier tout ce qu'on savait déjà, au profit de ce qu'on ignorait encore. Dans "Place Vendôme", on est royalement servi. Pourtant, le rôle était à la fois en or et en plomb. En or, parce qu'il n'y a guère d'actrice qui résisterait à la composition d'une alcoolique mondaine, femme de joaillier à demi-folle, séquestrée dans sa toxicomanie. En plomb, parce qu'on imagine sans peine les outrances gênantes qui auraient pu en découler : le pléonasme d'être excessive dans un rôle démesuré, le fameux risque d'en faire trop ou, ce qui revient au même, pas assez, bref, le numéro. Pour "Place Vendôme", Deneuve invente une manière climatique de se comporter qui, à tout bout de plan, jouant du numéro, le défait et gagne à tous les coups. Cabossée au début lorsqu'on la voit surgir, décoiffée et démaquillée, dans le cadre d'une clinique chic, elle n'en demeure pas moins étrangement excitante et à tout le moins désirable. De toute façon, au point de maturité impériale où elle est parvenue, Deneuve serait capable de rendre sexy un bas à varices.
Libération 1998

Catherine Deneuve, qui n'en peut plus de détruire son mythe étoilé avec une conviction et un brio qui force l'admiration [...] et qu'on n'a pas vue aussi peu star depuis longtemps.
Première 1998

L'essentiel reste la présence magique de Catherine Deneuve qui ne dit pas grand chose, mais dont on perçoit les combats intérieurs à travers le calme, les sourires, les tensions imperceptibles qui figent une seconde ses traits. Par ses mille reflets changeants, elle donne tout son intérêt au scénario.
Claude Baignères, Le Figaro 1998

Quand j'ai vu "Place Vendôme", j'ai trouvé Deneuve formidable. Nous ne nous connaissons pas, mais j'aurais dû lui écrire. C'est la première fois qu'elle m'émeut autant.
Nathalie Baye

1998
Couleurs
1h57
Rôle de Marianne




Images du film

Réalisateur : Nicole Garcia
Acteurs : Jean-Pierre Bacri, Emmanuelle Seigner, Jacques Dutronc, Bernard Fresson, François Berléand, Laszlo Szabo
Scénario : Nicole Garcia, Jacques Fieschi
Photo : Laurent Dailland
Musique : Richard Robbins

Résumé : Derrière les façades chic de la Place Vendôme, des joailliers se livrent à d'obscurs trafics de pierres précieuses, une femme soigne ses blessures, une autre, plus jeune, se construit un avenir, un homme poursuit ses chimères, un autre renoue avec son passé...

Festival de Venise 1998

Prix
Festival de Venise 1998 : Coupe Volpi de la Meilleure Actrice

Nominations
Césars 1999 : Film / Réalisateur / Actrice / Second Rôle Masculin / Second Rôle Féminin / Scénario / Photo / Montage / Costumes / Décors / Son

Photos du tournage

Photos du film



Documents associés

Elle 1998
Gala 1998
Libération 1998
Studio Magazine 1998
CinéLive 1999

Le Journal du Dimanche 1999
Paris Match 1999
Télérama 2000
Nicole Garcia
Venise 1998