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Ce qu'en a dit Catherine
Deneuve...

Il y a quelque chose
de tellement harmonieux chez Gérard que c'était impossible
de ne pas être bien en tournant avec lui. C'est quelqu'un qui
apporte énormément sur un plateau, indépendamment
de ce qu'il apporte sur l'écran. C'est vraiment l'un des acteurs
qui m'a le plus épatée. Ah oui ! Il peut tout faire,
c'est toujours évident... |
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Depardieu est un acteur
tellement incroyable qu'il n'est jamais le même acteur. Il peut
être d'une douceur incomparable comme d'une violence inouïe.
Et il est comme cela dans la vie aussi. C'est un acteur complètement
inspiré. Jusqu'au dernier moment, il s'occupera de tout, de
tout le monde, il chahute, il raconte des histoires, il est débordant,
et quand il commence à jouer, alors là... |
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Gérard a des rapports
très féminins avec les gens et il déclenche des
rapports de jalousie très féminine. Tous les metteurs
en scène qui tournent avec Gérard sont amoureux de lui.
[...] Il a des rapports très forts avec les gens. Comme tous
les acteurs sensibles... |
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C'est l'une des grandes
forces de Gérard en tant qu'acteur masculin : il aime beaucoup
les femmes. [...] Il y a beaucoup d'acteurs qui aiment les femmes,
mais Gérard les aime particulièrement en ce sens qu'il
est aussi attiré par les personnages féminins que par
ses propres rôles. C'est cela qui n'est pas courant. |
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[à propos de la
citation de Depardieu : "Deneuve est l'homme que j'aurais aimé
être"]
Dans sa bouche, je trouve ça flatteur, puisque c'est un acteur
très féminin. C'est vrai, j'ai un côté
un peu masculin dans ma manière d'empoigner les responsabilités.
Cela dit, je ne suis pas certaine de vouloir être la femme qu'il
est. Un peu trop ronde, quand même ! |
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Pour moi, Gérard
est bien sûr un homme très viril. D'un autre côté,
c'est aussi un acteur très féminin ! Alors, je crois
qu'il est sensible à ma féminité car il la comprend
parfaitement. J'ai des relations simples, fraternelles et ouvertes
avec lui, il n'y a pas de chichis entre nous. |
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On avait la tendresse.
Sans cette ambiguïté que donne la sexualité. Il
se trouve qu'entre nous il n'y a pas eu de rapports sexe-séduction.
C'est une chance. Cela nous a permis la légèreté
et la confiance absolue. Une amitié privilégiée. |
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En dix ans, tout est
allé beaucoup plus vite pour lui. Il y a dix ans, j'étais
plus star qu'il ne l'était à l'époque. Et puis,
je l'ai vu grandir, apprendre et prendre en charge, s'occuper de tout,
régler le moindre détail, devenir le premier tout en
restant le même: avide de mots, possédant cette curiosité,
cette passion, cette envie que nous partageons. |
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En fait, je pense que
ce que l'on reproche éventuellement à Gérard,
ce ne sont pas tant les films que tout ce qu'il y a autour : la production,
la réalisation, le vin... on a un peu la tête qui tourne
! Pour moi, c'est un acteur et un partenaire formidable, mais c'est
vrai que l'on a parfois l'impression qu'il est en danger d'implosion.
A côté de lui, je suis une paresseuse ! (rires) En fait,
Gérard ne peut tout simplement pas ne pas travailler, alors
il y a moins de curiosité car on a l'impression que l'on vous
montre tout avant même d'en avoir le désir... Il n'empêche
qu'il reste un acteur extraordinaire, et puis quand j'ai vu la bande-annonce
d' "Astérix et Obélix contre César",
j'ai immédiatement ressenti une grande tendresse envers lui.
Il a l'air tellement mignon ! |
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Je l'aime beaucoup, mais
nous sommes tellement différents ! A chacun ses solutions contre
l'angoisse, pour trouver des chemins qui, croit-on, devraient mener
au bonheur. La joie de vivre de Gérard, c'est de se trouver
sur un plateau. Quant à moi, je dois nourrir un étrange
besoin d'équilibre qui me conduit à m'engager, mais
également à m'échapper. |
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On ne se rencontre pas
beaucoup dans la vie... On pourrait se voir davantage mais, personnellement,
je ne le ressens pas comme un manque parce que quand je revois Gérard,
je n'ai jamais l'impression d'être restée longtemps sans
le voir... Il y a d'emblée une intimité dans mes rapports
avec lui parce que je sais que je travaille bien avec lui et ça,
c'est une chose qui ne s'explique pas. |
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"Cyrano" m'a bouleversée.
Et Gérard y est magnifique. C'est un acteur d'une modernité
incroyable et capable en même temps de dire des vers... Hallucinant.
C'est l'un de ses meilleurs rôles. J'étais très
heureuse d'assister à son couronnement officiel mais il y avait
déjà longtemps que je savais tout le bien qu'on pouvait
penser de lui et de son talent ! |
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Gérard, c'est quelqu'un qui a une dimension
hors normes. A tous points de vue. Il peut vous émouvoir, vous
surprendre et aussi vous laisser choir comme ça ! (Rires).
C'est quelqu'un qui est toujours inattendu. Pour le meilleur et...
pour le pire ! Mais surtout, c'est quelqu'un - même si tout
est douloureux chez lui - qui est extraordinairement vivant. |
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Je me souviens avoir rencontré
Gérard chez Jacques Demy et Agnès Varda, il y a très
longtemps, et avoir été saisie par cette incroyable
présence. Lorsqu'on travaille avec lui, on retrouve immédiatement
cette présence. Quand il est là, il est vraiment là
! Il y a tout de suite une intensité rare, un plaisir immense.
Tout se met en place très vite. C'est quelqu'un qui apporte
énormément sur un plateau, indépendamment de
ce qu'il apporte à l'écran. Il est, en outre, très
touchant par cet appétit d'entreprendre qui masque certainement
des angoisses profondes. Par ce plaisir et cette douleur de vivre
étroitement mêlés. |
Catherine Deneuve, citée
dans Studio Magazine 2004
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[Avec Gérard Depardieu] Ça fait
des années qu'on se retrouve régulièrement...
Et à chaque fois, il y a une évidence. Je l'aime et
l'admire énormément, c'est un acteur d'une présence
et d'une chaleur pour ses partenaires... Et puis il est drôle
et... très impatient ! Il n'aime pas répéter,
il aime tourner, a tendance à vouloir accélérer
les choses. On a eu de la chance que François ait cette même
rapidité de rythme. Je crois que Gérard s'est beaucoup
amusé à incarner ce syndicaliste, il était
tout de suite tellement le personnage, de manière très
fluide. François s'est servi de sa présence incroyable
dès l'écriture des scènes. Il savait que le
fait que le personnage soit joué par lui dépasserait
le texte et les situations.
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Catherine Deneuve, Dossier de
presse de "Potiche" 2010
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Ce qu'il a dit sur
Catherine Deneuve...

Un jour, dans une interview,
j'ai déclaré que "tu étais l'homme que je
voudrais être". J'ai envoyé cette phrase insensée
pour dire que j'enviais chez toi ces qualités qu'on prête
d'ordinaire aux hommes, et qu'on trouve si rarement chez eux. Tu es
plus responsable, plus forte, plus carapacée que les acteurs.
Tu es moins vulnérable. Sans doute, ce paradoxe est-il la vraie
féminité. La féminité, c'est l'hospitalité,
l'ouverture, c'est aussi savoir résister, ne pas se laisser
atteindre par ces regards malsains, insistants, allusifs. On n'est
pas dans un monde où l'on accepte la féminité. |
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Certains pensent que tu es froide.
Tu es simplement directe, franche, sans ambiguïté. On
te croit sereine, organisée. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi
désordonnée, fantaisiste avec l'argent, ses affaires. |
Gérard Depardieu, Livre
"Lettres volées" 1988
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Gainsbourg disait que tu marchais
comme un soldat, Mastroianni que tu étais un Prussien. Je ne
t'ai jamais vue te plaindre sur un tournage. Tu peux rester debout
des heures sans un mot, sous un soleil de feu ou dans un froid de
canard. Tu peux faire la fête, boire comme un hussard et être
prête au combat le lendemain. |
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Notre couple de cinéma
est plus intense, plus solide que beaucoup de couples de la vie. Il
y a un vrai désir à jouer ensemble, une complicité
professionnelle qui peut en rendre plus d'un jaloux. On s'amuse tous
les deux, on s'amuse à s'embrasser devant les caméras
alors que la plupart des acteurs vous diront qu'il n'y a rien de plus
casse-gueule, de plus angoissant qu'un baiser au cinéma. |
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J'ai lu dans un sondage
que tu étais la maîtresse rêvée des Français.
Je sais qu'il y a des légendes qui courent autour de nous,
que l'on phantasme sur notre couple depuis "Le dernier métro".
Il y a un interdit entre nous. Tu es une idole bourgeoise et racée
; je suis un fils de paysan aux mains fortes, avec toute sa santé.
Dans le film de François, tu te donnes brutalement à
moi, sans pudeur, par terre, comme seules sont capables d'oser les
femmes bien éduquées. Toi et moi, c'est presque une
conquête sociale, la chance pour un gars de la terre un peu
rustre d'être aimé par la plus belle femme du faubourg
Saint-Germain. C'est la prise de la Bastille de l'amour ! |
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Je reconnais d'abord
l'actrice, l'immense actrice. A dix-huit-vingt ans, elle a trouvé
la force, l'incroyable force, d'incarner des personnages de femmes
alors qu'elle était si jeune. Comme dans "Belle de jour",
par exemple. Des années plus tard, son courage professionnel
demeure intact.
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Gérard Depardieu, Paris-Match
1988
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J'aime énormément
être avec Catherine... Au cinéma, et dans la vie. Mais
au cinéma, c'est encore plus magnifique parce que c'est une
protection, une complicité rare... |
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Je suis très ému
devant une femme comme Catherine. Elle a une approche poétique
des choses. C'est une qualité qui se fait rare. Actuellement,
la poésie est très mal vue, ce qui signifie sans doute
que nous entrons dans un monde très froid. Un monde où
le bonheur sera à acheter ou à vendre. Un monde de dealers...
Moi, je revendique mon âme de midinette et de poète en
même temps. Je revendique cette féminité. |
Gérard Depardieu, Paris-Match
1988
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Je sais [...] ce que
je voudrais préserver en elle. C'est tout ce qui fait la femme
: la pudeur, le lyrisme, l'intensité sentimentale. |
Gérard Depardieu, Paris-Match
1988
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Elle m'a toujours plu,
Catherine. C'est une aventurière. Chez ces actrices, chez ces
femmes que j'aime, il y a quelque chose qui, apparemment, ne peut
pas se blesser, et, pourtant, leur peau est extrêmement fragile,
parce ce qu'elles sont à l'écoute de tout. Ce sont des
mères au sens "compagnonnique" du mot. Des intelligences,
des sensibilités indispensables. La plus grande force de Catherine,
c'est de vivre. De vivre comme elle est. Ce sont des femmes qui avancent
dans le temps, qui avancent dans ce métier devant des lames
de rasoir de plus en plus fines, de plus en plus dangereuses, et malgré
tout, elles ne se laissent pas arrêter. |
Gérard Depardieu, cité
dans Studio Magazine 2004
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Né
le 27 décembre 1948 à Châteauroux, Gérard Depardieu
grandit dans une famille de 6 enfants. Après avoir flirté
avec la petite délinquance, il arrive à Paris à l'âge
de 16 ans pour tenter sa chance. Bertrand Blier lui offre son premier
grand rôle avec "Les Valseuses". Il devient rapidement
un acteur très apprécié de tous. Son succès
ne se démentira jamais par la suite. Doté d'une puissance
de travail peu commune, il enchaîne film après film, passant
avec aisance de la comédie au drame ou au film historique, dominant
le cinéma français des années 80. Parfois qualifié
d'"homme aux mille visages", Depardieu devient petit à
petit un véritable monstre sacré. "Cyrano" marque
le sommet de sa carrière en 1990 (César, prix d'interprétation
à Cannes, nomination aux Oscars). Depuis, même s'il a participé
à de bons films, ses choix de cinéma sont souvent moins
heureux. Il tourne pour la télévision des séries
télévisées de prestige, inspirées de chefs-d'uvre
de la littérature française.
Films avec Catherine Deneuve
Chanson "Quand on s'aime"
(1980)


Photos








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