Sa carrière / Partenaires & Réalisateurs / Roman Polanski
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Photo (C) Isabelle Vautier

 

Ce qu'en a dit Catherine Deneuve...


Je l'ai rencontré pendant le tournage des "Parapluies". II tournait un générique de film, la nuit, dans un bateau. On n'était pas très loin, on est allé le voir. J'avais été fascinée par ce petit homme agile, volubile, avec ses yeux incroyables, cette voix... Je trouve qu'il a un charme fou, Roman. Plus tard, on s'est rencontrés un soir, il avait vu "Les parapluies", et là, c'est drôle la vie. Qu'est-ce qu'on peut être con quand on est jeune ! II m'a dit : j'ai une envie de film avec vous. II est très romantique, Roman. II était fou des "Parapluies de Cherbourg". II m'a fait lire un bouquin. Je me suis vexée comme un pou. Je lui dis pas question. Quelque chose comme ça. [...] II me proposait "Naïves Hirondelles", la pièce merveilleuse de Roland Dubillard. Mais il s'agissait d'un rôle d'idiote. Comme une idiote, j'ai refusé (elle rit). Plus tard, je me suis dit que j'avais été idiote et c'est comme ça qu'on a fait "Répulsion" qu'il a écrit avec Gérard Brach, devenu un ami. J'aime ce qu'il est, il me touche beaucoup. II fait du vrai cinéma, ce qui devient rare.

J'ai tout de suite été fascinée par son regard, son énergie, sa rapidité d'esprit. Il était vif de partout.

Roman Polanski a aussi beaucoup compté pour moi. [...] Roman était acteur, il a toujours voulu être acteur. D'ailleurs il est acteur : c'est quelqu'un qui joue beaucoup, qui explique beaucoup à tout le monde et particulièrement aux acteurs. Il m'a appris des choses sans vouloir me les apprendre : la manière d'habiter une scène, de trouver des choses insolites, un peu dérangeantes.

Ça a été pour moi une expérience très particulière parce que je n'étais pas habituée à voir quelqu'un d'aussi vivant que Polanski. Parce que Polanski est quelqu'un de vivant tout le temps, d'épuisant même. C'est quelqu'un qui s'occupe de tout, qui connaît tout, qui s'intéresse à tout. Que ce soit les lumières, le son, les maquillages. Il a une formation classique réelle, plus une personnalité particulière. C'est un directeur d'acteurs formidable. D'ailleurs, c'est lui-même un acteur avant tout. Je crois que c'est ça qui lui plaît le plus dans son métier.

Polanski, lui, est un metteur en scène qui mime tout. Si vous devez vous allonger par terre, il fera d'abord le tapis. Il est incroyable. Il adore les acteurs mais, avant tout, il adore jouer.

Polanski m'a fascinée parce qu'il s'occupe absolument de tout, y compris des accessoires. Avec un magnétisme incroyable.
Catherine Deneuve, Source inconnue

Ce qui est formidable avec lui, c'est qu'il supervise lui-même absolument tout. Il a été acteur, il fait le décor, il connaît les lumières. Dans son école de cinéma, on lui a tout appris. C'est la raison pour laquelle ses films ont vraiment un goût. Je ne parle pas de bon goût, mais un goût, simplement, le goût Polanski.
Catherine Deneuve, citée dans le livre de Philippe Barbier et Jacques Moreau 1984

Quand je l'ai rencontré, j'ai été très contente de découvrir vite que c'était qu'un qui avait du talent, parce que ça m'a permis d'être plus tolérante. C'est quelqu'un qui pense avoir quelque chose à prouver socialement et il fallait vraiment qu'il réussisse de façon évidente. Sinon, c'est vrai que son personnage, pour ceux qui ne le connaissent pas, était peut-être agaçant, mais il avait bien le talent dont il parlait. Car il est le premier à le dire… Enfin, il était... il y a longtemps que je ne l'ai pas vu... J'ai beaucoup de sympathie pour lui. Pour des raisons évidentes, ou d'autres, plus secrètes.

On se rencontre de temps en temps. Quand j'ai connu Roman, personne n'avait vu ses films. Tandis que je tournais à Cherbourg " Les parapluies... ", lui réalisait de nuit le générique d'un film français dans lequel il avait signé un sketch ["Les plus belles escroqueries du monde", 1964]. Lorsque je vais rentrer, je vais l'appeler pour lui dire tout le bien que je pense du "Pianiste", qui est absolument magnifique.


Ce qu'il a dit sur Catherine Deneuve...

Je ne me souviens plus de ma première rencontre avec Catherine. Ce devait être en 1960, au temps où elle vivait avec Vadim, pendant le tournage des "Parapluies de Cherbourg". Par la suite, je l'ai revue à Paris. Nous nous aimions beaucoup. Quand m'est venue l'idée de "Répulsion", j'ai songé à elle. Sa personnalité, sa beauté, et sa façon de jouer me plaisaient. Disons-le, j'étais déjà un de ses admirateurs. Travailler avec elle fut une rencontre dont je me souviens avec nostalgie. Elle s'est mise entre mes mains, attendant chaque jour mes suggestions, me regardant comme un élève regarde un professeur en qui il a confiance. Notre seul différend eut lieu au cours d'une scène déshabillée. Elle portait, sous une chemise de nuit transparente, une culotte que je voulais qu'elle retire par souci de vérité. Elle était très gênée car c'était la première fois que cette femme pudique se dévoilait. Ce n'est pas à moi de dire si "Répulsion" fut un tournant de sa carrière, mais on l'a dit. Quant à son image d'actrice glacée, je crois qu'il s'agit chez elle d'une apparence, d'une protection. J'aimerais retravailler avec Catherine même si faire un film avec un acteur qu'on connaît est difficile.

 

Deux ans après sa naissance en France (1933), ses parents décident de revenir en Pologne, et de traverser l'Allemagne déjà hitlérienne. La guerre éclate : camp de concentration pour le père et la mère qui y meurt. Polanski s'échappe du ghetto dans lequel il est emprisonné, traverse son pays, et se fait héberger chez des familles catholiques. Dès les années 50, il joue dans des films et s'initie aux techniques du cinéma. Il réalise quelques courts métrages remarqués, testant ainsi son humour noir, sa vision étrange des relations humaines, son attirance pour l'étrangeté et la bizarrerie. Il réalise "Répulsion" avec Catherine Deneuve, et "Cul-de-sac" avec Françoise Dorléac : Polanski installe son univers inquiétant, angoissant, basé sur la psychologie d'êtres qui déraillent, souvent à cause d'une solitude subie. Il réalise à Hollywood "Le Bal des Vampires" puis "Rosemary's Baby". Polanski a tous ses thèmes de prédilection en main : la sorcellerie, le mystique, le sang, bref la plongée dans les enfers. A 35 ans il se marie avec l'actrice Sharon Tate, qui sera assassinée un an et demi plus tard, une véritable tragédie qui ne fait qu'accentuer le fatalisme du réalisateur. Avec "Chinatown", il offre au 7ème Art l'un des plus beaux films policiers. Il obtient la Palme d'Or au Festival de Cannes 2002 pour "Le pianiste", qui raconte justement l'histoire d'un survivant du ghetto de Varsovie.

Films avec Catherine Deneuve

Photos

Avant-première de "Place Vendôme"



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