Sa carrière / Partenaires & Réalisateurs / Jean-Paul Rappeneau
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Photo (C) Isabelle Vautier

 

Ce qu'en a dit Catherine Deneuve...


C'est grâce à Rappeneau que j'ai pu faire de la comédie. J'avais été emballée par le rôle de "La vie de château" qui jurait avec mon étiquette de jeune première romantique. "Le sauvage" m'a fait retrouver ce plaisir : l'impression de faire quelque chose de musical, avec un rythme à respecter, comme si on chantait juste ou faux.
Catherine Deneuve, Source inconnue

Rappeneau adore les actrices qui parlent vite, c'est une musique qui lui plaît, un rythme de parole qui convient bien à la comédie.

En tournant avec Jean-Paul Rappeneau, je me souviens que j'essayais vraiment d'entrer dans son univers, qui est totalement musical. Je savais que le rythme était important, et j'essayais de lui rendre les notes qu'il attendait de moi.

La comédie c'est très musical. Quelqu'un qui sait très bien faire ça, c'est Jean-Paul Rappeneau. Il a un sens de la mesure à l'intérieur d'une scène, les temps prennent une importance. Parce qu'il peut y avoir une bonne scène, mais si le rythme n'y est pas, c'est fini.

C'est quelqu'un qui écrit des partitions exactes. Il écrit ses films comme on écrit une musique et je suis une interprète très consentante…

J'ai beaucoup aimé travailler avec lui, car il a un ton, un style formidable, et j'étais d'autant plus contente que personne n'aurait écrit pour moi ce personnage qui a surpris beaucoup de gens.

Comme c'est quelqu'un qui travaille dans la douleur, il avance plutôt lentement. Il prend, il reprend, il arrête, il renonce, il reprend...

Jean-Paul (Rappeneau) est quelqu'un que j'aime énormément. On se voit peu mais on s'envoie des petits mots, on se laisse des messages...

Ce qu'il a dit sur Catherine Deneuve...

On m'avait dit : "Vous n'arriverez pas à la faire bouger, c'est du marbre". Or, j'ai eu du mal à la freiner. Cette blonde diaphane et immobile était un bulldozer. Avec un punch, un humour, un aplomb fabuleux, bref, l'idéal pour jouer la comédie. Elle présente tout ce dont peut rêver un metteur en scène de comédie. C'est la personne capable de dire le plus de mots dans le moins de secondes possibles tout en ne perdant pas une seule syllabe. Elle qui, a priori, semblait statique, cache un moteur de Formule 1.

Jean-Paul Rappeneau, Marie-Claire 1984

Dans les deux films que j'ai faits avec Catherine Deneuve, elle était là pour agiter les personnages masculins du film. [...] Ce sont ses apparitions qui donnent le rythme et qui faisaient sortir les héros de leur calme. Et pour cela, elle est irremplaçable. Les gens ont une idée de Catherine Deneuve qui ne correspond pas à la réalité. C'est quelqu'un de très chaleureux. Et en plus, sous son apparente fragilité, elle a une énorme résistance physique. Je ne connais personne qui coure plus vite qu'elle. Si un jour je refais un film avec elle, j'en ferai une femme énergique et responsable, avec des enfants. Comme elle.
Jean-Paul Rappeneau, cité dans le livre de Philippe Barbier et Jacques Moreau 1984

En 1965, pour mon premier film, "La vie de château", je cherchais une comédienne vive et rapide. J'avais pensé à Françoise Dorléac, alors plus connue que sa sœur Catherine Deneuve. Hélas, très fantasque, elle ne venait pas à mes rendez-vous. Ça m'a agacé. A la sortie des "Parapluies de Cherbourg", ma productrice m'a suggéré Catherine. Je n'étais pas emballé car je me demandais si cette femme que l'on disait calme et sage pourrait jouer ma comédie. Bien m'en prit de m'entêter car Catherine fut extraordinaire. A tel point que dix ans plus tard quand j'ai voulu faire un film trépidant, "Le sauvage", j'ai immédiatement pensé à elle. Dans ces deux histoires, elle fut une vraie tornade, possédant un éclat et une beauté inouïs. Car elle est tout le contraire de la femme placide qu'on imagine. En elle se cache un turbo. A tel point que dans les poursuites du "Sauvage", elle courait si vite que Montand ne pouvait pas la rattraper. S'il fallait la définir, je dirais qu'elle correspond à l'image idéalisée que j'ai de l'héroïne française. Elle pourrait jouer des héroïnes de Balzac, Stendhal, Proust et Giraudoux, sans problème. Elle est la star blonde française comme Isabelle Adjani est la star brune. Je caresse même le rêve de les faire tourner dans le même film. Mais met-on deux crocodiles dans le même marigot ?


Né en 1932, Jean-Paul Rappeneau, qui fut longtemps assistant et scénariste, entame en 1966 une carrière personnelle placée sous le signe du classicisme. Perfectionniste, le cinéaste prépare longuement ses projets, ce qui explique les longs moments d'absence qui jalonnent sa carrière. Sept films (tous magnifiques) en presque quarante ans, dont quatre sont des productions lourdes en costumes. Il sait diriger des masses de figurants dans des scènes d'action ("Cyrano de Bergerac", film qui a reçu 10 Césars) et raconter une histoire d'amour conjuguée au passé avec l'efficacité des meilleurs réalisateurs hollywoodiens des années cinquante.

Films avec Catherine Deneuve

Le sauvage (1975)



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