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Ce qu'en a dit Catherine
Deneuve...

J'avais connu Régis lorsqu'il était
assistant. On avait sympathisé et je me rappelle - vous savez
comment il est : entier, très passionné, très
orgueilleux - qu'il m'avait dit : "Est-ce que vous feriez un
film avec moi ?" Il y avait un vrai désir dans sa question,
mais aussi comme un défi... J'avais dit oui. Il m'avait fait
lire le script de "La femme de ma vie", il était
intéressant, original. On s'est revus régulièrement,
et de là est né "Indochine"... |
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[Son principal atout de metteur en
scène, c'est] la rigueur. Et puis l'amour qu'il a des acteurs.
On sent que pour lui les films, ce sont avant tout les acteurs. D'ailleurs,
dès qu'il vous parle d'un film, c'est tout de suite d'une scène,
d'un extrait de dialogues, et donc des acteurs... Et si, par exemple,
il aime bien faire de longs plans séquences, en réalité
c'est pour servir les acteurs. Il est sans cesse à la recherche
d'émotions... |
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[à
propos de "Indochine"]
Je pense que Régis Wargnier a su utiliser au mieux ses qualités
pour son film qui demandait tout de même des dons très
particuliers par rapport au pays, à la durée du tournage,
au budget, etc. |
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On parle beaucoup de cinéma
ensemble, et disons qu'on parle davantage de gens comme Elia Kazan
ou Douglas Sirk que.... que d'autres... On a en commun un goût
pour les choses romanesques, lyriques. On n'a pas peur de l'excès
! (Rires). |
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Ce qu'il a dit sur
Catherine Deneuve...

Je me souviens, arrivant à
New York, à 19 ans, avoir vu une affiche d' "April Fools",
le film américain de Stuart Rosenberg dont elle était
la vedette avec Jack Lemmon. Au lieu de courir me promener dans les
rues, je suis allé immédiatement voir le film. Depuis,
Catherine Deneuve a toujours été une présence
à mes côtés, comme quelqu'un que j'ai choisi pour
m'accompagner dans la vie. Plus je la vois plus j'ai le sentiment
de la connaître, plus elle me paraît mystérieuse
et étrangère. Avec elle, il y a toujours quelque chose
à découvrir. Son visage est comme un écran qui
révèle et qui cache. J'ai eu et j'aurai encore envie
d'y projeter des émotions. |
Régis Wargnier, Paris-Match
1992
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Catherine fait partie de mon imaginaire.
J'ai vu tous ses films. C'est vraiment quelqu'un sur qui on peut projeter
tout. Elle m'a épaté. J'adore sa manière de travailler.
Non seulement, elle s'accomode de la technique, mais elle s'en sert.
Le cinéma, c'est beaucoup de contraintes. Or, justement, elle
y trouve une grande liberté. Elle relit toutes les scènes
qui précèdent celle qu'elle va jouer et elle arrive
dans un état de continuité réelle par rapport
à l'histoire. Et puis elle a une générosité
formidable avec ses autres partenaires. En "voix off", sa
manière de dire est aussi forte que lorsqu'elle est présente
à l'écran. |
Régis Wargnier, Première
1992
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J'ai l'impression que
les rôles que je propose à Catherine (que je le sache
ou non, que je le veuille ou non) sont des rôles qu'elle seule
peut porter. Jean-Louis Trintignant m'a dit un jour que les acteurs
arrivaient toujours sur les films avec des valises pleines de leurs
rôles passés. Quand je vois Catherine sur l'écran,
dans les films que j'aime, chez Dupeyron ou Téchiné,
à chaque fois je découvre des choses d'elle que je ne
connais pas. D'où le désir et le plaisir de travailler
avec elle : on se dit qu'elle n'a pas fini de nous surprendre. C'est
une actrice en mouvement et en vagues.
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Régis Wargnier, Studio
Magazine 1998
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Catherine entre dans un film pour
le meilleur, et c'est à nous, les metteurs en scène,
d'être à la hauteur du rêve partagé. |
Régis Wargnier, Livre "Est-ouest,
journal d'un tournage" 1999
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Je crois qu'un des secrets de Catherine,
c'est qu'elle aime jouer. C'est ce que je vois, dès les répétitions,
et surtout devant la caméra, quand on tourne. Elle n'étale
pas le plaisir de jouer, mais je la regarde et je vois qu'elle aime
ça. C'est même quelque chose de physique. Un véritable
plaisir, au moment du "moteur", de se lancer dans une scène,
de se déplacer, de parler, d'exposer, d'exprimer, de vivre
des sentiments
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Régis Wargnier, Livre "Est-ouest,
journal d'un tournage" 1999
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Ce qui est agréable quand
je travaille avec Catherine, quand je lui indique une proposition,
c'est qu'elle réagit, intervient, corrige si besoin. On discute.
C'est un vrai dialogue de confiance. |
Régis Wargnier, Livre "Est-ouest,
journal d'un tournage" 1999
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Catherine et moi, on se
ressemble. Je suis pudique, elle aussi. D'où la très
belle entente même si, de temps en temps, il y eut quelques
grincements. |
Régis Wargnier, Première
1993
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Je crois la connaître
et elle me surprend toujours.
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Régis Wargnier, Studio
Magazine 1993
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Régis
Wargnier débute dans le cinéma comme réalisateur
de seconde équipe en 1972. En 1986, il s'attaque à son premier
long métrage, "La Femme de ma vie" où il brosse
le portrait d'un violoniste en proie à l'alcoolisme. Après
"Je suis le seigneur du château", Régis Wargnier
s'attaque à la fresque historique "Indochine" qui remporte
l'Oscar du meilleur film étranger en 1993. Cinéaste lyrique,
Régis Wargnier aime mêler la petite et la grande histoire,
les aventures romanesques de ses personnages aux tumultes de l'Histoire.
Films avec Catherine Deneuve
Photos





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