Catherine Deneuve et Pharrell Williams, l'étoile
du R&B, se sont arrêtés au Ritz pour se confier à
Citizen K.

Accastillage des grands jours : coiffure laquée,
escarpins jolie madame, microsac déluré. La star en couverture
renvoie les réponses de sa voix de jeune fille. Bon coup de raquette
: vif et affûté.
Votre remède antistress
?
La respiration...
Dissoudre la tristesse ?
Voir les gens qu'on aime. Ça ne disparaît jamais vraiment,
la tristesse. Il faut attendre qu'elle passe, être bien accompagné.
Un parfum à vous offrir.
Quelque chose de chez Shiseido, ou de Frédéric Malle.
La question que vous détestez
qu'on vous pose ?
Êtes-vous amoureuse en ce moment ?
Êtes-vous amoureuse en
ce moment ?
Voilà !
Votre dress-code.
Je suis actrice, je n'ai pas de dress-code. C'est pour les ministres.
Le défaut qu'on vous
reproche.
Ma distance, prise pour de la froideur. En fait, je n'aime pas la familiarité.
J'aime l'intimité.
Le défaut que vous préférez
chez les autres ?
Je supporte les défauts des gens que j'aime. Il faut que leurs
qualités me semblent plus importantes que leurs défauts.
Votre auteur de fiction favori
?
Peut-être Marjane Satrapi. Oui, Marjane Satrapi. J'adore ce qu'elle
fait, j'adore son dessin noir et blanc si graphique. J'aime son esprit,
ce mélange de désespoir et d'autodérision, sa solitude.
J'aime tous ses livres. Quant à elle, dans la vie, elle est épatante.
Je l'ai rencontrée : gaie, pleine d'humour.
Votre livre culte.
"Lettres à un jeune poète", de Rilke. "La
cloche de détresse", de Sylvia Plath.
Comment choisissez-vous vos
livres ?
Je lis des critiques, je choisis celles qui se recoupent. Ou des livres
dont on m'a parlé. J'achète et ma mère lit d'abord
: c'est une grande liseuse.
Un geste, chez un homme ?
Un homme qui me caresse la cheville.
Le dernier cadeau que vous avez
fait ?
Un petit avion américain des années 1940 en métal
brossé, trouvé dans une boutique à New York.
De quoi avez-vous abusé
?
Du manque de sommeil.
Qu'avez-vous le plus économisé
?
Pas mon temps, ça, c'est sûr. Ni mon argent... Je crois que
c'est le sommeil que j'ai économisé.
Votre plus grosse bévue
?
Des achats inconsidérés. Des erreurs de jugement sur des
personnes.
Qu'y a-t-il de gauche, chez
vous ?
Pas mal de choses. Je coupe ma viande avec la main gauche... Je roule
à gauche, paraît-il...
Et de droite ?
Mon dos.
Quel est celui de vos ennemis
que vous admirez le plus ?
Je n'ai pas d'ennemis. Et ceux que je considère vraiment comme
des ennemis, je n'ai aucune admiration pour eux.
La pire insulte.
Une insulte réservée aux femmes.
Que vous évoque le mot
"célébrité"?
Beaucoup de fantasmes. Mais pas les miens...
Ce que vous supportez le moins
dans le monde du cinéma ?
L'éphémère.
Le film que vous seriez capable
de revoir dix fois en flamand non sous-titré ?
"Fanny et Alexandre", d'Ingmar Bergman. "La nuit du chasseur",
de Charles Laughton.
Celui que vous ne pouvez voir
jusqu'au bout ?
"Orange mécanique", de Stanley Kubrick.
Le classique qui vous tombe
des mains ?
Je n'en ai pas lu assez pour en arriver là.
Votre mauvais goût ?
Les imprimés "panthère". Il faut en avoir un peu...
Usage de la musique.
Très important. On a chanté chez moi depuis mon enfance.
Mes propres enfants se plaignaient : je chantonne tout le temps, même
dans la rue. J'achète beaucoup de disques, de la pop, du rap, de
la variété...
L'artiste le plus surévalué
aujourd'hui.
Je ne peux pas le dire. Le retour de bâton serait trop lourd. Un
homme de la mode...
A quel signe infaillible reconnaissez-vous
la bêtise ?
Au son de la voix.
Fuir un raseur.
Au revoir. Dire au revoir et lui serrer la main.
Vous allez me dire au revoir
et me serrer la main ?
Non... Continuez.
Votre prochain achat.
Un frigidaire Gorenje dessiné par Pininfarina.
Le dîner que vous rêvez
d'organiser ?
Organiser un dîner, ce n'est jamais un rêve. Je n'aime pas
prévoir... Le dîner de rêve, c'est celui qui s'organise
avec les gens qu'on aime, sans rien de formel. Pas plus de huit personnes.
Ensuite on ne peut plus parler.
Qui rêvez-vous d'inviter
?
Pharrell Williams. Je suis très contente
de l'avoir rencontre. Il est doué, brillant... Et j'adore les bijoux
qu'il a dessinés pour Vuitton. Notre rencontre a été
brève, mais j'ai beaucoup d'admiration pour son travail.


|