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"Je suis une femme libre"

"Les temps qui changent" d'André Téchiné sort en salles mercredi prochain. Ce film réunit un duo mythique : Catherine Deneuve et Gérard Depardieu. A cette occasion, l'actrice livre quelques réflexions à L'Est Républicain. "Je suis une femme libre", assure-t-elle.

"Je me méfie beaucoup de certains hommages, d'être statufiée", confie Catherine Deneuve à l'affiche du film de Téchiné, "Les temps qui changent".

André Téchiné a réuni un duo mythique du cinéma français dans son nouveau film, "Les temps qui changent" (sortie le 15 décembre). Catherine Deneuve et Gérard Depardieu y jouent un couple qui se retrouve après bien des années. Rencontre avec l'actrice, une star élégante, cheveux blonds et courts, des lunettes noires devant ses yeux verts.

C'est votre quatrième film avec Téchiné, dont "Ma saison préférée" et "Les voleurs", vous allez vers lui en toute confiance ?
Ce n'est pas les yeux fermés, c'est justement les yeux ouverts, ce n'est pas une confiance aveugle, ce n'est pas que j'irai au bout du monde avec lui, mais on a une relation particulière. C'est quelqu'un de rigoureux, et quand il écrit il n'y a pas de complaisance, il n'écrit pas pour moi sur mesure mais il m'imagine dans une histoire comme ça, comme il a imaginé Gérard dans ce rôle.

Vous reformez le couple du "Dernier métro", "Fort Saganne", "Je vous aime"...
C'est vrai qu'entre Gérard et moi il y a une chimie qui fonctionne. Le fait de croire à un couple dans une histoire d'amour, c'est quelque chose d'assez mystérieux, l'alchimie d'un couple n'est pas liée forcément au caractère ou au physique, c'est très difficile à expliquer. On a vu des couples parfois assez improbables au cinéma, et ça marche. Il faut tenir compte du temps qui passe.

Qu'est-ce qui vous fait accepter un film ?
C'est toujours la curiosité, la qualité d'un scénario, l'intérêt pour des choses nouvelles. J'ai un trac épouvantable. Je me méfie beaucoup de certains hommages, d'être statufiée, d'être mise sur un piédestal. Si je fais un film et que j'ai l'impression d'être sur un tapis roulant, ça me fait peur, ça me fait fuir. Je n'aime pas être sur des rails, j'aime bien l'idée d'être un peu déstabilisée, d'avoir l'impression d'être sur quelque chose de différent.

On vous verra aussi dans le film d'Arnaud Desplechin, "Rois et reine" (sortie le 22 décembre)…
Au début je ne voulais pas le faire, je trouvais qu'il n'y avait pas de rôle. J'avais décidé de le rencontrer pour lui expliquer pourquoi je n'avais pas envie, je l'ai vu, on a parlé, et dans le quart d'heure je lui disais que je faisais le film. Et je ne regrette pas du tout, parce que c'est un film d'une originalité et d'une cruauté incroyables.

Avez-vous lu la récente biographie qui vous est consacrée ?
Pas encore mais il va falloir que je m'y mette. Franchement je n'étais pas d'accord, c'est quelqu'un que je n'ai jamais rencontré. Je ne comprends pas comment on peut faire un bouquin sur quelqu'un qu'on ne connaît pas, je ne trouve pas ça normal et ça ne me parait pas très intéressant. C'est un ramassis d'articles mélangés, une bouillabaisse, c'est un travail d'archiviste. J'ai vu qu'il y avait une photo de moi avec Serge Gainsbourg, et une phrase où il dit : "Si elle n'avait pas été là, je me serais jeté par la fenêtre". Serge Gainsbourg était un ami, c'est quelqu'un que j'ai beaucoup vu à un moment de sa vie où c'était très difficile, on s'est beaucoup amusés ensemble, mais de mettre cette phrase ce n'est pas anodin.

Vous avez dû choisir entre votre vie personnelle et votre carrière ?
J'ai commencé à travailler très jeune, je n'étais pas sûre de continuer, j'avais commencé par hasard, les choses ont changé quand j'ai rencontré Jacques Demy. J'ai tellement grandi avec le cinéma que je ne peux pas trop démêler ce qui est ma vie, comment j'aurais grandi si je n'avais pas été dans cette activité, c'est tellement intimement lié, je n'ai jamais eu l'impression .d'avoir eu à choisir entre ma vie et le travail. J'ai toujours essayé que ce soit la vie personnelle qui suive, j'emmenais mes enfants sur les tournages, mais maintenant je suis une femme libre, mes enfants sont très grands.

Aviez-vous vu la comédie musicale tirée des "Demoiselles de Rochefort" ?
Non, je n'ai pas eu envie.

Le Parisien prétend que vous avez monnayé votre présence à des événements médiatiques organisés par l'homme d'affaires algérien Khalifa...
C'est insensé, je n'ai pas de relation avec Khalifa, c'est incroyable de raconter des choses pareilles, c'est systématique maintenant. On est obligé de se demander si on se rend à des soirées caritatives, puisqu'on va encore dire que vous êtes rémunéré. J'en avais parlé avec mon avocat, mais nous avons pris la décision de ne pas attaquer en justice pour des trucs aussi minables.

La vie selon Catherine Deneuve


Par : Patrick Tardit


Films associés : Les temps qui changent, Rois et reine



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