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"Garder une certaine humeur"

A la différence de beaucoup de gens qui veulent à tout prix voir dans l'acteur un "créateur", je me sens "interprète".

François Ozon est à la fois très directif: il est présent à la caméra, définit le cadre, il est très sûr de ce qu'il veut. Dans le même temps, il laisse les actrices très libres.

Avec "Huit femmes", j'ai expérimenté pour la première fois un type particulier de tournage. Si le film est inspiré d'une pièce de théâtre, il n'est pas du théâtre filmé. Tout cela est très stylisé. Mais cela constitue une contrainte d'être durant deux mois dans un décor unique, de porter un costume unique et des personnages qu'on ne quitte pas. Cela comporte un danger, celui de la routine. J'ai toujours peur de l'installation dans quelque chose. J'ai essayé de garder une vivacité, une certaine "humeur". Mais une sorte d'évidence est aussi permise par ce type de contrainte. Dès lors que l'on porte un costume, un corset, des faux ongles, le maquillage, etc., avant même d'arriver au tournage, on est déjà physiquement dans le personnage. La façon de se mouvoir et de s'asseoir va beaucoup plus de soi. Cela aide beaucoup.

Le rôle lui-même est de composition pure. Il s'agissait de créer un personnage de film américain des années cinquante. Gaby n'est pas quelqu'un de très sympathique. Elle est égoïste. Elle a ces comportements de femme bourgeoise de province, entretenue. Il faut fournir des efforts pour se mettre dans cette situation, par rapport à l'homme absent par exemple. Ce type de femme dépendante est très éloignée de ma conception, de ce qu'une femme peut vivre aujourd'hui comme de la femme en général.

En même temps, chacune de ces huit femmes porte en elle un secret. C'est un trait très important de chacune d'entre elles.

Si la fin est assez sombre et le propos, cruel, tout cela reste en arrière plan, comme un fond sonore ou une couleur. Même la scène, avec Fanny Ardant se termine en pirouette. Sinon, on ne sait pas à quel genre de film on a affaire.

Quand j'ai rencontré François Ozon, je connaissais certains de ses courts métrages, j'ai trouvé son projet très fantaisiste et très attirant. Et puis lorsqu'il s'agit de chanter, les actrices ne peuvent qu'être d'accord, tant voilà quelque chose de jubilatoire.

Film associé : Huit femmes



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