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Aucun doute: voici le premier grand
rendez-vous de la nouvelle saison télé. En effet, la TSR1,
suivie par TF1, diffuse "Les liaisons dangereuses", minisérie
en deux épisodes (90 minutes chacun) réalisée par
Josée Dayan et inspirée par le roman de Choderlos de Laclos,
écrit en 1782. L'événement, bien sûr, est marqué
par la présence, dans le rôle de Mme de Merteuil, de Catherine
Deneuve ? qui fait à l'occasion ses grands débuts dans un
film pour la télévision. Rencontre avec une star tout sourire
pour évoquer souvenirs de tournage et projets.
On imagine que ce n'est pas
une histoire de contrat faramineux qui vous a amenée dans l'aventure
des "Liaisons dangereuses". Alors, par quoi avez-vous été
séduite ?
Très sincèrement, je n'avais jamais pensé à
ce rôle de Mme de Merteuil. Et même, je ne suis pas sûre
que, si on me l'avait proposé voilà quelques années,
j'aurais accepté... Parce que j'ai toujours eu une attitude très
mitigée pour l'interprétation des grands personnages. Et
aussi parce que je ne souhaitais pas, pour mes débuts dans un film
pour la télévision, faire un grand rôle classique.
Ça me paraissait trop attendu.
Le roman de Choderlos de Laclos,
c'est le modèle des manipulations d'individus par d'autres au nom
de l'amour, du plaisir. C'est aussi une phrase que vous dites dans le
film : "Il n'y a ni Dieu ni diable, mais seulement des liaisons dangereuses..."
Interpréter Mme de Merteuil, j'ai trouvé cela très
amusant. Peut-être parce que, même si je ne la comprends pas
toujours, je sais que tous ses actes sont dictés par l'amour. Et
l'amour est la plupart du temps irrationnel. D'ailleurs, c'est le sentiment
pour lequel j'ai le plus d'indulgence...
On peut aussi être surpris
de vous voir incarner un personnage aussi dur...
Je n'ai pas souvent eu l'occasion de jouer des personnages non pas durs
mais diaboliques. Parfois, pendant le tournage, j'ai été
surprise mais toujours avec plaisir. Il y a beaucoup de Mme de Merteuil
dans toutes les grandes héroïnes en littérature, au
théâtre, au cinéma... Et là, dans le roman
de Laclos et dans ce film télé de Josée Dayan, avec
les mots d'Eric-Emmanuel Schmitt, elle symbolise le sommet du machiavélisme
! Mais, quand on est amoureux, on est toujours machiavélique...
Ces "Liaisons dangereuses",
ce sont aussi et surtout vos débuts dans un film télé...
Tourner pour la télévision, cela sous-entend un choix particulier.
Il faut être en position de force pour se lancer dans une telle
expérience. Et il faut aussi qu'on y propose quelque chose que
le cinéma ne peut pas réaliser. Ce qui justifie surtout
un film télé, c'est soit la durée - au cinéma,
il est quasi impossible d'envisager un film de trois heures ou de le scinder
en deux épisodes de 90 minutes - soit le sujet...
Quand vous revoit-on au cinéma
?
Dans la foulée des "Liaisons dangereuses",
j'ai tourné encore pour la télévision (Arte et France
2) un "Marie Bonaparte" réalisé par Benoît
Jacquot. D'ici à la fin de l'année, je serai avec André
Téchiné pour son prochain film adapté d'un roman
de Georges Simenon. Et surtout, l'année prochaine, je reviens à
la chanson puisque j'enregistrerai un nouvel album. Pour mémoire,
mon gendre s'appelle Benjamin Biolay ! Il travaille pour tout le monde,
alors pourquoi pas pour moi ?

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