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Elégantissime

Elle nous a fait beaucoup rire dans "Palais Royal !". Vive, passionnée, admirée universellement, Catherine Deneuve est notre invitée de marque pour une rencontre sous le signe de la grâce.

C'est dans le décor Art déco de la Mamounia, à Marrakech, où s'est déroulé le Festival international du film, que nous avons rencontré Catherine Deneuve. Alors que s'achève le tournage du "Concile de pierre" et que débute celui du "Héros de la famille", aux côtés d'Emmanuelle Béart, Miou-Miou, Valérie Lemercier, Gérard Lanvin, Claude Brasseur... l'actrice nous offre un joli moment de partage.

Votre existence est-elle aussi glamour que l'image que l'on a de vous ?
Ma vie est très simple. Je sors peu, excepté pour dîner chez mes amis. Je profite de ma maison de campagne à une heure de Paris où je cuisine et où j'ai des amis proches. Et surtout, je consacre des heures à mon jardin. C'est ma grande passion ! Je passe un temps considérable à chiner des meubles, des objets. Mon appartement de Paris est très fonctionnel, ma maison de campagne touche plus à mon cœur, à mes sentiments, à ma famille.

Votre jardin doit être splendide !
Il est fantastique, mais mes mains sont très très abîmées [rire] !

Quelle heure de la journée vous correspond le plus ?
La nuit, car c'est le moment idéal pour la réflexion. J'aime bien être seule. Enfant, j'avais peu d'intimité, nous vivions dans un petit appartement et j'avais trois sœurs très volubiles qui parlaient toujours en même temps [sourire]...

Que l'on vous pense froide, cela vous ennuie ?
A un moment, oui, car je le prenais pour moi, mais plus aujourd'hui. Les gens qui me trouvent froide ne me connaissent que par mes films. Mais de toute façon, je suis attirée par les gens qui ne donnent pas tout d'un coup, qui se laissent peu à peu découvrir.

Vous ne jouez pas au théâtre. On n'imagine pas que ce soit par peur...
Détrompez-vous ! Je me bats depuis longtemps contre la peur, que ce soit sur scène ou dans ma vie privée. Enfant, j'étais très timide, je faisais un effort considérable afin de m'extérioriser. Comme j'avais plusieurs sœurs, j'avais pris l'habitude de me cacher derrière elles. Par exemple, mon changement d'école, sans mes sœurs, a été l'un des plus gros challenges de ma vie.

Pourtant si secrète, vous avez publié votre journal intime...
Je ne l'ai pas écrit pour le voir publié. L'éditeur m'a d'abord proposé d'éditer les interviews que j'avais données ces trente dernières années. Mais ça ne marchait pas, car au cours d'une interview, vous dites certaines choses dans un contexte bien précis. Dans un autre, ça ne veut plus rien dire du tout ! Je me suis alors rappelée que j'avais écrit de petits journaux durant mes tournages. J'ai expliqué à mon éditeur que c'étaient les seules notes personnelles, concrètes, que j'avais gardées. Je lui ai donné mes carnets écrits de ma main, j'ai juste enlevé des noms qui ne diraient rien à personne et j'ai tout laissé tel quel.

Avez-vous déjà songé à faire une longue pause ?
Je fais des breaks régulièrement. Mais pour ce qui est de se retirer, c'est difficile pour un acteur sauf si vous êtes Greta Garbo ; laquelle avait été déçue par ses derniers films. Je m'arrêterais s'il n'y avait plus de rôles intéressants pour moi. En neuf mois, j'ai tourné deux films, "Palais royal" et "Le concile de pierre".

Dans "Les temps qui changent", sorti en 2004, le premier amour est aussi le dernier...
Je n'ai rien contre cette idée. Cela peut arriver. Il est souvent difficile d'avoir une relation longue et réussie et tout aussi difficile que deux personnes avancent vraiment dans la même direction. Les femmes et les hommes ont leur propre évolution. Dans un couple, la grande question est : l'aimez-vous assez pour le ou la suivre ? De plus en plus de gens divorcent. Ils se marient peut-être trop tôt de nos jours. Je pense toutefois qu'il est aujourd'hui plus facile pour une femme de vivre une relation sans tabous. Je trouve que les relations hommes-femmes sont plus simples qu'il y a trente ans.

Pensez-vous retravailler avec Chiara, comme Gérard Depardieu avec Guillaume ?
Nous avons de vagues projets... Gérard, lui, a souvent travaillé avec son fils, Guillaume. C'est une famille spéciale. Sa fille, Julie, est très talentueuse aussi. Pour l'instant, je n'ai pas de projet concret avec ma fille. C'est très difficile pour les enfants d'acteurs de dessiner seuls leur carrière, sans avoir derrière eux une ombre pesante. Mais pour Depardieu junior, c'est différent, sa famille est un vrai clan. Ce n'est pas évident pour ces enfants de vivre avec un tel poids, mais ils semblent y parvenir.

L'âge d'or d'Hollywood et les actrices glamour, cela évoque quoi pour vous ?
Le glamour a toujours fait partie du cinéma américain. Si vous regardez les Oscars aujourd'hui, vous voyez arriver toutes ces merveilleuses actrices vêtues des plus jolies robes. C'est bien que l'on puisse mettre en couverture des magazines de jolies actrices, mais ce n'est pas vraiment le cœur même du cinéma. Le cinéma, ce n'est pas se pavaner parée de ses plus jolis atours...

Vous êtes l'ambassadrice du cinéma français. Quel regard portez-vous sur lui ?
C'est le Moyen Age [rire] ! Il est difficile de vendre nos films à l'étranger car ils sont en français. On reçoit de l'aide de l'Etat mais la situation reste bancale. Le gros problème, je pense, c'est que nous faisons trop de films.

Etes-vous très sélective dans le choix de vos rôles ?
J'espère l'être sincèrement et je dis souvent "non". Je refuse le déjà-vu et tout ce qui n'est pas intéressant. Je recherche absolument l'originalité.

Un nouveau film... en brune !

Je tourne sous la direction de Guillaume Nicloux "Le concile de pierre", avec Monica Bellucci et Elsa Zylberstein. Je ne peux pas tout vous dire car c'est un thriller. C'est l'histoire d'un enfant russe d'origine mongole, adopté par une scientifique qui n'est pas réellement gentille. Il est question de mort, de super pouvoirs… Un rôle intéressant : il est très agréable de ne pas être sympa, pour une fois. J'ai même les cheveux noirs pour cadrer avec mon personnage.


Par : Richard Mowe

Films associés : Palais Royal, Le concile de pierre



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