Ses interviews / Presse 2000-09 / Télé 7 jours 2003
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"Je me méfie de la télé"

Elle revient au petit écran pour célébrer le savoir-faire à la française. Pour une nouvelle fiction, il faudra attendre : l'expérience des "Liaisons dangereuses" l'a choquée et blessée.

Vous êtes la présentatrice de cette série consacrée au génie français. On connaissait votre passion pour le jardinage mais pas pour les métiers de l'art.
Les gens sont toujours étonnés qu'une actrice puisse s'intéresser à autre chose qu'au cinéy ma. C'est pour cette raison que j'évite de parler de mes goûts personnels. Oui, c'est vrai, j'aime les jardins, la botanique. Mais il se trouve aussi que j'aime les maisons, les objets. C'est pourquoi je m'intéresse à ces artisans aussi grands que modestes qui, par leur obstination, leur talent, leur travail, savent les créer ou leur redonner vie. C'est pour leur témoigner mon respect, mon admiration que j'ai accepté de présenter la série d'Annie Schneider.

Vous vous êtes tellement impliquée dans l'aventure qu'en plus de la présentation des différents métiers, vous avez tenu à interviewer vous-même certains de ces grands artisans.
Je suis curieuse et j'aime savoir comment les choses sont faites. Il me fallait donc, moi aussi, aller dans les ateliers. J'adore, entre autres, le travail du métal et j'ai eu la chance de découvrir le dernier lieu parisien où se pratique le moulage au sable. Une véritable caverne d'Ali Baba où les frères Amaury travaillent le bronze comme au XIXe siècle. J'aime aussi la laque. Avec Nicole Judet-Bruglèr, j'ai pu en savoir plus sur la Compagnie des Indes qui en importait. De la même façon, je m'intéresse aux textiles. Pour refaire le brocard d'or et d'argent de la chambre du Roy, à Versailles, il a fallu, aux deux dernières grandes manufactures françaises, Tassinari-Chatel et Prelle, trente ans à raison de deux centimètres et demi par jour !

Dans l'atelier du grand doreur sur bois, Jacques Goujon, vous avez même demandé à essayer un outil.
Oui, la fameuse pierre d'agate dont les doreurs se servent pour brunir, c'est-à-dire vieillir, les feuilles d'or qui viennent d'être collées sur le bois. Cet outil me fascinait depuis longtemps. Comme me fascinent tous ces outils que les artisans d'art utilisent et qui n'ont pas changé depuis la nuit des temps. C'est émouvant et réconfortant de se dire qu'aucune machine ne pourra servir aussi bien leur savoir-faire.

Oui mais, du coup, ces métiers sont en voie de disparition.
Trop coûteux parce qu'ils demandent beaucoup de minutie et de temps, ils sont aussi irremplaçables pour préserver notre patrimoine et notre culture.

Madame de Merteuil, dans "Les liaisons dangereuses", était votre premier grand rôle à la télévision. Cette expérience vous a-t-elle satisfaite ?
Oui et non. Je ne savais pas qu'à la télévision, la diffusion et le diffuseur pouvaient à ce point-là remettre en cause un film. Après un tournage formidable, les dates de la diffusion n'ont été communiquées qu'au dernier moment et le film a été amputé d'une heure. Rupert Everett a été doublé. L'attitude de TF1 m'a profondément choquée et blessée.

Est-ce à dire que vous n'êtes plus prête à jouer pour la télévision ?
Je serai beaucoup plus méfiante. Entre-temps, j'ai tourné "Marie Bonaparte", avec Benoît Jacquot. Un autre tournage magnifique. Ce film qui compte deux volets sera diffusé sur Arte, début mars et cela m'a un peu réconciliée avec le petit écran.

D'ici là, quels sont vos projets ?
Début 2004, je jouerai sous la direction de Téchiné. Ensuite, peut être un disque.


Par : Isabelle Cauchois
Photos : Patrick Swirc


Films associés : Les liaisons dangereuses, Princesse Marie

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