Pour la première fois, Catherine
Deneuve apparaît à la télévision dans "Les
liaisons dangereuses", diffusée ce soir sur TF1. Dans cette
adaptation de l'uvre de Laclos, transposée dans les années
60, elle incarne la terrible Madame de Merteuil.
Rendez-vous est pris dans un grand
hôtel parisien. À l'aube de ses 60 ans, Catherine Deneuve
n'a jamais été aussi belle. Dans une conversation à
cur ouvert, elle parle des "Liaisons dangereuses", de
Rupert Everett, son partenaire, ainsi que de sa carrière et du
bonheur que lui procurent les rencontres dans son métier qu'elle
adore. L'actrice en profite, aussi, pour dévoiler quelques-unes
de ses passions comme la musique et la télévision.
Qu'est-ce qui a motivé
votre participation à ces "Liaisons dangereuses" ?
Il y a quelques années encore, je ne sais pas si j'aurais accepté
ce rôle. J'ai toujours eu une attitude mitigée pour endosser
les habits de grands personnages historiques. Le fait que cette adaptation
se passe dans les années 60 m'a convaincue. Je me suis dit, aussi,
que c'était peut-être une des dernières fois où
je pourrais jouer une très grande amoureuse.
Comment avez-vous vécu
la cohabitation avec votre personnage ?
C'était très amusant à jouer ! On n'a pas souvent
l'occasion, en tant qu'acteurs, de jouer des personnages hors normes comme
celui-là, aussi diabolique ! Je n'oublie jamais l'idée que
c'est de la fiction !
Pensez-vous qu'amour puisse
rimer avec machiavélisme ?
Absolument ! L'amour est irrationnel et subjectif. L'amour peut pousser
à tous les excès ! Je suis personnellement indulgente avec
ce sentiment.
Comment Josée Dayan vous
a-t-elle dirigée ?
Josée est une femme à forte personnalité. Elle bouscule.
Le tournage s'est déroulé dans l'enthousiasme. Nous avons
fait une vraie rencontre.
Si Gérard Philipe (dans
le rôle de Valmont) avait une "gueule d'ange", Rupert
Everett a, en revanche, davantage "la gueule de l'emploi"...
C'est un acteur plus sexué que Gérard Philipe. Rupert a
un côté plus diabolique. Le sexe est important dans "Les
Liaisons", et je trouve que Rupert Everett, sans montrer grand-chose,
paraît évident.
Au stade où en est votre
carrière, quel regard portez-vous sur votre jeu ?
C'est toujours très gênant de se voir à l'écran,
et je suis, d'autre part, très sévère avec moi-même.
Je suis plutôt d'une nature stressée. Mais l'expérience
aidant, j'accorde finalement dans mon métier plus d'importance
aux rencontres qu'au résultat final.
Vers quelle autre aventure êtes-vous
allée après ce film ?
J'ai tourné au printemps, pour Arte, "Marie Bonaparte",
sous la direction de Benoît Jacquot. Et je retrouve André
Téchiné au mois de décembre pour "Chemins sans
issue", adapté d'un roman de Georges Simenon.
Les "Demoiselles de Rochefort"
reviennent sous la forme d'une comédie musicale. Que vous inspire
cette adaptation ?
Ce film, que j'ai tourné il y a presque trente ans, est toujours
très vivant dans ma tête. De voir deux actrices incarner
les personnages de ma sur et moi autrement que dans ce film que
j'ai adoré, va me faire bizarre. Je ne suis pas contre cette adaptation
à condition que les arrangements soient à la hauteur de
la modernité du projet.
Comme comédienne, "Les
Liaisons" marquent vos premiers pas à la télé.
Comme téléspectatrice, qu'aimez-vous en général
?
Les variétés. J'adore ça. J'aime la chanson française
et la musique en général. Je vois aussi les films anciens,
des magazines comme "Envoyé spécial" et des documentaires.
Des dessins animés, aussi !
Écoutez-vous Benjamin
Biolay, votre gendre musicien ?
Oui, bien sûr ! Mais j'écoute de tout : du rock, du rap,
du classique. J'aime bien Radiohead, Massive Attack, Julien Clerc... J'achète
beaucoup de disques et j'adore en offrir !

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