Les grands débuts d'une star
à la télévision |
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Un événement. Ce sont les premiers pas de
Catherine Deneuve à la télévision. Elle nous confie
son émotion et nous dit pourquoi elle a accepté de relever
ce défi.
Qu'est-ce qui vous a enfin décidée
à accepter un rôle pour la télévision ?
Le fait que ce soit une adaptation contemporaine. Si ce n'avait pas été
le cas, je pense qu'il eût été difficile de toucher
aux "Liaisons dangereuses". Madame de Merteuil a été
incamée plusieurs fois, très bien du reste. Ce qui m'a décidée,
c'est que ce soit cette adaptation-là, avec cette femme-là
(Josée Dayan) écrite par cet homme-là (Eric-Emmanuel
Schmitt) et dans ce contexte-là (les années 60) !
La rencontre avec la réalisatrice
Josée Dayan a donc été déterminante...
Ça, c'est vrai ! Josée est une femme qui "bouscule".
Si cela m'avait été proposé d'une façon peut-être
plus conventionnelle, je ne suis pas certaine que j'aurais accepté.
Cela s'est fait dans un moment d'enthousiasme et ça tient énormément
à sa personnalité. Attention, je ne dis pas qu'elle m'a
obligée à le faire (rires) ! Mais il y a eu une rencontre
et une espèce de dynamisme dont j'avais besoin pour franchir ce
pas.
L'idée d'incarner Madame
de Merteuil vous avait-elle effleurée avant que TF1 ne vous propose
de l'incarner ?
Jamais ! Sans doute parce que j'ai toujours eu une attitude pour le moins
mitigée en ce qui concerne les grands personnages de la littérature.
Surtout pour la télévision.
Pourquoi ?
Jouer un grand rôle classique m'a toujours fait peur. Cela m'a toujours
paru non pas dangereux mais trop attendu.
Qu'avez-vous découvert
sur vous-même grâce aux "Liaisons dangereuses" ?
Justement, le fait que l'action se situe dans les années 60 - quelque
chose d'assez proche et d'assez récent pour moi -, une période
que j'ai bien connue mais que j'ai vécue en tant que jeune fille.
Cela m'a apporté la possibilité d'accomplir sans doute ce
que je ne pourrai pas vraiment faire encore longtemps, si ce n'est même
plus jamais : jouer une grande amoureuse, une femme perdue par amour.
Vous plaisantez ?
Je ne suis pas modeste mais je suis très réaliste. Certes,
on peut aimer toute sa vie. En revanche, je n'aurai pas souvent l'occasion
de jouer encore un rôle de femme qui vit pour l'amour et qui déclenche
chez les autres des rapports amoureux aussi évidents et aussi physiques.
Eric-Emmanuel Schmitt est parvenu
à convaincre Charlotte Rampling de faire ses débuts au théâtre,
à la rentrée. A-t-il tenté de vous faire monter,
à votre tour, sur les planches ?
Je pense que si mon refus de faire du théâtre était
aussi rédhibitoire, je n'aurais pas autant peur à chaque
fois que je l'évoque. Je suis extrêmement traqueuse et je
me dis que je ne pourrai jamais être à la place des amis
que je vais voir sur scène. Comme j'ai eu cette rencontre avec
Josée, pourquoi pas une rencontre avec quelqu'un qui m'en donne,
un jour, l'envie ? Ce ne sera pas avec Eric-Emmanuel en tout cas, puisqu'il
a choisi... Charlotte Rampling !

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