"La passion peut mener à
tous les excès" |
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Qu'est-ce qui vous a poussée
à accepter de tourner dans cette adaptation très libre des
"Liaisons dangereuses" ?
Je n'avais jamais pensé interpréter un jour Madame
de Merteuil. Et puis lorsque j'ai discuté avec Josée Dayan
qui m'a proposé le projet avec Eric-Emmanuel Schmitt, j'ai accepté
à la condition que l'on transpose l'histoire dans les années
60. Je ne voulais pas d'une adaptation en costumes. Au cinéma deux
belles adaptations ont déjà été réalisées.
Il fallait trouver quelque chose de novateur.
Pourquoi avoir choisi les années
60 ?
Parce que c'est une période assez éloignée et assez
proche en même temps pour être l'écrin de cette histoire
d'amour dévastatrice. Je pensais aussi que l'insouciance de cette
époque pouvait servir de cadre à cette histoire fondée
sur la naïveté et la crédulité de certaines
femmes en amour. Me replonger dans cette période m'a rappelé
mes 20 ans, mes premières amours. Cela m'a facilité la tâche
pour jouer une très grande amoureuse, même machiavélique.
Je n'aurai bientôt plus souvent l'occasion de jouer une femme qui
déclenche des sentiments passionnés !
Comment jugez-vous le personnage
de Mme de Merteuil ?
C'est très amusant pour une actrice de jouer ce rôle. Car
je suis complètement différente d'elle en amour. Mais je
comprends parfaitement que les sentiments excessifs, passionnés,
puissent amener à tous les excès. Cela arrive souvent dans
la vie. Ça m'est d'ailleurs arrivé.
A l'instar de Depardieu et Delon,
vous avez franchi le pas de la petite lucarne ?
J'ai toujours été persuadée qu'un acteur de cinéma
devait faire de la télévision en position de force. C'est-à-dire
qu'il faut que cela reste un choix, pour qu'on ne laisse pas entendre
qu'Untel, qui ne fait plus de cinéma, se réfugie vers le
petit écran. J'ai accepté de tourner dans ce téléfilm
simplement parce que le projet était plaisant et qu'il y avait
des rencontres nouvelles à faire. Durant toute ma carrière,
je n'ai jamais cherché de rôles, mais des rencontres, des
expériences avec des réalisateurs, comme François
Truffaut.
Comment s'est déroulé
le tournage ?
Nous avons bénéficié de gros moyens, et la richesse
de ce téléfilm réside dans sa distribution de qualité.
Tous les comédiens ont de l'expérience, donc tout s'est
bien déroulé. Rupert Everett donne une dimension particulière
à Valmont.
Avez-vous déjà
pris date avec TF1 pour d'autres téléfilms ?
Pour l'heure, rien n'est prévu. De manière générale,
j'aime prendre mon temps. En ce qui concerne le cinéma, avant la
fin de l'année je tournerai dans le prochain long métrage
d'André Téchiné.
La chanson vous tente-t-elle
toujours ?
Oui, d'ailleurs avec Benjamin Biolay, mon gendre [le mari de Chiara Mastroianni],
nous préparons un nouvel album qui devrait sortir l'année
prochaine.
Le film de Jacques Demy "Les
demoiselles de Rochefort" a été adapté en spectacle
musical qui démarrera au mois de septembre. Qu'en pensez-vous ?
J'irai voir le spectacle par curiosité. J'ai de très bons
souvenirs avec ma sur sur le tournage de ce film magnifique. Mais
je pense que ça me fera bizarre de voir une adaptation. J'espère
seulement que les auteurs ont apporté de la nouveauté, sinon
je ne vois pas l'intérêt de toucher au film de Jacques Demy.

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