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"J'ai toujours été imprévisible"

Raoul Ruiz, Philippe Garrel, Lars von Trier... On n'aura jamais autant vu Catherine Deneuve dans des films d'auteur. Audacieuse et instinctive dans le choix de ses rôles, l'actrice n'hésite pas à prendre des risques si c'est au service d'un "vrai regard". Retour sur une carrière en forme de puzzle.

"Aucune autre actrice au monde n'est capable de projeter autant d'émotion à travers un masque d'immobilité", écrivait récemment un critique du New York Times à l'occasion de la présentation outre-Atlantique du "Vent de la nuit", de Philippe Garrel. Enigme de longévité et d'endurance, Catherine Deneuve reste une comédienne à découvrir après quelque quatre-vingts films, elle qui est entrée en cinéma presque par hasard, sans vocation...

Jeune première indéchiffrable dans les années 60, épouse apparemment rangée du cinéma français dans les années 70, amoureuse fêlée ruant dans les brancards la décennie suivante, et, depuis, imprévisible et polymorphe, elle ne cesse d'ajouter de nouveaux faits d'armes à une filmographie d'ores et déjà monumentale. Derniers atours en date : la blouse d'une ouvrière des sixties, ange gardien de Björk dans le dernier Lars von Trier, à découvrir en octobre. Et déjà, d'autres films se trament, dont l'un écrit par Tonie Marshall, la réalisatrice de "Vénus Beauté".

Et puis il y a le "personnage Deneuve", l'icône inoxydable avec laquelle elle compose et ruse, et que sa présence réelle - sympathique, directe, volubile - fait très vite oublier. Si la vedette a su, mieux que toute autre, garder son mystère et ses distances malgré une exposition prolongée, la femme, elle, vient seule et à pied à ses rendez-vous, et n'a envie de parler que d'une chose : de cinéma. Cela tombe bien : la Palme d'or de "Dancer in the dark", trente-six ans après celle des "Parapluies de Cherbourg", donne envie de savoir à quoi pense Deneuve, l'actrice...

Cinq films en 1999, le triomphe cannois de "Dancer in the dark", plusieurs projets en développement : vous n'avez jamais été aussi présente, aussi multiple...
Depuis deux ans, j'ai effectivement joué, entre autres, beaucoup de rôles brefs, dans des films auxquels j'avais vraiment envie de participer, comme "Le temps retrouvé", de Raoul Ruiz... C'est la seule raison qui explique pourquoi j'ai tourné autant. Sinon, ce n'est pas un rythme idéal pour moi. D'autre part, quand on est invitée, entre guillemets, sur un film, comme je l'ai beaucoup été ces derniers temps, c'est un peu plus mélancolique : on n'a pas les mêmes relations avec l'équipe, on se sent plus extérieure...

Vous dites "invitée"... On "invite" Catherine Deneuve parce qu'il y a là quelque chose de prestigieux, de symbolique, qui compte pour le film...
Oui, il faut d'ailleurs que je fasse attention à cela, à ne pas devenir une sorte de plus, de cerise sur le gâteau... Il est évident qu'un acteur ou une actrice, à un certain âge de sa vie, apporte dans un film, quoi qu'il fasse et veuille, la somme de tous ses rôles précédents, serait-ce sous forme de traces diffuses, mélangées, souterraines. Ce qu'il faut, c'est que ces traces soient adaptées au film dans lequel on est invité : qu'elles le servent et l'enrichissent.

Dans votre cas, cette somme de rôles est impressionnante, doublée d'une liste de cinéastes légendaires, dont on vous reparle invariablement : Demy, Buñuel, Truffaut...
Devoir toujours parler d'eux m'embarrasse parfois, en effet : il y a beaucoup de gens plus intéressants et mieux placés que moi pour cela. Cette année est celle du centenaire de la naissance de Buñuel, et lors de l'hommage organisé à Cannes, j'étais très heureuse d'entendre parler Jean-Claude Carrière, qui fut son scénariste et son ami. Pour nous autres acteurs, à l'exception, peut-être, de Fernando Rey, les relations avec Buñuel étaient assez limitées : c'était un homme extrêmement secret et pudique. Aujourd'hui, je me rends compte combien ces réalisateurs dont vous me parlez furent rares, solitaires, importants. L'image qui me vient est celle de grands et beaux chênes isolés, en lisière de la forêt.. De plus en plus, avec les années, je mesure la différence entre les metteurs en scène en général et les très grands cinéastes.

Sans eux, vous seriez différente ?
Si je n'avais pas connu Jacques Demy je ne suis pas sure que je ferais du cinéma aujourd'hui. Il m'a appris, le premier, à accepter de jouer sans trop de réserve ni de timidité, et m'a donné confiance dans l'idée que le cinéma pourrait m'apporter quelque chose, en retour de cet engagement. A ce moment-là, je trouvais cela amusant, mais je n'étais pas sûre que ce soit assez important pour qu'on y consacre tout son temps, sa vie.

Vous avez employé, comme souvent, le mot timidité. On a le sentiment que vous avez fait une première partie de carrière en vous battant contre cette timidité...
Cela a été une bagarre de chaque jour, et de chaque film. Quand on est timide - je l'étais terriblement, je rougissais pour un oui ou pour un non - on l'est dans la vie, pas seulement sur les plateaux. C'est bizarre d'avoir choisi de faire un tel métier, avec cette timidité ! Mais je ne l'ai pas vraiment choisi, je me suis laissé entraîner... Et puis s'exposer dans un film, c'est aussi une manière détournée de régler ses problèmes, un exutoire. Les rencontres, avec les personnages autant qu'avec les metteurs en scène, m'ont aidée à évoluer.

Après votre rencontre avec Jacques Demy, cette confiance dans le cinéma était définitivement acquise ?
Non, il a fallu souvent relancer la machine, qui a failli se gripper plusieurs fois, quand même. Ce n'est pas comme si j'étais passée de Demy à Truffaut, de Buñuel à Rappeneau... On raconte souvent l'histoire comme ça, mais elle est fausse. Toujours cette idée reçue selon laquelle les acteurs marchent sur des nuages, volent de succès en triomphes. Ce n'est pas du tout le cas, surtout quand on fait des films d'auteur : on passe de succès d'estime à des films reconnus dix ans après.

Avez-vous vraiment envisagé d'arrêter ?
Oui, par découragement, par lassitude, par déception que quelques films espérés ne voient pas le jour, finalement. C'était en 1980, peu après le triomphe du "Dernier métro". J'ai envisagé non pas d'en finir avec le cinéma, mais d'en faire autrement, comme productrice, par exemple, dans la mesure où les films m'intéressent encore plus que les rôles.

C'est étrange de penser à s'arrêter quand on est au sommet...
Je n'ai jamais été vraiment au sommet : j'ai souvent été sur une ligne assez haute, avec d'autres actrices. Je n'ai jamais connu la position de domination absolue d'une Bardot, par exemple. Mon parcours a toujours été un peu plus en dents de scie. J'allais là où mon cœur, mon instinct me portaient... A quelques exceptions près : les acteurs qui assurent ne faire des films que par passion sont des menteurs. Pour ma part, j'ai réglé le problème en acceptant de faire des publicités, c'est le meilleur moyen d'éviter les compromis avec le cinéma, sans changer ma façon de vivre. Mais j'ai l'impression d'avoir été appréciée très tôt pour des rôles et des films qui ne faisaient appel qu'à une partie de moi - la plus retenue. Et d'avoir eu, ensuite, la chance et l'envie de faire les bons choix, comme celui d'André Téchiné, pour libérer d'autres choses, qui, à leur tour, m'ont valu d'être regardée autrement.

Jusqu'à susciter une sorte de consensus...
J'ai un peu peur de me faire enfermer dans ce statut d'autant plus sournois qu'il est très confortable et facilite beaucoup de choses : être quelqu'un de reconnu, qu'on ne remet plus du tout en cause. J'ai accepté certains hommages, car, comme le dit mon agent avec un certain humour, il vaut mieux les accepter maintenant que dans quinze ans... Cela reste encore ludique, tant que je suis une actrice en activité. Mais je tiens à vous faire remarquer que je n'ai aucune décoration. Il y a un cliché que je ne supporte pas à mon sujet, c'est "la grande dame du cinéma français". Tout ça pour en arriver là ! Je ne veux pas être une dame, encore moins une grande. Dans le métier d'acteur, il y a les filles et les garçons. On est un peu dans une profession de mercenaire, où il y a peu de hiérarchie, tout au moins dans le temps du travail, et c'est l'une des choses qui me plaisent beaucoup.

Faire l'actrice, n'est-ce pas un plaisir renouvelé, depuis quelques années ?
Oui, c'est peut-être parce que j'ai fait beaucoup de films avec des auteurs, d'André Téchiné à Manoel de Oliveira, de Raoul Ruiz à Philippe Garrel ou Lars von Trier. Après le tournage, quand le film sort, et ensuite avec le temps, quelque chose reste, qui est plus fort et plus gratifiant qu'avec certains films dits de divertissement.

Comment expliquez-vous que tous ces auteurs, si différents les uns des autres, vous aient réclamée au même moment ?
Je crois que je suis maintenant un peu hors norme, comme quelqu'un qui a survécu à tout, on ne sait pourquoi. Si bien que des cinéastes qui n'auraient pas eu envie de tourner avec moi il y a trente ans, comme Philippe Garrel, peuvent en avoir l'idée maintenant, mais seulement maintenant... Je suis aujourd'hui une sorte de puzzle où chacun peut voir ou projeter quelque chose de différent. J'ai traversé plusieurs périodes du cinéma français. J'ai joué à la fois dans des grands films populaires, des films d'auteur confidentiels, des comédies musicales, des polars, des mélodrames, des comédies...

Garrel ou Lars von Trier : vous-même n'avez jamais été aussi imprévisible dans vos choix...
Si, je l'ai toujours été. Même à mes débuts. Juste après les "Parapluies", j'ai par exemple tourné "Répulsion", avec Roman Polanski, qui n'avait fait que "Le Couteau dans l'eau", en Pologne, et que personne ne connaissait en France. Ce n'était pas un choix évident pour une jeune actrice... Jean-Paul Rappeneau, avec "La vie de château", cela ressemble, rétrospectivement, à la voie royale. Mais à l'époque, Rappeneau n'était que scénariste, il n'avait jamais fait de film. Ainsi de suite : j'ai toujours eu envie d'aller vers des gens et des films me donnant l'impression de bouger. Cela n'a rien à voir avec l'idée de surprendre coûte que coûte, ou d'être là où l'on ne m'attend pas... C'est ma démarche à moi, en zigzag.

En ce qui concerne "Dancer in the dark", c'était la première fois que vous sollicitiez directement un metteur en scène.
Oui, j'ai écrit à Lars von Trier un soir, dans un élan, parce que j'avais été très bouleversée par "Breaking the waves", et que j'avais entendu parler d'un projet qu'il devait tourner sur dix ans - il l'a abandonné depuis. En France, une tradition veut que tout parte du désir du metteur en scène, qui est souvent auteur, et c'était donc la première fois que je faisais une telle démarche. Il m'a répondu par une lettre charmante, en m'expliquant que, outre le projet précité, il avait celui d'une comédie musicale. Et bien sûr, il pensait à Demy, aux Parapluies, aux Demoiselles...

Quel autre cinéaste allez-vous contacter ?
Personne, je ne sais pas si je recommencerai. Mais, maintenant que je suis moins timide - et même si je le suis encore un peu - j'ai le courage, quand j'ai vu un film formidable, d'appeler des gens que je ne connais pas, et de laisser un message sur un répondeur. Sans arrière-pensée.

Lars von Trier, c'est votre premier tournage en vidéo numérique. Que vous Inspire cette technique ?
De plus en plus de gens vont pouvoir faire de plus en plus de films... Je suis très prudente face à cette opportunité. Cela demande une grande intelligence de cinéaste. Quand on filme tout avec une petite caméra, il est difficile de rester à la bonne distance et, après, de savoir quoi garder ou jeter. Se lancer ainsi dans le vide, tout enregistrer, c'est une chose, mais encore faut-il savoir ce qu'on va faire du résultat. Ce n'est pas une aventure que je serais prête à tenter avec le premier venu. Il me faudrait une grande confiance, moins dans le projet, d'ailleurs, que dans la personnalité du cinéaste. Cela m'est égal de prendre des risques, si c'est au service d'un vrai regard.

A travers votre audace d'aujourd'hui, on sent presque un soulagement de ne plus être la jeune fille des Parapluies de Cherbourg".
Oui, encore que je sois aujourd'hui plus proche de l'héroïne des "Parapluies" que de celle de "Mayerling", très blonde et très sophistiquée... Mais il est vrai que tourner avec Lars von Trier, pratiquement pas maquillée ni coiffée, à peine éclairée pour être belle, cela donne une certaine liberté. Il y avait sur ce film un souci des apparences bien moindre que sur un film classique. Or ce souci et la préparation physique qu'il implique tous les matins sur un plateau m'ont toujours pesé, et de plus en plus. Quand je dois faire un film d'époque, jouer une reine ou une femme de théâtre, il faut bien être à la hauteur de la situation, et cela prend trop de temps. Mais c'est vrai que, de manière générale, je suis effectivement débarrassée de quelque chose par rapport à ce que l'on doit être, et surtout paraître. Ce n'est pas de la sérénité, mais plutôt du fatalisme. Je peux prendre très mal de petites choses, sur lesquelles on peut encore agir. Mais j'accepte les choses inéluctables...

En 2000, pensez-vous que les gens vont au cinéma voir Catherine Deneuve ?
Non, ni moi ni personne, en tout cas en France. Sauf peut-être deux ou trois comiques, pour lesquels il y a une espèce de garantie de ce que l'on va voir. Mais en règle générale, il n'y a plus un acteur aujourd'hui en France qui puisse assurer a priori le succès d'un film. Il y a longtemps que je le sais... Les films et le public ont changé. Il y a quinze ans, par exemple, on ne connaissait pas la tête des metteurs en scène. Aujourd'hui, on la connaît autant que celle des acteurs. Même aux Etats-Unis.

Vous avez une image et une notoriété très fortes aux Etats-Unis, et, bizarrement, vous n'y faites pas de cinéma.
Autant cela me plairait, en effet de jouer dans certains films de certains metteurs en scène, autant une carrière américaine n'est pas, et n'a jamais été, mon rêve. Sinon je serais restée aux Etats-Unis, au moment le plus propice... Le problème, c'est que ce que l'on m'y propose n'est en général pas intéressant. Pourquoi aller tourner aux Etats-Unis, et en anglais, des choses moins bien que celles que je peux faire en France ? Là-bas, ils ont toujours la même image de moi : la Française blonde et sophistiquée. Et pourquoi me proposeraient-ils des choses exaltantes, alors qu'ils ont énormément d'actrices, très bonnes, sous-employées ? Quand on voit les difficultés que rencontrent Meryl Streep, Jessica Lange... Elles-mêmes le disent : les rôles de femme mûre sont très rares aux Etats-Unis. Il n'y en a déjà pas assez pour les Américaines, pourquoi voulez-vous qu'ils aillent chercher une Française ?

En France, on assiste à une montée en puissance des rôles féminins, et des réalisatrices...
Les femmes sont assez audacieuses pour parler des choses de l'amour. Elles ont un point de vue plus acéré, et aussi moins de difficulté et de gêne à filmer les choses qu'elles ont écrites. Elles sont plus pugnaces vis-à-vis des acteurs et des actrices quand il s'agit d'obtenir ce qu'elles ont en tête. Tandis que les metteurs en scène hommes ont parfois tendance à renoncer devant la pudeur des acteurs et la leur. C'est toujours difficile, pour tout le monde, les scènes d'amour... Mais les femmes réalisatrices ne renoncent pas. Instinctivement, elles savent qu'il y a là quelque chose à donner que, peut-être, un homme ne pourra donner.

Etre dirigée par une femme - Nicole Garcia - sur "Place Vendôme", cela change quelque chose ?
Les femmes sont beaucoup plus pointilleuses, et le rapport de séduction, au sens très large, se situe vraiment ailleurs qu'avec un homme. Dans le cas de "Place Vendôme", c'est encore différent parce que Nicole Garcia est actrice. Ce n'était pas plus compliqué, mais plus complexe. On a eu des moments vraiment difficiles parce que, c'est normal, elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir des idées presque trop précises sur la façon de jouer... J'aime bien le film, pourtant, avec ses zones d'ombre et ses complications. C'est un film qui ressemble beaucoup à Nicole : quelqu'un de compliqué, et qui s'exprime de façon compliquée.

Quels sont les rôles que vous regrettez particulièrement de ne pas avoir joués ?
II y en a plein. "Belle du seigneur", par exemple. Albert Cohen m'a confié les droits oralement, c'est-à-dire m'a lui-même demandé d'interpréter le rôle. Aucun des grands metteurs en scène qu'il aurait fallu n'osait : c'est un chef-d'œuvre très intimidant... J'ai lu plusieurs adaptations, pas assez convaincantes. Au bout de nombreuses années, je me suis rendu compte que ce n'était tout simplement pas adaptable. Ce n'est pas un langage qui se prête à la parole du quotidien. Il aurait peut-être fallu quelque chose en vers ou en chanson... J'aurais beaucoup aimé jouer aussi Marnie, un personnage féminin exceptionnel. On s'est rencontrés avec Alfred Hitchcock, nous avions un projet, ce n'était alors qu'un synopsis, un film d'espionnage. Puis il est mort... Autres regrets : n'avoir jamais tourné avec Mankiewicz, Billy Wilder, ou avec l'Elia Kazan de la grande époque, qui avait un vrai sens de la passion.

Des "Parapluies" au "Dernier métro", des "Voleurs" au "Vent de la nuit", le fil conducteur de votre filmographie, c'est la femme amoureuse...
II n'y a que cela de vraiment intéressant dans la vie. C'est en tout cas la chose la plus vraie, le dénominateur commun à tous les gens, quels que soient leur situation, leur milieu social, leur pays.

Et lorsqu'on ne vous proposera plus de rôles d'amoureuse, vous arrêterez ?
Peut-être, oui, en effet. Mais on peut être amoureuse d'un enfant, de la vie, ou de quelqu'un qui ne vous aime pas... On peut aussi être une amoureuse déçue. Cela laisse un spectre encore assez large. On peut être une amoureuse toute sa vie.

Deneuve par Deneuve


Par : Louis Guichard et Jean-Claude Loiseau
Photos : Dominique Isserman


Films associés : Dancer in the dark, Le temps retrouvé, Place Vendôme



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