On l'a comparée à Greta Garbo pour son profil, à Marlène Dietrich pour son élégance, à Grace Kelly pour sa froideur. En réalité, Catherine Deneuve ne ressemble à personne. A la rentrée, vous découvrirez une nouvelle Deneuve, humaine et vulnérable, dans "Ça n'arrive qu'aux autres" de Nadine Trintignant, l'histoire d'un drame vécu par un jeune couple à la mort brutale de son enfant.

Pour jouer ce rôle d'épouse et de mère meurtrie, Catherine avoue être sortie de sa ligne de conduite habituelle.

En lisant le scénario, je n'ai pas eu les réactions normales d'une actrice qui se voit proposer un rôle difficile et qui essaye de peser le pour et le contre avant de se décider. Pour la première fois de ma vie, j'ai accepté instinctivement sans réfléchir, et je sais que j'ai eu raison. Déjà ce film prête à l'a controverse. On me reproche de m'être mêlée à un sombre mélodrame mais je pense que Nadine Trintignant a eu raison d'écrire et de réaliser cette histoire autobiographique. Elle seule pouvait aborder ce problème parce qu'elle l'a vécu. Entre Marcello Mastroianni (mon mari dans le film) et moi, il s'est passé l'alchimie nécessaire à la réalisation d'un tel sujet. Dans mon prochain film, "Melampo" ["Liza"], de Marco Ferreri, que je commence à tourner le 15 août, je vais retrouver Marcello Mastroianni. Ce sera aussi un film d'amour.

Et voilà, la déesse est descendue de son piédestal, l'œil brillant, la voix saccadée. Elle laisse apparaître une autre facette de sa personnalité, celle d'une jeune femme passionnée et pleine de vie. Aujourd'hui, elle porte un tailleur de tweed léger dans les rose et bleu avec une blouse en soie shocking pink et des souliers en lézard bleu marine, c'est superbe !

On me reproche souvent d'être démodée parce que je ne pratique pas le "je m'en foutisme" vestimentaire. Malheureusement, aujourd'hui, les femmes ont le snobisme de la harde, du déiguisement et du folklore. Personnellement, je crois qu'on peut être élégante en blue-jean mais plutôt à la campagne. Je consacre beaucoup de temps à choisir mes vêtements, et je suis une maniaque de la netteté. Dans mon métier où, à tout instant, on est à la merci des photographes, je pense qu'il est important de se présenter toujours à son avantage. Je ne suis pas chauvine mais quand je débarque d'un avion à l'étranger, il me plaît de montrer un certain visage, trop souvent oublié, de l'élégance française. Je m'habille pour moi, pour plaire à l'homme que j'aime et à mon fils Christian, 8 ans. J'essaye de lui donner le goût du beau.

Quand elle parle de Christian, le visage de Catherine s'éclaire d'un sourire très tendre :

II est formidable mon fils, très décontracté. Il va à l'école communale où il brille en calcul, histoire et dessin. A l'époque de sa naissance, j'avais décidé d'avoir un enfant sans être mariée mais je n'avais jamais pensé l'élever seule. Le sachant, je ne l'aurais probablement pas eu. Maintenant je suis plus âgée, plus solide et Christian m'oblige à être forte même dans mes moments de dépression. Quand on a un enfant, on ne peut pas se laisser aller jusqu'au bout. Et j'ai l'intention de donner rapidement à Christian un petit frère ou une petite sœur.