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"Les poupées ont une âme"

Les mystères de Paris. Un passage couvert pour piétons. Une galerie marchande du siècle passé, entre les Halles et Ie Palais Royal. Veinule secrète de la ville, aux parfums rétro, où s'écoulent des chalands flâneurs. Galerie Vero-Dodat. Une femme blonde et belle entre dans une boutique d'antiquaire. Alors que s'arrêtent les rumeurs de Paris, Catherine Deneuve pénètre chez Robert Capia. Dans Ie monde magique d'un des spécialistes au monde de la poupée. Elles sont là. Sages. Têtes de porcelaine, visages immuables, cils de geisha peinte, bouches sempiternellement closes, yeux fixes. "Quand Ie temps s'arrête, dit Robert Capia à Catherine Deneuve, nous sommes dans Ie monde des poupées. II te faut alors pousser un lourd portail de nuage, pénétrer dans un jardin, ouvrir une porte. Entrer. Tout a été conçu pour ces demoiselles qui ont des exigences implacables". Claire et blonde, pour une fois non pressée, Catherine feuillette "Poupées", un livre admirable écrit par Capia, cadeau somptueux pour ce Noël à venir (Editions Arthaud).

"Je suis une fan de Robert, dit-elle et de sa famille magique innombrable qui raconte toutes les modes et toutes les enfances. II y a des poupées en mélèze avec des petits chignons serrés. Des poupées en biscuit. J'aime toucher. Je ne suis ni collectionneuse, ni véritable amateur. Je viens ici pour rendre visite à un ami. Sans téléphoner, sans prévenir, sans sonner à la porte. Juste en passant, pour me faire une cure de rêves. Je suis chineuse. J'aime Ie plaisir de découvrir. Je soupèse, je palpe, je renifle, je trouve, je repose ou j'emporte. J'ai une relation physique avec les choses. Je ne vais jamais acheter un cadeau pour quelqu'un. J'attends qu'un objet m'interpelle. Les choses que je découvre me font penser aux gens que j'aime".

Offre-t-elle des poupées ? Elle rit : "Mon fils Christian n'a jamais eu I'âge et Ie goût des poupées. Ma fille Chiara est comme moi, elle prefère les bébés-baigneurs avec du caractère sur Ie faciès. Quand je voyage, je lui rapporte des peluches rigolotes. Toujours cette propension a choisir toute chose au toucher". Catherine berce avec précaution une "fille" qui lui ressemble. Décalcomanie amusée entre la star lisse et une poupée modèle, née coiffée et rubans jolis, sortie de la saga d'une Comtesse de Ségur. "Pourtant, dit-elle, enfant, je jouais à autre chose qu'à la poupée. Quand on est d'une famille nombreuse, on invente d'autres jeux avec - elle rit - un caillou, un bout de ficelle. La poupée est un peu solitaire. Autrefois, elle était pour Ie monde entier I'ambassadrice de la mode parisienne. Corsetées, gantées, chapeautées, avec des jupons, des froufrous et des plumes, ces poupées racontaient I'élégance. Si j'aime toucher une poupée ancienne, c'est parce que, grâce à elle, je m'invente des souvenirs qui appartiennent à d'autres et des regrets sur le temps qui file. Derrière son sourire statique et irréel, elle me fait aimer ceux qui I'ont créée".



Par : Jacques Josselin


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