Je pense à lui, dit-elle, un peu comme à un sculpteur ou un peintre.

Catherine Deneuve a désigné ses modèles préférés dans la collection printemps-été d'Yves Saint Laurent, son couturier favori. Elle analyse ici les raisons de sa fidélité.

Pour une femme comme moi, qui a un métier public, un vêtement est un peu comme une armure qui protège de l'extérieur et aussi de l'intérieur. Il doit permettre de ne plus se poser de questions sur son apparence. Chez Yves, les vêtements de jour sont vraiment faits pour les femmes actives. En revanche, le soir déborde de séductions et il n'impose pas de contraintes car l'important dans une robe est de se sentir bien au moins trois ou quatre heures d'affilée. Toujours, Yves évolue dans sa direction à lui. Il ne perçoit que ce qu'il veut de l'extérieur, du monde et de la culture. Ce qui me plaît surtout, c'est sa recherche de l'absolu.

Placée comme toujours au premier rang lors de la présentation de la collection dans les salons de l'hôtel Intercontinental, Catherine Deneuve a particulièrement aimé les robes claires.

Les vêtements parlent d'eux-mêmes, ainsi que leurs tissus. Je trouve la mousseline mordorée absolument magnifique. J'ai cependant choisi beaucoup de modèles blancs. Réussir un vêtement blanc est très difficile : il pourrait très vite ressembler à un uniforme. Chez Yves, en court, le blanc est admirable. Les jupes fendues très haut composent un autre point fort de cette saison. Plutôt faites pour marcher et se tenir debout, elles posent des problèmes assise, mais ce sont là des secrets d'atelier. L'œil se fait très vite à toutes les longueurs. On s'habitue à s'habiller plus long, plus court, ou plus large. De toute façon, la haute couture est à la pointe, et elle est faite pour vivre plus longtemps.