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Reflets dans un œil d'or

Depuis ses débuts, elle pose pour les plus grands photographes. Pour l'exposition de "Studio" au Mois de la Photo, Catherine Deneuve a choisi quelques-uns de ses portraits préférés. Une star confrontée à ses images.

Une fois n'est pas coutume. Ce n'est pas le portfolio d'un photographe que nous vous proposons mais celui d'une actrice. En effet, pour nous, dans le cadre de l'exposition organisée par "Studio" pendant le Mois de la Photo à partir du 21 novembre, Catherine Deneuve a bien voulu choisir, parmi toutes les photos que les plus grands photographes ont pris d'elle, une trentaine de portraits - en voici quelques-uns - qu'elle aime tout particulièrement. Des photos qui - parallèlement à tous ces films qui ont créé sa légende - ont construit, développé et nourri son image. Et ont fait qu'elle incarne aujourd'hui le cinéma français - elle préside d'ailleurs le 26 novembre "La plus belle nuit du cinéma" sur Canal +, où l'on rendra hommage, pendant trois heures, à soixante ans de cinéma français. De choisir ces images avec elle nous a bien évidemment donné envie de l'entendre parler, non pas tant du moment particulier des prises de vue que lui rappelaient immanquablement ces clichés, mais plutôt de ces miroirs éclatés auxquels, depuis le début de sa carrière, elle n'a cessé d'être confrontée. Une star face à ses reflets.

Vous êtes assurément aujourd'hui l'une des comédiennes les plus photographiées, pourtant, quand nous avions fait le "Divan", Joëlle de Gravelaine vous avait dit que votre thème astral était, pour une actrice, étonnamment peu narcissique Comment vivez-vous au quotidien cette apparente contradiction ?
Grâce à un dédoublement. Un dédoublement total. Comme beaucoup d'actrices. C'est-à-dire que lorsque je dois choisir des photos de moi - ou lorsque je vais aux rushes - ce n'est pas moi que je vois, mais l'actrice. Comme si, au moment ou je regarde ces photos, je me désincarnais... Je sais que c'est moi mais, en même temps, c'est une autre expression, une autre image de moi qui n'est pas tout à fait moi, qui est quand même assez idéalisée... C'est pour ça que j'aime beaucoup les photos très vivantes, très souriantes. Malheureusement, la photo fige toujours un peu ou, en tout cas, elle arrête dans une forme de beauté ou de perfection suspendue qui rend les choses parfois un peu irréelles. Surtout dans les photos posées, prises en studio...

Vous faites pourtant beaucoup de photos posées...
Oui. Mais pour des raisons évidentes. A cause de leur destination : la couverture des magazines. Il y a généralement, en studio, une plus grande qualité, un plus grand contrôle de la lumière...

En regardant toutes ces photos de vous, comme on vient de le faire pour l'exposition du Mois de la Photo, on a le sentiment qu'autant, au cinéma, il y a chez vous un désir d'abandon évident, autant en photo, il y a une volonté tout aussi évidente de retenue, de contrôle...
Absolument. C'est à dire que... En fait, je n'aime pas beaucoup poser. Ce n'est pas quelque chose qui me plaît vraiment. Peut-être parce que j'ai toujours l'impression qu'on me vole un peu de moi-même. Je suis comme les Africains qui disent qu'en prenant leur image, on leur vole leur âme... Donc, je me défends sans doute un peu. Il n'y a pas que là. C'est une attitude que j'ai souvent aussi en public. Pas de me défendre de manière agressive, mais plutôt de cacher des choses qui sont un peu trop personnelles, ou des expressions, ou des émotions... Peut-être est-ce un besoin de ne pas trop montrer ce que l'on est... Certes, il y a aussi des photographes avec lesquels le contact est différent, avec lesquels j'ai au contraire une envie d'abandon. Mais, généralement, ce qu'on me demande au moment de faire l'image me paraît un peu disproportionné par rapport à l'utilisation qu'on en fait. Autant dans les films, ça ne me coûte pas - c'est complètement justifié puisque c'est au service d'une histoire, d'un personnage, d'un metteur en scène, d'une œuvre - autant en photo je trouve épuisant de se donner, de s'abandonner...

Mais ne pensez-vous pas que les séances de pose, c'est un peu comme une scène à jouer, comme une autre manière finalement d'être comédienne ?
Disons que ça fait partie du métier, mais c'est vraiment la phase extrême, parce que c'est très bref. Et très tendu, dans la mesure où l'on doit quand même exprimer quelque chose et en même temps tenir compte de beaucoup d'autres éléments : la position, les lumières, les regards... C'est tellement infime et tellement limité. Même si parfois, j'aime bien le résultat - il y a des photos qui vous réconfortent ! -, ça me coûte beaucoup... Je n'ai jamais vraiment aimé ça, bien que j'en aie fait énormément. Mais pourtant, j'aime beaucoup la photo... Et puis j'ai été mariée à un photographe. Quand nous vivions ensemble; il parlait beaucoup de ce qu'il faisait et moi, j'adore écouter. Ça tombait bien ! Il avait son studio à la maison, je le voyais travailler, j'étais souvent avec lui quand il regardait ses planches-contacts... J'ai beaucoup appris comme ça... Moi-même, je fais un peu de photo parce que ce sont des moments de vie.

Qu'est-ce que vous aimez dans la photo ?
J'aime... J'aimerais bien faire des photos, comme ça, d'un endroit ou d'une lumière... Par exemple, j'aime beaucoup les Invalides à une certaine heure de la journée. Ou le Grand-Palais... En même temps, je suis incapable de les prendre en photo s'il n'y a pas devant quelqu'un que j'aime, que j'ai envie de garder... Je n'imagine pas en effet faire une photo sans qu'il y ait dessus quelqu'un que j'aime.C'est toujours ce qui, pour moi, est le plus important dans une photo : qu'elle soit l'évocation de quelqu'un, même totalement incroyable, insensée ou bizarre... Quand je vois la photo de quelqu'un, j'aime toujours cette idée que c'est à la fois lui et pas lui... Bien sûr, ce n'est qu'une expression arrêtée, mais c'est un peu comme si on posait une loupe : on voit des choses qui existent, mais déformées - et qui sont soit plus belles, soit moins...

Vous aimez les photos d'acteurs ?
J'aime bien les photos très sophistiquées d'Hollywood, celles des grands photographes de studio... J'aime beaucoup aussi les photos de tournage quand il y a quelque chose en plus de la scène filmée. Par exemple, quand je revois des photos des "Misfits", il n'y a pas que le film, il y a une émotion, un déchirement presque... Marilyn, voilà une actrice dont les photos sont complètement abandonnées. Dans toutes les photos qu'elle a faites et dont la plupart sont bouleversantes, elle témoigne d'une telle générosité... Une générosité de sa personne, de son corps, de son visage... En même temps, pour moi, c'est lié aussi à cette espèce de désespoir que l'on peut sentir après, chez elle... C'est-à-dire qu'elle s'est tellement donnée qu'elle ne s'appartenait plus, qu'elle ne savait même plus qui elle était... Dans ses dernières photos, elle a le regard très voilé, vous savez, ces regards tournés vers eux-mêmes, vers l'intérieur. C'est déchirant...

Lorsqu'on choisissait les photos ensemble l'autre jour, vous sembliez dire que les photos de films étaient en fait plus proches de ce que vous étiez réellement, que les photos de magazines...
Oui, parce que pour les photos de magazines, on est toujours maquillée, coiffée... En général, elles sont faites pour des journaux féminins, pour des journaux de mode. Sans doute, cette image sophistiquée correspond-elle en effet à une partie de moi-même, mais une partie qui se trouve là, comme dilatée du fait de l'image arrêtée et qui reste dans les kiosques une semaine, voire un mois... Les photos de films sont plus vivantes, plus expressives, plus proches de ma réalité...

Et quelle différence faites-vous entre le regard du photographe et celui du metteur en scène ?
Le photographe essaie de vous deviner et de prendre en vous ce qui correspond à quelque chose qu'il sent, ou à l'idée qu'il se fait de vous à travers des expressions qu'il a vues. Le metteur en scène essaie de vous appréhender au-delà du physique - même s'il vous a choisie parce que vous correspondez à l'idée qu'il se fait de l'apparence de son personnage. C'est d'abord du domaine du physique, puis, tout de suite après, de l'émotivité, de la sensibilité, de la voix... Ça passe par d'autres canaux... Mais c'est vrai aussi qu'l y a de grands photographes dont les portraits, même les plus simples, expriment autre chose que le visage.

Pour vous, quelle est la différence entre l'objectif d'un appareil-photo et l'objectif d'une caméra ?
Elle est simple ! Au cinéma, on oublie la caméra et on joue, alors qu'en photo on ne joue pas et il faut regarder l'objectif ! C'est donc une approche absolument opposée...

Est-ce que vos rapports avec la caméra ont changé au fil des ans ?
Oui... Disons qu'à la fois, je suis beaucoup plus à l'aise et ... beaucoup plus angoissée parfois. Par moments, ça me paraît un challenge plus difficile...

Pourquoi ?
Parce qu'on attend toujours beaucoup de vous... Surtout avec le temps. Vous savez, entre l'expérience, la notoriété, les films, les gens attendent que vous soyez toujours... surtout moi qui donne une image, comme ça, assez calme, assez harmonieuse... On dit toujours : "Essaie de te mettre à sa place, il faut comprendre..." Mais je pense qu'à partir d'un certain moment de notoriété, personne ne peut se mettre à votre place : dans la mesure où il s'agit de quelque chose de plutôt positif, qui pourrait imaginer que ça puisse être difficile à vivre ? C'est vrai que, par moments, tout ça est un petit peu lourd à porter... Ce qu'on attend de vous... Cette crainte de ne pas être à la hauteur... Je suis comme tout le monde... Il y a des jours où je suis plus quotidienne, où je suis moins bien. Je le sais, je le sens, je le vois... En même temps, sur un plateau de cinéma, j'ai le sentiment que mes rapports sont beaucoup plus naturels. Bien sûr, selon les scènes ou les jours, je peux être angoissée, avoir des crises de trac, mais je dirais que ça reste un environnement très familier. Je n'aime toujours pas qu'il y ait du monde autour de la caméra au moment du "Moteur", mais je suis attentive à tout et je vis assez bien avec le tournage, les lumières, le son, la caméra...

Vous considérez la caméra comme un partenaire ? Comme un miroir ?
Sûrement pas comme un miroir ! Plutôt comme un partenaire attentif. Très attentif. (Rires.) Sans doute celui qui absorbe le plus, qui capte tout de vous... Mais justement, ce qu'on veut en tant qu'acteur, c'est être capté ! En plus, moi, j'ai tourné avec des metteurs en scène qui étaient très musicaux... Jacques Demy, Jean-Paul Rappeneau... Puis plus tard, André Téchiné... Très jeune, j'ai donc eu l'habitude des travellings, des longs mouvements de caméra. Très jeune, j'ai appris à bouger, à jouer avec la caméra... Je le sens d'ailleurs quand ça se passe bien ou non, à ce niveau-là. Et c'est vrai que lorsqu'on découpe énormément, quand on fait des plans larges, des plans rapprochés, des gros plans, un plan à droite, un plan à gauche, on ne sait plus bien ce qu'on fait... Moi, en tout cas. Peut-être parce que j'ai été habituée à ces metteurs en scène qui avaient un langage cinématographique, qui recherchaient davantage à aller dans les sens de la scène qu'à faire des effets... Disons, pour résumer, que la caméra est un élément technique avec lequel on cherche à être en harmonie.

Et l'appareil-photo ?
L'appareil-photo, c'est plus compliqué... C'est davantage une relation d'image à image. Il ne peut pas y avoir la même émotion dans une photo que dans une scène. En même temps, la photo a un autre pouvoir - plus irréel. Et une grande force. Un film passe, vous échappe, une photo, vous pouvez la garder, la regarder, la voir, l'avoir avec vous. Elle peut vivre avec vous... Je ne peux pas pour autant mettre des photos de gens que j'aime dans un endroit commun, dans un salon par exemple. De la même manière que je n'accroche pas de photos de moi. Ce qui ne prouve pas grand chose d'ailleurs. (Rires ) En fait pour moi, les photos, je suis contente quand c'est bien, mais il faut que ça passe, il faut que ça bouge... Sans doute aussi parce que je sais que je ne peux pas ressembler à cette image-là qui n'est qu'une toute petite partie de moi - et une partie qu'il faut tout de suite un peu gribouiller parce que c'est dangereux...

Pourquoi ?
C'est une image tellement sublimée...

C'est comme un modèle auquel vous êtes confrontée ?
Pas tellement moi, mais le regard des autres...

Et comment le vivez-vous, ce regard des autres ?
Dans les bons jours, je fais avec, dans les moins bons, je fais sans ! Il y a des jours où je n'ai pas envie de sortir, où je n'ai pas envie qu'on me voie, qu'on me regarde... D'autant que moi, je suis quelqu'un qui vit normalement, qui vit dehors. Je sors dans la rue, je fais des courses. J'ai toujours voulu vivre d'une façon un peu désinvolte en dehors du cinéma, je n'ai jamais cherché à maîtriser mon image, je n'ai, par exemple, jamais eu d'attaché de presse... Mais, il n'y a pas longtemps, je suis restée une demi-heure dans une queue de cinéma et c'est vrai que j'ai failli partir parce que je ne pouvais plus supporter ces regards insistants... J'étais fatiguée, je me sentais mal... On ne peut pas dire, quand on est actrice, que c'est facile de dépasser ça... Je crois qu'il n'y a qu'à un certain âge qu'on peut atteindre une certaine philosophie par rapport à son physique et se dire : "De toute façon on ne peut pas vivre dans le souvenir, ni dans la mélancolie, donc allez stop, on passe à autre chose..." Mais je ne sais pas quand ni comment je vivrai ce moment-là... Il n'est pas encore arrivé, mais je vois bien, quand je choisis des photos, que je suis obligée de temps en temps d'en éliminer plus qu'avant. Il y a quand même une réalité de l'image qui vous abandonne plus vite qu'on ne le souhaiterait. Dans les séries, je laisse moins de photos qu'avant, mais au moment où on les fait, j'arrive encore à le supporter ! C'est embêtant de devoir faire attention à son physique quand on a été très gâtée comme moi, naturellement. C'était agréable de ne pas avoir à y penser. J'avais l'habitude de me préparer très vite. Aujourd'hui, c'est un peu plus long et... ça m'embête ! (Rires) Ca m'embête d'être obligée de me pencher un peu plus là-dessus au moment où, justement, j'en aurais moins envie.

L'image de la blonde un peu froide, qui vous agace un peu aujourd'hui, vous la devez certainement davantage aux photos qu'aux films. Mais l'on pourrait presque dire que c'est vous qui l'avez construite en acceptant de faire toutes ces photos - comme si vous aviez senti que ça pourrait être au fond la meilleure des protections...
C'est sûr, oui... C'est vrai que je ne suis pas très familière mais j'ai entendu des gens dire à des acteurs des choses tellement abominables, dans des termes tellement... J'ai trouvé ça tellement inintéressant et médiocre que je pensais : "Mon Dieu, si l'on me disait ça, ça m'atteindrait terriblement..." Et j'ai presque tout fait pour que ça ne m'arrive pas...

Seriez-vous d'accord avec la distinction un peu schématique que l'on pourrait faire en disant qu'en photo vous cherchez à séduire et au cinéma à convaincre ?
Absolument. Dans la photo, il ne s'agit même, en général, que de séduction. Il n'y a pas d'autre histoire à raconter que la volonté de plaire, puisque les photos sont destinées à attirer le regard des gens qui vont acheter ces journaux où elles sont publiées. La caméra, en revanche, je ne la vis pas du tout comme un rapport de séduction. La séduction vient peut-être à la fin, mais comme une retombée... J'ai tellement fait de photos que je n'ai pas besoin de m'y retrouver complètement. Ce que je veux, c'est que la lumière soit belle, que lorsqu'on voit la photo au milieu de toutes les autres couvertures dans un kiosque, qu'elle attire l'œil. Comme une lumière en plus. Il y a là l'idée de se détacher, d'être remarquée sans... être totalement remarquable...

Quel effet ça vous a fait de regarder d'un seul coup toutes ces photos d'époques diverses ? Vous sembliez n'avoir aucune nostalgie...
Non, c'est vrai... Des choses me sont revenues. Des choses que j'ai vécues et bien vécues. Je ne peux donc pas dire que j'ai beaucoup de nostalgie. En même temps, comme je suis très orgueilleuse, j'ai aussi la volonté de ne pas me laisser martyriser, de ne pas subir ce genre de choses. En les regardant, je me disais : "Tiens, à cette époque-là, j'étais à Londres..." Ce ne sont pas des moments abstraits, c'est plutôt comme un parfum qui ravive vos souvenirs, qui vous rappelle des instants et des gens très précis... C'est comme un album de souvenirs, simplement il n'y a que moi qui ai les textes ! (Rires)

Lorsqu'on regarde toutes ces photos de vous, il se dégage d'elles quelque chose qui pourrait ressembler à de la mélancolie...
Oui. Et elle a toujours existé. David (Bailey) m'avait fait remarquer : "Les photos où tu souris, si on cache la bouche et qu'on ne regarde que les yeux, le regard est toujours mélancolique". C'est vrai, mon œil ne rit pas vraiment... Mais depuis toujours : regardez les photos de moi, enfant, j'ai déjà un regard grave... Peut-être parce que je me dis que la photo est une chose grave. Je peux être aussi très rieuse, ce n'est pas incompatible. En plus, la photo fixe le regard, arrête l'expression. Il y a quelque chose de totalement suspendu. Il y a à la fois l'éternité et la mort. C'est un peu comme les limbes...

Un jour, vous m'avez parlé de Sandrine Bonnaire en disant : "Elle, c'est le Soleil : elle brille toute seule. Moi, je suis comme la Lune, j'ai besoin du regard des autres pour briller". Dans votre bouche, ça paraît assez paradoxal...
Pourtant, c'est vrai. Comme je suis un peu mélancolique, c'est évident que je ne me vis pas comme quelqu'un de solaire. On peut croire que je suis plutôt lumineuse, mais c'est une lumière qui vient par réflexion, par reflet, qui dépend du regard des autres. Et c'est vrai que si je reste longtemps seule, loin du regard des autres, je m'assombris vraiment beaucoup.

Ne serait-ce pas une des raisons, même inconsciente, qui vous a fait faire autant de photos ?
Peut-être, oui... (Rires) Oui, j'ai besoin d'être réchauffée... Avec les années, je me suis rendu compte à quel point quelque chose d'important me manquait... Le métier d'actrice est un métier assez solitaire au fond, car même si l'on rencontre beaucoup de gens, il y a des expériences qu'on ne peut pas vraiment partager. Sauf peut-être avec des actrices. Mais c'est très difficile, non pas, comme on pourrait le croire, pour des raisons de rivalité, mais pour des raisons d'indisponibilité... Avec le temps, j'ai réalisé en effet à quel point étaient importants la complicité et le dialogue que j'avais avec ma sœur. Et comme j'ai eu la chance de connaître ça, je sais à quel point ça me manque aujourd'hui...

 

Pour finir, seriez-vous d'accord avec Stendhal qui dit que la beauté est une promesse de bonheur ?
(Rires) De la part d'un homme regardant une femme, oui. On peut imaginer que c'est une forme d'exaltation... Enfin... disons que c'est une promesse de moments de bonheur, ça oui sûrement. Mais ça peut être fugitif. Tellement fugitif...



Par : Jean-Pierre Lavoignat
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