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"Trésor national français" selon Vanity Fair, visage de Marianne de 1985 à 1989, vous êtes considérée comme l'incarnation de l'élégance et comme un idéal de la femme française. Comment expliquez-vous cela ?
Lorsque j'ai fait "Les parapluies de Cherbourg", qui a été un succès aux Etats-Unis, j'offrais une image assez française qui a perduré avec certains films et des campagnes publicitaires que j'ai pu faire là-bas. De plus, il est vrai que mon physique est assez compatible avec cette image parisienne, assez sophistiquée et en même temps légère. En fait, c'est quelque chose qui s'est fait naturellement au cours des années.

Le rôle d'Yves Saint Laurent est primordial lorsqu'on évoque votre image.
Oui, mais avec Yves Saint Laurent ça s'est également fait le plus naturellement du monde. J'avais besoin d'une robe du soir et c'est en simple cliente que je suis allée chez Saint Laurent, pour la première fois en 1965. Puis, il m'a habillée pour des films, je l'ai vu travailler, avec admiration, et dès lors nous avons eu une relation plus intime. J'adore ses vêtements, et je les ai toujours naturellement portés. Aujourd'hui, on est habitué à voir le nom de certaines actrices s'associer à celui de couturiers, souvent pour des raisons publicitaires. En ce qui me concerne, mes relations avec Yves Saint Laurent remontent à 1968 ou 1969 et les choses se sont faites comme cela, dans le cadre d'une vraie relation professionnelle et amicale.

En quoi vous sentez-vous française ?
Je me sens française essentiellement à l'étranger, dans mes différences, en opposition à d'autres choses. Je me sens également française, simplement parce que plus je voyage et plus je constate que j'aime vivre en France.

Quelle est votre définition de la femme française ?
Pour moi, c'est une femme mutine, assez élégante, grave et légère, ayant le sens du confort et du plaisir en tout.

Et la quintessence du vêtement français ?
Le smoking d'homme pour femme, doublé de satin bien sûr.

D'Yves Saint Laurent ?
Oui, de préférence.

Le parfum typiquement français ?
Pour moi, ce sont les premiers parfums Rochas, celui de ma mère, et Guerlain, en particulier "L'Heure Bleue" que je porte toujours.

Un plat typiquement français ?
Invariablement le roast-beef-purée. Mais la vraie purée, avec autant de beurre que de pommes de terre et pas de lait.

L'œuvre romanesque ou picturale qui incarne le mieux l'esprit français ?
"Madame Bovary" de Flaubert et en ce qui concerne l'œuvre picturale je citerai Renoir. Je n'évoque pas mes goûts, auquel cas je songerais plus volontiers à Matisse.

Citez un objet hexagonal ?
C'est tellement vague un objet ! Il pourrait s'agir de la Pyramide du Louvre comme d'un tube de rouge à lèvres. Ce serait les deux.

S'il devait n'y avoir qu'un film français ?
L'œuvre de Truffaut.

Quel mot de la langue française vous paraît intraduisible ?
Spirituel.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Par :
Photos : Ellen von Unwerth


Film associé : Les parapluies de Cherbourg

 



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