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Chacun sent confusément
que le monde est au bord de quelque chose. Cela peut être une
grande renaissance ou une catastrophe. Les premiers à le réaliser
sont les jeunes. Ils ont une gravité que nous n'avions pas.
Nous avions eu vingt ans dans l'insouciance. Eux vivent dans l'inquiétude.
C'est d'ailleurs le paradoxe des années 80 : elles marquent
à la fois le triomphe des apparences et le retour d'une certaine
gravité... |
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Je suis impuissante par rapport à
tout [le terrorisme] cela mais ce qui est impressionnant, c'est la
rapidité avec laquelle nous sommes au courant des événements.
C'est très pesant. |
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Il y a une détresse dans le monde à
laquelle on ne peut être indifférent. Une forme de solidarité
s'est créée. Les Français sont beaucoup plus
conscients qu'ils ne l'étaient des misères qui ne font
pas partie de leur univers social. |
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L'entraide est le seul moyen qui puisse nous permettre
de nous en sortir. Sinon, nous sommes trop nombreux sur cette planète
et nous risquons l'explosion. La démographie galopante est
un phénomène beaucoup plus grave que le sida ou le terrorisme... |
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Je suis sidérée,
effrayée par les situations d'injustice, de violence des hommes
contre les hommes. Je n'ai pas connu la guerre, pas de situations
extrêmes, je suis moins armée que d'autres parce que
j'ai été très gâtée. |
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Le métissage est une chose à laquelle
je crois sincèrement. Et si on évoque l'avenir du métissage,
il faut se souvenir du passé, nous avons eu des relations particulières
avec des pays étrangers. On a quand même été
colons, on a pris des choses à ces pays, on s'en est servi
sans états d'âme, on a fait venir des étrangers
en France. Alors, que ceux-ci aient eu envie de s'installer chez nous,
que leurs enfants soient nés en France au même titre
que les nôtres, me paraît être la conséquence
logique de notre histoire. Très franchement, je pense que c'est
l'avenir et je m'en réjouis. |
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Tout ce qui a été
fait pour gagner du temps rend les gens plus agressifs, plus impatients.
Ils ne veulent plus attendre, ils veulent tout, tout de suite. |
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Est-ce que j'appartiens
à la génération du boulier ? J'ai une réticence
devant les ordinateurs, mais je me dis que, s'il faut s'y mettre,
je m'y mettrai, pas pour courir après une mode, mais pour accepter
une mouvance. |
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J'espère simplement que toutes ces machines
vont rester tranquilles mais je n'en suis pas si sure. En fait, l'ordinateur
m'impressionne. Imaginez qu'il prenne le pouvoir ou qu'on se serve
de lui comme d'un otage... |
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J'ai été récemment
très choquée d'apprendre qu'un jeune garçon a
été exclu d'un établissement scolaire [aux Etats-Unis]
pour avoir embrassé une fille sur la joue. Où va-t-on
? J'aurais aimé pouvoir débattre de ce sujet à
la télévision. Vous imaginez le traumatisme ressenti
par cet enfant ? Comment voulez-vous que, dans le futur, il construise
des relations normales, et particulièrement avec les femmes
? Cette décision est une hypocrisie monstrueuse. Je suis scandalisée. |
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Je ne serai jamais une
optimiste forcenée, sûrement pas... Pourquoi ? Parce
que je sens continuellement que la vie est plus difficile, plus rude...
Je ne parle pas spécialement de ma vie, mais de la vie de tous. |
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