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Son appartement
parisien
Je gère ma protection
- rapprochée (rire) - mais je vis assez simplement. J'habite
ce quartier Saint-Sulpice depuis longtemps. Les gens me connaissent,
je promène mon chien et je porte des paquets. Je ne sors pas
de chez moi pour m'engouffrer dans une voiture avec lunettes noires.
Je conduis moi-même. J'ai une vie extrêmement privilégiée
mais dans un environnement assez naturel. |
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C'est très éclectique
chez moi. C'est un peu... beaucoup de choses mélangées,
"30", japonaises... J'aime ces différences et je
ne recherche pas un équilibre au sens pur et dur. Disons d'un
style. Ce sont plutôt des coups de cur, ramenés
de voyages, achetés au gré de la vie... Je choisis toujours.
Pareil pour les objets, que j'aime. C'est vrai, je le reconnais, c'est
parfois un peu... encombré. C'est, non pas décoré,
mais habité par moi. |
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Je vis dans un décor
art déco. J'y attache une certaine importance malgré
moi. J'estime que les choses ne devraient pas exercer trop d'influence
sur vous. Elles vous apportent un certain bien-être mais elles
peuvent aussi vous entraîner dans une forme d'esclavage, car
il s'agit d'une vraie relation qui n'est forcément pas à
sens unique. L'objet me fait plaisir, mais il peut aussi me contredire
ou me contrarier. |
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Mon cadre de vie est plutôt
" japonisant". On pourrait imaginer des bouquets très
" ikebana ". Mais pas du tout. Je fais d'énormes
bouquets dans des vases marocains... Je n'ai aucune prétention.
Je le fais vraiment pour moi et mes amis. Mais avant tout pour moi,
égoïstement je dois dire. |
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Ce qui est assez curieux,
c'est que j'ai toujours aimé les mêmes choses. Enfin...
Je suis toujours allée dans la même direction. Par exemple,
chez moi il y a une armoise chinoise qui vient de chez un grand antiquaire.
Une très belle armoire, XVIIe siècle. Lorsque je l'ai
achetée, c'était une folie pour moi. Je devais avoir
21 ans. Et c'était en plus un meuble qui " n'allait pas"
; j'habitais alors un appartement moderne. Mais ce fut un coup de
foudre. Elle m'a toujours suivie... |
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J'ai un rapport assez
particulier avec les photos, vous savez. Je dois conserver les photos
des gens que j'aime dans des endroits cachés et plutôt
à l'intérieur des portes. Je n'accroche jamais les photos
en évidence chez moi, c'est pourquoi je n'ai jamais souhaité
avoir des photos de Françoise visibles pour tout le monde,
je la garde pour moi, c'est très égoïste. Je ne
veux pas qu'elle soit regardée comme une image faisant partie
du décor... |
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Je ne peux pas pour autant,
mettre des photos de gens que j'aime dans un endroit commun, dans
un salon par exemple. De la même manière que je n'accroche
pas chez moi des photos de moi. Ce qui n'est pas forcément
une preuve de modestie. |
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J'ai des montres et des
pendules partout. |
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Comme j'ai toujours eu
des enfants, il y a toujours eu du désordre. |
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Sa maison
de campagne en Normandie
Régulièrement, j'ai un grand besoin
de me ressourcer. J'ai besoin de la campagne, j'ai besoin de la solitude,
j'ai besoin du silence. |
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On me reproche de vivre ce rapport à la
nature de manière trop passionnelle mais pour moi, c'est vital. |
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J'entretiens, par exemple, un rapport assez passionnel
avec la campagne. Il dure depuis vingt ans. C'est un besoin vital,
presque cellulaire. A l'inverse de Paris, le mouvement n'y est pas
nerveux, je marche à mon pas. Le jardin, les plantes, toutes
ces occupations m'apaisent, me font du bien et puis, je vagabonde
énormément. Cette liberté, je la protège
contre tous les emplois du temps. Je crois que c'est la part d'enfance
qui ne m'a jamais quittée. |
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J'aime vivre chez moi.
Je m'occupe de ma famille et de mes amis. J'aime le jardin et mes
roses anciennes. |
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J'ai un grand jardin très sauvage, plein
de roses anciennes et de buissons odorants. Tout cela fait vraiment
partie de ma vie intime. Un arbre qu'on plante, ça dure. Et
on arrive vraiment à modifier l'apparence des choses. C'est
merveilleux et rassurant de savoir que, sur ce vaste globe, il y a,
comme une petite tête d'épingle, bien ancré au
sol, un coin à vous qui continue de pousser. |
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N'allez pas croire que
ce soit un lieu de retraite, c'est une maison de week-end et de vacances.
Je passe, bien sûr, l'essentiel de ma vie à Paris, sauf
pour les besoins de mes tournages. Disons que lorsque je le peux,
trop rarement à mon gré, je viens ici. J'y suis bien.
Je crois que mes amis ou ceux qui, souvent pour le travail, m'y accompagnent,
eux aussi s'y sentent bien. Au fond, je la considère comme
ma "vraie" maison. Elle me ressemble, je lui ressemble.
Là, je retrouve la nature, le silence, la lumière, mes
animaux. une autre notion du temps... Un rythme différent dont
j'ai besoin. |
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Cette demeure balzacienne,
familiale, dès que je l'ai vue, j'ai senti qu'elle m'attendait.
Elle dormait depuis trop longtemps. Il a fallu beaucoup de travaux
pour lui redonner vie. |
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Je n'ai que de l'eau
autour de moi ! Ma maison est comme une île. Les méandres,
la rivière partout... Difficile d'avoir plus d'eau. De chez
moi, je ne vois que de l'eau. Pourrais-je souhaiter avoir un étang
? C'est toujours très beau, une pièce d'eau dormante,
infiniment romantique, mais cette rivière me suffit pour l'instant.
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Dans mon jardin jamais
fini, je me sens totalement épanouie. Je l'ai voulu tel qu'il
est. Je m'en occupe beaucoup. Mes rosiers, je les ai choisis, de même
que mes pivoines, mes iris. |
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Un jardin, n'importe
quel passionné vous le dira, nécessite une attention,
un amour constant. Mais c'est un défi d'orgueil avec la nature
domptée, une beauté aussi dont j'ai besoin. Aucune saison
n'est ingrate pour un jardin qu'on aime. Ici tout me fascine, le sommeil
de l'hiver, l'assoupissement de l'automne, mais c'est l'explosion
du printemps que je préfère. Toute la magie de la lumière
et du ciel. Du vert et du bleu... |
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Il est en effet très
probable que ce soit l'aboutissement d'un rêve d'enfant. Petites,
nos parents nous emmenaient souvent à la campagne pour les
vacances. Nous y étions très heureuses. Vous allez reparler
de nostalgie. Cette fois vous aurez raison. Mon jardin doit évoquer
pour moi la vie familiale. Une certaine nostalgie d'enfance et d'insouciance. |
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