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Si j'aime, à la ville, tout ce qui est délicat, sophistiqué, j'ai aussi énormément besoin de campagne, de nature, d'espace, d'air...

Je suis très française, je ne vois pas comment me définir autrement. Je suis terriblement citadine et terriblement campagnarde, ça, c'est très français. Je ne peux pas le nier. Je n'aime pas rester très longtemps loin de Paris, de la France.

Je ne veux renoncer à rien. J'ai tendance à abuser de tout. Je me couche souvent trop tard. Comme j'ai une santé de fer, je tire sur la corde.

J'ai besoin de vivre pour pouvoir jouer. Le cinéma ne remplace pas la vie, il se nourrit d'elle.

Préserver sa vie personnelle

J'ai d'autres intérêts dans la vie. J'ai deux enfants, une famille, des amis à voir et je veux prendre le temps de vivre ma vie personnelle. Je ne veux rien sacrifier. Ni ma vie, ni mon métier et, pour l'instant, j'ai réussi à allier les deux. Ma vie personnelle n'est pas intéressante pour les autres, mais elle est primordiale pour moi.

J'affirme sincèrement que ma vie personnelle a toujours été plus importante que mon métier. Non que je sous-estime mon métier, mais j'ai toujours senti que cela ne pouvait pas être l'essentiel de ma vie, que cela n'en serait jamais le moteur. J'ai besoin de travailler, de m'exprimer professionnellement mais ma famille, mes enfants - ce n'est pas seulement un sens des valeurs - c'est primordial pour moi. J'ai des amis, les mêmes depuis vingt ans. Ce sont eux à qui je tiens vraiment. Mon métier est complémentaire.

Moi, j'ai envie de faire autre chose que de tourner ! [...] De vivre. ... De prendre le temps. De vivre, de cultiver les choses que j'aime (elle éclate de rire : ça devient trop sérieux !) Non, mais, c'est vrai ! Même le temps de prendre du temps, le temps de flâner, le temps de voir les gens que j'aime : ça ne se fait pas, du jour au lendemain ! Moi, je vois des gens qui ne sont pas de ce métier, donc des gens qu'on ne peut pas appeler, comme ça, en disant : "Salut ! Qu'est-ce que tu fais ? On se voit ?" II faut savoir ménager du temps pour ces choses-là.

Il n'y a pas que le cinéma dans ma vie. C'est important pour moi, mais j'ai besoin d'autres choses qui m'intéressent, peut-être banales mais vitales pour mon équilibre. Je veux m'occuper quotidiennement de choses tout à fait naturelles, prendre mon temps et ne faire que ce que j'ai vraiment besoin de faire. Pour vivre comme j'en ai envie. Ou alors survivre.

J'ai essayé de faire cohabiter ma vie personnelle, les enfants, le travail. Ça a grincé par moments. J'ai fait des choix personnels, égoïstes sûrement. J'ai souffert de partir parfois... mais je n'ai pas non plus renoncé.

J'ai trouvé un bon équilibre, je travaille beaucoup, mais jamais le week-end, jamais le soir. Je prends des vacances l'été parce que l'homme de ma vie et mes enfants, ça passe avant tout.
Catherine Deneuve, citée dans Voici 1989

On ne peut pas dire que mon schéma de vie soit très classique par rapport à l'idée qu'on se fait de la famille. Je n'ai jamais épousé les pères de mes enfants ! Mais, mes enfants vivent avec moi et je m'en occupe. Ils ont beaucoup de défauts, mais ils sont très épanouis, et, rien que pour cela, je me dis que je suis une bonne mère.

Catherine Deneuve, citée dans Voici 1989

Trouver l'harmonie, c'est vraiment une recherche en profondeur : savoir qui on est, avec qui on a envie de vivre, être en accord avec la vie. Mais pour goûter l'harmonie, encore faut-il avoir connu le chaos !

Je n'ai jamais vraiment fait de séparation [entre la vie et le cinéma]. J'ai toujours essayé de faire cohabiter les choses, sachant de toute façon que ce serait toujours un peu compliqué, qu'il y aurait des moments où la vie passerait en priorité. Ce qui a été, parce que je suis plutôt, comme on dit, une femme amoureuse qu'une femme de tête, donc ça a été la vie, à ce moment-là je n'ai pas besoin de faire de déclarations, je ne me suis pas mise non plus entre parenthèses, mais disons que ma vie a été plus privée à certains moments et plus professionnelle à d'autres. J'essaie de laisser les choses se pénétrer l'une l'autre, en sachant qu'il y a des moments où si je sens que ça bascule trop vers quelque chose qui ne m'appartient plus, qui ne me convient plus par rapport à mes choix, j'essaie de freiner.

[Je me suis fixé] plutôt une ambition de vie, l'ambition de se faire une idée de ce que l'on est et de ce que l'on veut faire, sans aucun côté péjoratif. Rien à voir avec l'idée d'une réussite de carrière, par exemple. Et je crois l'avoir réalisée, cette ambition de vie, car entre ce que l'on décide et ce qui vous arrive, je n'ai pas l'impression d'avoir fait de concessions dans des domaines importants. J'en ai fait, bien sûr, dans ce métier c'est impossible autrement, mais sur le fond des choses, mes idées, mes goûts, mes attirances et mes amis, je n'ai pas changé.

Je suis féroce. Très jeune, mon avocat m'a donné la bonne habitude d'attaquer en justice dès que c'est possible et je n'ai pas beaucoup varié là-dessus. Quand j'étais mariée avec le père de ma fille, à Rome, c'était très difficile avec les paparazzi, j'avais des rapports très violents avec eux. Dans ces cas-là, je cogne, je peux être très violente, quand il n'y a plus que ça à faire, arracher les appareils. Il m'est arrivé d'emboutir la voiture d'un photographe qui me suivait.

Courir après le temps

I'm not afraid of time, I'm afraid of the lack of time.
Catherine Deneuve, Berlin 1998

Dans mes journées, toutes mes activités se chevauchent un peu. Je passe du professionnel à l'intime, des choses de métier à des choses personnelles. Comme beaucoup de femmes, je suis obligée de mêler les deux. Il n'y a pas eu de période dans ma vie où je n'ai vécu qu'à travers mon métier. [...] Il y a une phrase que j'aime bien dans "Le Dernier Métro", celle que dit Depardieu à Andréa Ferréol : "Il y a deux femmes en vous". Je pense que c'est ce qui nous différencie des hommes. Tenir à deux en une seule ! Un sacré vertige ! Ce qui explique qu'une femme se réservera toujours dans une journée des plages à elle pour ses pensées secrètes.

Ce qui m'obsède, c'est non pas les années après les années, mais la journée. Je triche toute la journée. J'essaie toujours de faire plus de choses que je ne peux en faire. Je réduis le temps, d'un jour à l'autre, je ne dors pas assez.

Chez moi, je n'ai pas le temps [de me maquiller]. Je cours sans cesse. La vie est si brève, j'en profite au maximum. Avec mes amis, je ne suis jamais sophistiquée. En revanche, pour des photos, je passe trois heures à me préparer. Je fais un effort, même s'il m'en coûte. Je réagis par un automatisme qui correspond à ma nature perfectionniste.


Je bénéficie d'une solide santé, j'en abuse. Je ne m'écroule qu'épuisée. Je peux me coucher à l'aube, rien ne m'arrête. La vie, la vie, c'est l'important.


Vivre normalement

Quand je ne travaille pas, je passe mes journées chez moi, rue Vineuse, au Trocadéro, avec mon fils, une réserve de bons livres et quelques disques de Mozart et de Bach (mes compositeurs préférés).

Je suis une femme d'intérieur et je sors peu. Je cuisine rarement, sauf quand je reçois des amis. Et j'aime la bonne cuisine. Je resterai ainsi même si je me marie, ce qui est difficile à imaginer. Il aurait peut-être été meilleur pour moi que je ne fasse pas de cinéma. Mais maintenant il est trop tard.
Catherine Deneuve, citée dans Ciné Télé Revue 1965

A la campagne, j'aime bien faire le pot-au-feu, les gratins dauphinois, les tartes anglaises, des plats qui peuvent attendre, car à la campagne, je préfère être dehors, respirer, écouter pousser les fleurs.

Je gère ma protection - rapprochée (rire) - mais je vis assez simplement. J'habite ce quartier Saint-Sulpice depuis longtemps. Les gens me connaissent, je promène mon chien et je porte des paquets. Je ne sors pas de chez moi pour m'engouffrer dans une voiture avec lunettes noires. Je conduis moi-même. J'ai une vie extrêmement privilégiée mais dans un environnement assez naturel.

[A propos de la célébrité]
C'est une chose à laquelle je ne pense pas tellement. En fait, j'en profite beaucoup plus inconsciemment qu'on ne le croit. La célébrité cornporte plusieurs avantages, quant aux inconvénients, j'essaie d'en supprimer un maximum et de vivre d'une façon suffisamment privée pour me protéger. Je ne cherche pas à faire des tours de force pour me sur-protéger.

Je fais mon marché le dimanche matin, je vais au hammam, au cinéma, et tout cela à pied. Ça n'a rien d'étonnant. Je vis à Paris dans le même quartier depuis quinze ans. Les gens sont habitués à me voir déambuler. Ils me laissent tranquille, et me respectent. J'imagine mal cette liberté à Hollywood.

J'ai une présence qui est à la fois évidente et qui se fond très vite. Il y a la surprise quand on me reconnaît, et après... on m'oublie ! Vous savez, les gens sont plus timides, peut-être plus discrets, qu'on ne le croit.

J'aime garder l'impression de vivre à peu près normalement, c'est-à-dire, marcher dans la rue, faire des courses. Contrairement à ce que tout le monde pense, je vais au restaurant, au cinéma. Ça me coûte par moments mais je vis ainsi.

Ce matin, j'étais à la terrasse d'un café tranquillement. Personne ne m'a assaillie. Je vis à peu près normalement, en étant reconnue la plupart du temps, bien sûr. Je vis beaucoup dans mon quartier. Ce n'est pas toujours facile mais je vais au cinéma, au restaurant, dans des endroits publics, je n'ai pas une vie comme tout le monde mais je fais les mêmes choses, j'essaie simplement de décaler les horaires et les lieux pour ne pas être ce qu'on appelle "embêtée".


Je suis consciente des privilèges dont je dispose, mais je vis normalement. Je suis plutôt une femme active, bien ancrée dans la réalité.

J'ai ce goût pour une vie réelle et concrète. J'aime être avec les autres. Je suis une bonne vivante ! Les gens qui ne me connaissent pas pensent que je suis extrêmement équilibrée, que je prends tout en compte, que je me couche à 11 heures du soir pour être fraîche le lendemain matin sur le tournage, mais c'est complètement faux. Je refuse cette image !

Il y a des jours où je n'ai pas envie qu'on fasse attention a moi, qu'on me regarde... D'autant que je suis quelqu'un qui vit normalement, qui vit dehors, qui sort.

[Qui est Catherine Deneuve en dehors du cinéma ?]
Une femme qui fait tout pour garder cette partie d'elle-même qui lui appartient : sa famille, ses amis, son entourage. La barrière que j'ai construite n'est pas très haute, mais elle est très large. J'essaie de faire en sorte que ma vie soit protégée. Cela dit, je ne me barricade pas : je sors, je vis, je vais au restaurant, au cinéma, je vois mes amis...

Ça devrait être interdit de retransmettre de bons vieux films si tard, parfois j'y suis encore à trois heures du matin ! J'aime aussi les émissions Thema sur Arte, comme celles sur le commandant Massoud, ou "Envoyé Special", et les documentaires du bout du monde. La nuit, j'ai du mal à couper la télévision.

Rester naturelle

Je suis comme tout le monde. Moi aussi, il y a des jours où je n'ai pas envie de m'habiller. Et puis je suis toujours très pressée, je fais les choses vite et pas toujours très bien. Si le résultat est quand même réussi, ce n'est que l'effet d'un heureux hasard !...

Pour ma part, je refuse d'être en représentation dans la vie, je ne veux pas être toujours apprêtée, mais pouvoir librement me promener, m'habiller comme je veux, en somme être naturelle. Mais en même temps je ne refuserai pas de jouer le jeu quand il le faut, car par son métier, par l'image qu'elle donne d'elle-même, une actrice se doit de se montrer aussi dans la vie à son avantage, très belle, très arrangée, très sophistiquée même, cela fait partie de sa personnalité. C'est aussi une question de respect pour le public, ne pas avoir l'air de dire : que la représentation que je vous donne sur l'écran vous suffise... Mais surtout ne pas être esclave du rôle.

Evidemment, on me voit dans des circonstances où je ne suis ni prise en défaut, ni prise par surprise. Comme tous ceux qui ont un métier public, je me présente au mieux. Même à la campagne, je porte les vêtements que j'aime. C'est une déformation professionnelle, on est tellement habituée à être regardée et à se regarder qu'il y a instinctivement des choses que l'on fait. La seule différence, c'est de ne pas avoir à me maquiller quand je ne travaille pas, et ça c'est agréable, très agréable de consacrer un peu moins de temps à sa personne.

Avancer ! C'est mon truc dans la vie. Ne pas me laisser piéger par une image. Je ne veux pas commencer à décaler mon image-photo de mon image réelle. Ni courir après quelque chose qui ne corresponde pas à mon évolution. Bien sûr, j'essaie de retarder, les échéances. Mais j'espère franchement arriver à m'en accommoder. Enfin, comme tout le monde il y a des jours où je m'en accommode mieux que d'autres.

Bourgeoise ?

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, j'ai une vie moins conventionnelle qu'il n'y paraît. On dit que j'ai une allure bourgeoise, mais mis à part ma coiffure et ma façon de m'habiller, personne ne peut prouver que je mène une vie bourgeoise. Les gens savent peu de choses de moi...


Je vis d'une façon très bohème par rapport aux gens qui m'entourent. Mais il y a certainement dans le décor où j'évolue une recherche de qualité, discrète et raffinée, qu'on peut considérer comme bourgeoise. Le plaisir du toucher, de l'odorat, des yeux... Depuis toujours j'achète des chemises de nuit brodées aux Puces. Quand j'étais mère célibataire, j'allais chercher des fleurs aux Halles. Je pouvais passer la soirée à faire des bouquets pour mon fils et moi.

Je présente peut-être les signes extérieurs d'une bourgeoise, mais je suis plus tolérante que les gens habillés d'une façon extrêmement décontractée qui n'ont aucune indulgence pour les gens stricts ! Moi, je peux sortir avec des gens habillés n'importe comment, cela m'est égal. Mes enfants vous le confirmeront : ils s'habillent comme ils veulent, cela ne me gêne pas.

Le luxe fait partie de ma vie, oui. Mais je ne suis pas prisonnière de cet univers. S'il est vrai qu'on peut me croiser, au hasard d'une première ou d'un spectacle, habillée en Saint Laurent, il est tout aussi vrai qu'on peut me rencontrer, un autre jour, à la table d'un restaurant chinois de Belleville, dînant tranquillement en famille. Et je serai peut-être encore habillée en Saint Laurent !

Je sais que j'ai eu beaucoup de chance. J'essaie d'être à la hauteur de ce que j'entreprends. J'ai le souci du détail, de l'élégance. Chaque matin, je choisis ma tenue en fonction des activités de ma journée. Je ne suis jamais débraillée.
Catherine Deneuve, citée dans Voici 1988


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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