La gentillesse des Chinois est un cadeau qui ne s'oublie pas, dit-elle.

Jamais je n'ai connu anniversaire plus exotique. Celui-ci restera unique dans ma mémoire. Souffler ses bougies à Shanghai, ce n'est vraiment pas banal.

La fête-surprise de Catherine Deneuve s'est déroulée dans un petit restaurant où, pensait-elle, personne ne la connaissait. A ses côtés, Pierre Lescure, directeur de Canal +, qui l'accompagna durant tout le voyage. A peine était-elle installée qu'une escouade de jeunes serviteurs zélés l'entourait. En un instant, le champagne, les flûtes de cristal, et un énorme gâteau décoré d'une symbolique bougie envahissaient la table. Une délicate attention du directeur de l'hôtel Hilton qui la recevait à Shanghai. Il s'était discrètement renseigné sur la date de naissance de Catherine Deneuve, qui fêtait le mois dernier ses 45 ans.

J'ai aimé ce séjour en Chine, dit-elle. Mais en une semaine, on ne peut avoir que des impressions. Le plus surprenant, c'est cette foule partout, à toute heure, en tous lieux. Mais jamais on ne se sent oppressé. On a le sentiment d'une grande disponibilité et d'une extraordinaire vivacité d'esprit. L'hospitalité, la gentillesse, c'est ce qui m'a le plus touchée dans ce pays.

Découvrir la Chine, c'est effectivement un choc, une intense émotion. Organisé à l'occasion du premier Festival international de télévision de Shanghai, ce voyage a débuté par les cérémonies d'ouverture de cette manifestation. Celles-ci se déroulèrent devant dix mille spectateurs rassemblés dans un stade où danseurs et musiciens évoluèrent dans un ballet parfait, digne des Jeux olympiques de Séoul. Un spectacle retransmis en direct par la télévision dans toute la Chine.

A cette occasion, les Chinois ont pu voir "Le sauvage", "Le dernier métro", "Le lieu du crime", et "Peau d'âne", quatre des grands films de la star Deneuve. Deux jours après l'ouverture de ce festival, Catherine avait comme l'impression que tout le monde la reconnaissait dans la rue; Les enfants l'arrêtaient, en quête d'autographes. Un des temps forts de ce séjour fut le déjeuner organisé par le Club des femmes démocratiques, qui rassemble femmes écrivains, journalistes, interprètes, enseignantes.

Il y avait notamment la traductrice de Nathalie Sarraute, elle-même auteur d'un best-seller. Des tirages à donner le frisson à nos éditeurs français, dit-elle.

En compagnie d'Antoinette Fouque, directrice des Editions des Femmes, Catherine Deneuve est également venue présenter le projet de livre-vidéo sur lequel elle travaille déjà.

Ce n'est pas une autobiographie, explique Catherine, ni le récit chronologique de ma carrière, mais un livre très personnel. J'y parle des événements qui me font réagir, de tout ce qui me touche : les enfants, le cinéma, bien sûr, les plantes - ma passion -, mais aussi de la peur et des peurs, des moteurs, de tout ce qui nous fait agir, sans oublier les freins, tout ce qui nous bloque. La partie vidéo est une succession de promenades à travers différents lieux que j'aime. J'ai du mal à me faire au monologue. J'y travaille beaucoup. Il ne faut pas tomber dans la monotonie. Je préfère mille fois le dialogue, qui permet la vivacité. Mais cette expérience nouvelle me passionne.