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Ce qu'en a dit Catherine Deneuve...

A la maison, nous avions vécu d'une façon très protégée avec des parents merveilleux et nous avions reçu une éducation chaleureuse.

Mes parents, tous les deux acteurs, étaient à la fois très formels et très libres. Ensemble, on parlait de tout. J'ai été aimée par mes parents et même adorée par mon père qui s'est marié tard et a adoré ses quatre filles.

Mes parents m'ont toujours tenue à l'écart des scènes de théâtre où j'aurais pu les voir exercer leur métier. Craignaient-ils, pour leurs filles, qu'elles fussent séduites par la désinvolture apparente d'une activité et d'un milieu dont ils connaissaient, eux, la sévérité ? Je ne sais.

J'ai eu une grande chance dans ma vie, celle d'avoir eu un père qui nous a enseigné l'humilité et le sens de la dérision. C'était quelqu'un qui n'oubliait pas de nous rappeler que sous la roue du paon, si belle soit-elle, il y a toujours deux pieds palmés. Cette simplicité, je la porte en moi.

Mon père nous avait toujours enseigné à avoir du recul, de la tendresse et de l'humour. Je me souviens qu'il cassait toujours les idées délirantes pouvant amener à construire des choses illusoires autour des gens.

Mes parents, qui étaient tous les deux acteurs, aimaient beaucoup les parfums. Mon père, toute petite, je savais qu'il était là quand je sentais son parfum. C'était le "5" de Molyneux. Un de ces parfums des années 20 qu'on appelle chyprés-fruités. Ma mère, c'était "Femme" de Rochas.

Mon père était un homme simple, mais très raffiné, J'admirais ses beaux mouchoirs blancs, ses chaussures bicolores. Peut-être n'en avait-il que trois paires. Mais elles étaient impeccables. Il était très protecteur. On s'est envolées sans avoir été sevrées. Tant que j'ai élevé mes enfants, je ne m'en rendais pas compte. Mais aujourd'hui, sans doute à cause du poids des choses, je réalise que je suis restée l'enfant de mes parents.

Il y a toujours eu chez nous beaucoup de photos, beaucoup d'albums de photos. [...] Mon père faisait beaucoup de photos, il les tirait lui-même...

Mon père s'est marié assez tard. Il a eu de la chance, il voulalt des fiIles et il n'a eu que des filles. Françoise était sa fille aînée, sa fille chérie. Il adorait le fait d'avoir des enfants. Il nous a toutes beaucoup aimées mais Françoise était vraiment sa préférée, comme on dit.

Mon pére était acteur. Ma mère aussi avait été actrice : elle a fait beaucoup de théâtre. Elle était doyenne de l'Odéon à l'âge de dix-huit ou dix-neuf ans. C'est une chose qui peut paraître incroyable mais elle jouait déjà la comédie à l'Odéon lorsqu'elle était toute petite fille. Ma grand-mère était souffleuse dans ce théâtre.

Mon père a fait énormément de doublage, mais d'après mes souvenirs, le métier des parents n'a pas tellement marqué notre vie d'enfant même si à une époque mon père jouait au théâtre presque tous les soirs, à l'époque d' "Ouragan sur le Caine". Nous les filles, nous avions notre monde à nous, nous n'étions pas différentes de nos camarades d'école. Sauf qu'à la maison, il devait y avoir plus de fantaisie que dans d'autres familles.

Mon père était directeur de doublage à la Paramount. Et c'est vrai qu'il nous est arrivé souvent, Françoise plus régulièrement que moi, de faire du doublage. C'était une manière de gagner un peu d'argent de poche.

Je me souviens parfaitement que ma mère détestait les compliments et ne supportait surtout pas que l'on puisse comparer les mérites de chacune. Ce n'était vraiment pas le genre de la maison, je l'entends encore répéter : "Ecoutez, ne parlez pas comme ça du physique de ces enfants, c'est malsain..."

L'ironie c'était surtout mon père. Comme nous étions timides, je me souviens que mon père considérait l'ironie comme un remède à la timidité. Il ne voulait pas que nous nous laissions impressionner. Nous étions en effet très ironiques dans la famille et je crois que nous le sommes restées, surtout Sylvie - ma jeune sœur - et moi. Ma fille non plus ne manque pas d'humour. C'est vraiment une tradition familiale. Il me semble que l'ironie, l'esprit de repartie sont des choses qui se transmettent avec l'éducation.

Jamais je n'ai demandé de conseils à mes parents. Surtout pour ce qui concerne les choses personnelles. Les plus importantes pour moi. Ce besoin d'indépendance et mon côté excessif prenaient le dessus. Chez moi, on ne me freinait pas, sachant bien que j'étais timide mais violente.
Catherine Deneuve, citée dans Télé Star 1993

Après la mort de Françoise, il a fallu que je grandisse tout d'un coup, parce que d'une certaine façon je me suis trouvée dans la position de la sœur aînée par rapport à mes parents. Et c'est vrai qu'il y a des choses que je faisais en me disant qu'elle aurait agi ainsi, des décisions que je prenais en pensant qu'elle les aurait prises, etc. C'était compliqué pour moi d'y voir clair et de savoir quelle était la meilleure attitude à avoir. Je ne voulais pas prendre la place de Françoise auprès de mes parents, mais en même temps, je ne pouvais pas m'empêcher de faire certaines choses, pour combler le vide quand même, sans prétendre la remplacer. Je ne m'y retrouvais plus moi-même.

Nous sommes toujours une famille très unie, très soudée. Et c'est peut-être d'autant plus triste de nous être ainsi enfermés dans le silence. [...] Quand il faut attendre vingt ans, pour pouvoir aborder, ne serait-ce qu'évoquer la disparition d'un des siens, cela signifie quand même beaucoup de solitude dans le malheur, beaucoup de chagrins non partagés. Aujourd'hui, je pense que c'est mieux de communiquer dans la peine, plutôt que de pleurer seule dans son coin, c'est plus sain. Mais notre famille a réagi autrement. Il faut dire que mon père était quelqu'un de très secret qui se livrait très peu. Ne rien dire était sa manière à lui de ne pas souffrir davantage.


Ce qu'ils ont dit sur Catherine Deneuve...

Heureusement que ma fille est le contraire d'une sportive... Si elle aimait le ski, par exemple, je tremblerais pour elle.
Renée Dorléac, citée dans Télé Star 1993

Catherine étonnait déjà. Malade, cette petite chose fragile se retapait en deux jours. Quand elle a décidé de devenir actrice, nous lui avons dit : "Entre par la grande porte. Laisse les petits rôles et la figuration à d'autres".
Renée Dorléac, citée dans Télé Star 1993

Catherine sait mieux que personne combien il est difficile de réussir dans ce métier.
Renée Dorléac, citée dans Télé Star 1993

L'heure ne compte pas pour elle. Soixante minutes. Elle croit pouvoir réaliser tout ce qu'elle a décidé d'entreprendre en une journée, si bien que le soir, elle arrive en retard à ses rendez vous.
Renée Dorléac, citée dans Télé Star 1988

Ma fille m'étonne, elle connaît toutes les fleurs. Chez elle, à la campagne, poussent d'innombrables variétés de roses, rhododendrons, azalées, tulipes, pivoines. Des clématites roses grimpent jusqu'à la fenêtre de sa chambre. "Maman, viens voir" me dit-elle, et il faut l'accompagner pour admirer d'autres minuscules plantes protégées du vent. Catherine confectionne ses foies gras, ses confitures et ses jus de fruits. Pour en revenir à l'idolâtrie de Catherine à l'égard des fleurs, je la sais capable de visiter les jardins botaniques du monde entier. J'ai beau réfléchir, aucun membre de la famille ne manifestait une telle passion. Ni ma mère, orpheline élevée dans un couvent où elle apprit à coudre et à cuisiner. Ni mon père, qui fabriquait des selles pour les chevaux. Je n'en dirais pas autant de mon métier, que je connais pour l'avoir exercé dès l'age de sept ans, au théâtre de l'Odéon. Je tenais à ce que mes filles, Françoise et Catherine, y entrent par la grande porte.
Renée Dorléac, citée dans Télé Star 1988

Peu après la naissance de Catherine, troisième de mes quatre enfants, on me répétait : "c'est ta préférée". J'invoquais sa santé fragile d'enfant réservée et mystérieuse. Je répondais "comment ne pas la surveiller, ne pas l'entourer ?" Quand, à l'âge de 6 ans, dans l'ascenseur qui menait chez le professeur Bernard, je l'ai sentie fondre dans mes bras. J'allais perdre ma petite fille de cette maladie, un purpura accidentel dont je garde une terreur rétrospective. On n'imagine pas combien cette petite chose est solide comme un roc. On la croit anéantie, elle se remet en deux jours, animée par une volonté insoupçonnable, jamais attendrie sur son sort, malgré des mésaventures fréquentes. C'est une fille à haut risque. Dernier pépin : sur le plateau du film qu'elle tourne avec Gérard Depardieu, elle s'est fait une entorse, qui aurait pu la retenir quinze jours au lit. Après une semaine de cure à Biarritz, elle reprit sa place dans l'équipe. Dans le travail, Catherine est le contraire d'une fantaisiste. Dommage qu'elle ne fasse pas de théâtre. Si elle déniche le beau rôle, je l'aiderai à trouver le courage d'affronter le trac quotidien.

Renée Dorléac, citée dans Télé Star 1988

Lorsqu'elle a décidé de vivre avec Roger Vadim, je n'ai pas sauté de joie. Mais aujourd'hui, un fils tel que Christian permet de ne rien regretter.

Renée Dorléac, citée dans Télé Star 1988

Ce qu'elle pense de moi ? Que j'ai été une bonne mère, j'espère. Elle peut sans doute m'admirer pour mon optimisme. Demandez moi de partir pour l'Amérique, et je boucle ma valise en une demi-heure. Et si l'on me propose un appartement face aux jardins du Luxembourg - mon rêve - allez hop, je m'y installe.

Renée Dorléac, citée dans Télé Star 1988


Maurice Dorléac : 26/03/01 - 04/12/79
Gascon né à Paris 6ème
Comédien de théâtre et de cinéma (200 pièces et 12 films)
Directeur de doublage à la Paramount

Renée Deneuve : née le 10/09/11 au Havre
Normande
Comédienne sous le nom de Renée Simonot
Doyenne de l'Odéon à 18 ans
Pensionnaire de l'Odéon pendant 24 ans

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