Sa carrière / Films / Le dernier métro
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Extraits d'interviews de Catherine Deneuve



J'ai eu la chance de faire des films importants à des moments charnières. [...] Par exemple "Le dernier métro". Je me souviens que Truffaut disait avoir voulu me donner un rôle de femme sérieuse, avec des responsabilités, où seraient mises en valeur à parts égales la séduction et la maturité. Maturité par rapport à l'amour, au travail, à la vie...

Me connaissant bien et selon ses habitudes de travail, François Truffaut a écrit le dialogue en pensant à moi et c'est donc beaucoup plus commode de le jouer ensuite.

Je suis toujours insatisfaite de moi, sauf peut-être dans "Le dernier métro"...

Elle est femme avant d'être actrice, avant d'être directrice de théâtre. Cela modifie tous ses rapports avec les gens, qu'ils soient professionnels, amicaux, sentimentaux... [...] Ce n'est pas du tout une de ces femmes d'action comme on peut en voir dans les comédies américaines. Pas du tout. C'est un personnage plus sage, plus raisonnable, plus mûr, plus tranquille... Avec une ambition modérée...

Et Marion, oui, cette femme inquiète, guidée par le sentiment viscéral du devoir, se conduit durement par amour pour un homme. Cet être sévère, mystérieux, complexé, est en réalité logique, simple, sans artifices. J'ai été immédiatement emballée par cette dualité, cette composition prodigieuse deTruffaut.


Tous les gens du "Dernier Métro" sont typiquement français. Les étrangers diraient la désinvolture, l'égoïsme, la débrouillardise, l'individualisme, la simplicité du français. On peut le dire autrement, c'est ce qu'a fait Truffaut dans son film. Et moi-même, comme Truffaut, je me sens typiquement française. J'ai rarement eu un rôle où je parle autant, où je décide d'autant de choses. Dans la vie il n'y a pas beaucoup de femmes qui ont des rôles à responsabilité et il y en a encore moins au cinéma où les femmes sont davantages montrées dans leur vie familiale et n'ayant pas à faire face à de vraies responsabilités. C'est donc un rôle beaucoup plus riche que d'autres et qui permet à l'héroïne, bien que plongée dans un univers un peu masculin, de faire face en restant femme avant tout... D'ailleurs une femme affublée d'autorité, si le rôle n'est pas un peu comique, ça irrite en général. Avec Truffaut, tout bascule et tout s'équilibre. Il n'a pas honte d'aimer la féminité. C'est même ce qu'il préfère chez une femme. Dans le film, il me donne l'autorité sans m'ôter la féminité. Regardez les femmes de Hawks. Elles agressent comme les soldats. Elles marchent comme les fantassins, elles fument comme les sapeurs ! Même Marlène enveloppée de frou-frou s'assoit comme un homme regarde comme un homme ! Lauren Bacall a aussi le regard masculin. C'était sans doute pour compenser les mièvreries hollywoodiennes ! Mais les cinéastes aimaient travestir les plus belles femmes du cinéma, en leur donnant des avis d'homme.
Catherine Deneuve, citée dans le livre de Philippe Barbier et Jacques Moreau 1984

Vous savez... entre Depardieu, si féminin, et Truffaut, si pudique, j'avais presque l'impression que c'était moi, le garçon.

Je me souviens notamment d'une scène, dans la cave, quand on tournait "Le dernier métro". Je trouvais absolument insensé, impossible ce que François Truffaut nous demandait de faire dans cette cave. Je lui avais dis : "Ce n'est pas possible, c'est pas naturel, on ne fait pas cela". Et il me répondait : "Si c'était naturel on ne prendrait pas des acteurs, on demanderait à des gens".

J'ai souffert dans les scènes de théâtre du "Dernier métro" comme j'ai rarement souffert.

Dans "Le dernier métro", j'ai dû jouer sur scène. Le public, c'étaient des figurants, d'accord, mais c'était un public quand même. J'étais très malheureuse, très gênée. Tous les acteurs que je connais, et qui font du théâtre, me disent que c'est un moment extraordinaire et merveilleux, en dépit du trac, quand ils montent sur scène. Moi, ça me semble une chose impossible, surhumaine. Je suis masochiste, mais pas à ce point-là.

Je ne savais pas que ceia allait être un immense succès public, mais en lisant le scénario, en tournant, j'étais certaine qu'on était en train de tourner un grand film.
Catherine Deneuve, Source inconnue

[A propos du million d'entrées du "Dernier métro".
Je ne m'y attendais pas. Nous sommes montés jusqu'à devenir la plus grosse recette de l'année. J'en suis heureuse. Le succès n'était pas évident. "Le dernier métro" n'est ni une comédie, ni un policier classique. J'estime cet accueil du public rassurant. Pour moi : je n'ai jamais atteint un tel chiffre. Et pour là profession : en période dite de crise, un million de personnes se sont déplacées pour notre entreprise. Elles peuvent donc se mobiliser pour d'autres.


"Le dernier métro" a été sans doute un tournant pour moi. Après, on m'a proposé beaucoup de choses intéressantes.



Extraits d'interviews de François Truffaut


Avec "Le dernier métro", j'ai voulu satisfaire trois désirs : faire un film sur le monde du théâtre, raconter un peu la vie sous l'occupation et donner à Catherine Deneuve un rôle de femme responsable.
François Truffaut, cité dans le livre de Philippe Barbier et Jacques Moreau 1984

 

Extraits de critiques

Proche, vulnérable et combative, Deneuve démaquille enfin totalement son mythe.
L'Express 1980

[...] et, surtout, Catherine Deneuve encore embellie dans sa maturité, mystérieuse et frémissante, pliant sans jamais se rompre, vision d'un éternel féminin qui se trempe aux feux de la rampe et aux accidents de la vie tout en restant, le théâtre le veut, imprévisible
Jacques Siclier, Le Monde 1980

 

1980
Couleurs
2h10
Rôle de Marion




Images du film

Réalisateur : François Truffaut
Acteurs : Gérard Depardieu, Jean Poiret, Andréa Ferréol, Heinz Bennent, Paulette Dubost, Sabine Haudepin, Jean-Louis Richard, Marcel Berbert, Laszlo Szabo
Scénario : François Truffaut, Suzanne Schiffman, Jean-Claude Grumberg
Photo : Nestor Almendros
Musique : Georges Delerue

Résumé : Pendant l'occupation allemande, la comédienne Marion Steiner dirige le théâtre Montmartre à la place de son mari juif, qui a dû se réfugier dans la cave. Elle tombe amoureuse de son partenaire, Bernard Granger, qui est engagé dans la Résistance.

Prix
Césars 1981: Film / Réalisateur / Acteur / Actrice / Scénario / Photo / Musique / Décors / Montage / Son
Boston Society of Film Critics Awards 1981: Film Etranger
David di Donatello 1981: Actrice Etrangère

Nominations
Césars 1981 : Second Rôle Masculin / Second Rôle Féminin
Golden Globe 1981: Film Etranger
Oscars 1981 : Film Etranger

Photos du tournage

Photos du film



Documents associés

Première 1980
Césars 1981
Le Nouvel Observateur 1983
Album Photos 1984
Première 1984

Les Cahiers du Cinéma 1986

Studio Magazine 1988 (avec Depardieu)
Télérama 1996
Studio Magazine 1998
Gérard Depardieu
François Truffaut